Petite histoire du
13è arrondissement
Au Moyen Âge, ce faubourg de Paris
situé loin de la ville centre et au bord de la rivière
de la Bièvre était un quartier de bouchers, de
tanneurs, de teinturiers. Mais, devenue un égout en
plein air, la Bièvre est recouverte en 1910. Les anciens
métiers artisanaux sont alors remplacés par des usines
: les entreprises Panhard, Say ou Thomson attirent une
population ouvrière qui s'installe dans des petits
immeubles modestes. Dans les années 1960 et 1970 ces
immeubles souvent délabrés sont détruits et remplacés
par des immeubles modernes et des tours : les
"gratte-ciel" sont aujourd'hui au nombre de 28
et appartiennent à l'image du 13è arrondissement.
D'ailleurs il en avait été prévu davantage, plusieurs
projets furent annulés. Avec le départ des usines dans
les années 1970, l'arrondissement est devenu plus
résidentiel.
Architecture
moderne entre place d'Italie et boulevard Arago
1- Grand
Ecran, place d'Italie
(architectes Kenzo Tange, Michel
Macary et Xavier Menu,
1991)
L'architecte japonais Kenzo Tange a
construit une grande arche transparente dont la façade
circulaire accompagne la place d'Italie. Il a voulu un
immeuble assurant la transition entre le Paris
traditionnel et le quartier de tours du sud de
l'arrondissement. Ainsi la partie donnant sur la rue
Bobillot est composée de pierre traditionnelle et d'un
toit en pans coupés à la parisienne. Tandis que la
façade sur la place affiche une "échelle
puissante" et un haut campanile qui contient les
ascenseurs en façade.
(Prendre l'avenue des Gobelins vers le
métro Gobelins. A gauche...)
2- Manufacture des Gobelins, 42 avenue des
Gobelins
(tel.
01 44 08 52 00, visites
guidées le mardi, le mercredi et le jeudi à 14.00 et
14.45)
Jean Gobelin, teinturier champenois,
s'installa vers 1440 dans ce vallon verdoyant où coulait
la Bièvre entre la Butte-aux-Cailles et la montagne
Sainte-Geneviève. Henri IV y installa deux tapissiers
flamands en 1601. Mais c'est surtout Louis XIV qui donna
une impulsion considérable en créant en 1667 la
manufacture royale des Meubles de la Couronne. Colbert y
centralisa divers ateliers de tapisserie dispersés dans
Paris, ajouta des ateliers d'ébénisterie,
d'orfèvrerie
. Au 18è siècle, le nom des Gobelins
était connu dans les cours de l'Europe entière. Le 19è
siècle vit une partie des bâtiments incendiés par la
Commune en 1871. Sur l'avenue des Gobelins, le bâtiment
date de 1914 (il est en train d'être réaménagé pour
accueillir une galerie d'exposition, par Jean-Michel Musso et Laëtitia Morand). Il faut contourner la
manufacture par la rue Croulebarbe et atteindre la rue
Berbier-du-Mets, pour voir les constructions
"vraisemblablement antérieures au 17è
siècle". La manufacture continue aujourd'hui à
produire des tapisseries pour le "Mobilier
national", faisant travailler des artistes
contemporains. Mais comme autrefois, un ouvrier
travaillant sur un métier de "haute lice" (le
métier et vertical) fabrique 1 m2 de tapisserie en un
an.
3- Mobilier national, 1 rue Berbier du Mets
(architecte Auguste
Perret, 1934)
Cet immeuble construit en 1934 a une
composition classique comparable à un hôtel
particulier. Mais on en voit la structure et le béton
: l'architecte Auguste Perret a été l'un des premiers
à utiliser ce nouveau matériau sans le camoufler, en
intégrant toutefois des éclats de grès rose. Sur les
côtés s'étendent les grandes baies des ateliers qui
fabriquent le mobilier utilisé par les institutions de
la République. Au fond, l'espace d'exposition est
éclairé par le toit
(ci-contre).
(En face...)
Immeuble,
33 rue Croulebarbe
(architectes Edouard
Albert, Roger Boileau,
Labourdette, ingénieur Sarf, 1960)
Ce fut le premier "gratte-ciel" de
logements de Paris. Plafonnant à 22 étages, mais
présentant toutes les apparences de la modernité, il a
été inscrit en 1993 à l'inventaire supplémentaire des
Monuments historiques, même s'il est le symbole d'une époque
où l'architecture s'intéressait plus aux performances
techniques et économiques qu'aux formes : ainsi son
ossature est en tubes d'acier verticaux, plus rapides à
préfabriquer et à monter, moins chers que le béton, et
permettant de faire passer les réseaux électriques
(ci-contre).
(Continuer la rue Berbier du Mets,
traverser et remonter un peu à gauche le boulevard
Arago, prendre à droite la rue Saint-Hippolyte...)
4-
Centre universitaire
René Cassin, 17 rue Saint-Hippolyte
(architectes Jacques Ripault et Denise
Duart, 1990)
Les architectes n'ont pas voulu
"un bâtiment qui se confonde dans le quartier, mais
au contraire, qui affiche clairement sa spécificité et
sa fonction" de lieu d'études universitaires.
Ainsi, ils ont posé tête-bêche les deux
amphithéâtres carrelés en émaux blancs, après avoir
étudié la meilleure pente pour l'acoustique et la
visibilité des étudiants. Entre les deux amphis
apparaissent deux "traits de lumière" : à
droite, c'est la bibliothèque, à gauche la cafétéria.
Dans ce "travail en coupe", les auteurs n'ont
"pas cherché, a priori, à dessiner une
façade". Mais chaque partie a été pensée
"comme un organe, en rapport avec les autres
parties" (ci-contre)
(Remonter le boulevard Arago...)
5- On trouve plusieurs allées verdoyantes et fleuries bordées de petites maisons,
mais dont les grilles restent souvent fermées :
Cité
fleurie, 65 boulevard Arago : en 1878 des ateliers d'artistes ont été construits avec des matériaux provenant du démontage de
l'Exposition universelle. En 1973, l'opiniâtreté des
artistes en a fait un site protégé.
(Longer le haut mur de la prison de la
Santé et tourner à gauche...)
6-
Logements sociaux,
156 rue Léon-Maurice-Nordmann
(architecte Patrick Chavannes, 1993)
L'architecte cherche un "rapport
complexe et harmonieux entre le collectif et
l'individuel". Pour insérer son immeuble dans une
rue sans continuité bâtie, il a voulu d'un côté
"retrouver la présence des jardins sur la rue"
des villas, en continuité avec la Cité des Vignes
voisine. De l'autre côté, le bâtiment
vertical masque l'immeuble voisin de 10 étages. La
"dignité du logement social" se conquérant
aussi par la "manière dont on arrive chez
soi", il a "apporté du soin aux seuils" :
passerelles d'accès, jardins privatifs
Rue
Léon-Maurice-Nordmann : cités
verdoyantes aux n° 156 (la Cité des Vignes rejoint le jardin Arago), n° 147
(Pour
rejoindre la Butte aux Cailles, prendre rue de la
Glacière et monter par la rue Vergniaud ou la rue
Barrault...)
Butte-aux-Cailles
et atmosphère villageoise aux alentours
Butte-aux-Cailles
Cet ancien hameau mal famé de
Gentilly fut épargné par la modernisation et les
démolitions des alentours. L'atmosphère villageoise a
subsisté autour du carrefour formé des rues de
l'Espérance, des Cinq-Diamants, de la Butte-aux-Cailles (7). Les petites maisons, les jardins
fleuris, les étroites rues pavées (les rues Boiton,
Barrault, Sigaut) sont restées paisibles et hors du
temps.
8- Maisons "la petite Alsace",
10 rue Daviel
Cette trentaine de petites maisons
mitoyennes à colombages sont des logements sociaux des
années 1910. En face, la Villa
Daviel est une voie privée bordée de maisons
verdoyantes. Les restaurants-cafés
"coopératifs" contribuent à cette atmosphère
villageoise (par exemple au 18 rue de la
Butte-aux-Cailles). Cependant, les habitants se lassent
de l'engouement pour leur quartier, des terrasses
bruyantes, des visiteurs intempestifs
9- Piscine de la
Butte-aux-Cailles, 5 place Paul Verlaine
(Métro Place d'Italie)
(architectes Louis Bonnier et François Hennebique, 1924)
La piscine est alimentée par un
puits artésien situé à 584 mètres de profondeur, qui
fournit de l'eau ferrugineuse à 28°. Construite en
1924, la piscine présente deux visages contrastés. La
façade en briques rouges toute en courbes a un air Art nouveau. Les briques, inhabituelles à Paris, sont
comme un rappel du nord. L'intérieur, très moderne, est
composé d'une voûte en ciment supportée par 7 arches
légères.
(Descendre par exemple par la rue
Bobillot...)
10-
La Cité florale
(RER Cité universitaire,
accès par la place de Rungis ou la rue Auguste Lançon)
La Cité Florale est un tout petit
quartier formé des rues des Orchidées, des Glycines,
des Liserons etc. Les pavillons sont entourés de tout
petits jardins savamment fleuris.
(Pour rejoindre le nouveau stade
Charlety, il faut passer la rue de l'Amiral Mouchez...)
11-
Stade Charlety, avenue de la porte de
Gentilly
(RER Cité
universitaire)
(architectes Henri Gaudin,
Bruno Gaudin, 1994)
Aménagé dans la "ceinture
verte" qui rassemble les grands équipements
sportifs de Paris, le nouveau stade Charlety a remplacé
en 1994 le vieux stade existant. Plus grand (20 000
places), le nouveau stade est aussi implanté
différemment. Dans le stade, la puissance des piliers de
béton travaillés en courbe s'oppose à la finesse des câbles
métalliques auxquels est suspendu le toit, plat du
côté ouest, courbe de l'autre. "Le béton dégage
ainsi une impression d'extrême tension, un effet de
suspension". Les architectes Henri et Bruno Gaudin
ont voulu imbriquer le nouveau quartier avec le reste de
la ville : partout le regard et la lumière traversent
les structures du stade. Les 10 m de dénivelé du
terrain permettent de relier encore plus les différents
éléments par transparence : de la ville (de la rue), on
voit l'intérieur du stade et inversement. Sur le parvis, souhaitant "créer des
lieux en rapprochant les choses", l'architecte a
voulu "confronter architectures et matières
différentes" : face à la "broussaille"
du stade, se dresse l'immeuble "lisse et tendu"
des bureaux du Sport français, avenue de Coubertin.
(Continuer par le boulevard Kellermann,
descendre rue Gouthière et passer sous la petite
ceinture par la rue Poterne des peupliers...)
12-
Passage sous le
boulevard : la poterne des peupliers
Bordée de saules et de peupliers, la Bièvre
entrait ici dans Paris, à travers l'enceinte de Thiers
(une poterne est une porte dérobée dans des
fortifications). Mais devenue un égout en plein air, la
rivière fut couverte par la route en 1910. C'est un des
rares vestiges des fortifications de Thiers.
(Remonter à gauche par la rue Brillat
Savarin...)
13-
Ensemble de
logements sociaux, 16-24 rue Brillat-Savarin
et 1-19 rue de la Fontaine-à-Mulard
(architectes André
Arfvidson, Joseph
Bassompierre, Paul de Rutte, 1924)
L'aspect "un peu caserne" du projet
de 1913 a été égayé par des loggias
décorées de fresques au dernier niveau, en raison de l'évolution du logement social vers davantage d'ornementation. Cependant
l'ensemble est encore fermé, coupé du quartier par les
deux immeubles d'extrémité. Le long de la rue centrale,
les 7 bâtiments en T sont légèrement décalés pour
"ménager des vues".
Groupe scolaire, 10 rue Kuss
(architecte Roger-Henri Expert, 1934)
Construisant dans les années 1930, au moment
où se multipliaient les écoles conçues comme des
monuments publics, l'architecte a utilisé du béton en
l'adoucissant par un aspect ludique : les rotondes en
retrait rappellent les tourelles des paquebots
-l'architecte aménageait le "Normandie" au
même moment. La cour de l'école, donnant directement
sur la rue pour un ensoleillement maximum de l'école, se
voulait un jardin avec pergola, volières, petits bancs
nichés dans des cavités protectrices.
(Prendre à gauche la rue des
Peupliers...)
14-
Autour de la place
de l'Abbé Hénocque
Voisinant avec les HBM en brique, les rues
(aux noms de médecins) sont bordées de petites maisons
caractéristiques de l'habitat pavillonnaire ouvrier du
début du siècle. Entre les rues des Peupliers, du
Moulin-des-Prés et Henri-Pape, l'architecture est
homogène en raison du cahier des charges imposé par la
Ville de Paris, qui vendit les 32 parcelles de ce
lotissement à la Compagnie du Métro de Paris en 1900
(ci-contre).
De même, l'ouverture de la rue Dieulafoy en
1912 fut assortie de l'obligation de préserver une
bordure de 2,50 m aujourd'hui verdoyante.
Architecture
moderne de l'avenue d'Italie à la rue de Tolbiac
(Départ du métro Maison-Blanche...)
Logements
intermédiaires, 152 avenue d'Italie
(architecte Vittorio Mazzucconi, 1984)
L'architecte a conçu son immeuble comme une
"forteresse assiégée" par "toutes les
catastrophes qui menacent notre époque" - d'où les
murs en moellon et la tour semi-écroulée -. Pour
contrer les "pires excès de l'architecture
d'après-guerre" du quartier, il a dessiné de fines
toitures, "version contemporaine des traditionnels
toits de Paris", en les bordant de grandes fenêtres
qui apportent la lumière tout en masquant le haut
immeuble voisin.
Autres architectes du quartier.
(Prendre la
rue en face...)
15- Logements sociaux et
équipements sportifs, 1-17 rue Caillaux et 49-59
avenue de Choisy
(architectes Jean Zunz, Gilles Bouchez - façades - et
Marc Chabanne, 1987)
Refusant le gigantisme, les architectes ont
voulu "recréer la diversité d'un quartier en
découpant cette grande composition en de multiples
petits immeubles différents". Sans ornementation,
l'architecture joue seulement sur "le modelé des
façades et les changements d'échelle", comme les
grandes ouvertures regroupant plusieurs étages. Le
square n'est pas enfermé au cœur de l'îlot, pour que
"la ville en profite". Sur la rue Caillaux, la
façade lisse est interrompue par une "fente"
qui permet d'apercevoir des immeubles anciens incorporés
dans les nouveaux, et par un escalier circulaire :
celui-ci donne accès aux équipements sportifs
aménagés dans le parking souterrain prévu au départ
pour une énorme tour, dont le projet fut annulé.
(Continuer par la rue Gandon jusqu'au jardin Juan
Miro...)
16-
Immeuble-villas de
logements sociaux, 1-7 allée Marc Chagall /46 rue Gandon
(métro Porte
d'Italie)
(architectes Jean Dubus et Jean-Pierre Lott, 1991)
L'immeuble est issu d'un concours pour
commémorer en 1987 le centenaire de la naissance de Le
Corbusier. Aussi, il reprend le concept de
l'immeuble-villa de l'architecte moderne : un
"regroupement de cellules individuelles", souligné par la sobriété de la façade
en carrelage. Pour
cela, chaque "villa" possède son entrée
particulière et une terrasse. Les appartements combinent
un séjour de grande hauteur sur jardin et deux niveaux
de chambres sur rue. Des ateliers d'artistes,
légèrement en contrebas du sol, "donnent de la
transparence au rez-de-chaussée". L'immeuble donne
sur un nouveau petit jardin agréable, le jardin Juan Miro.
(Continuer la rue Gandon, traverser le
boulevard Massena et continuer, tourner à droite avenue
Léon Bollée...)
17-
Groupe scolaire
Yabné, 29-41 avenue Léon-Bollée
(architecte Jacky Sarfati, 1994)
La façade est alignée sur l'avenue, pour
garder "le profil de l'architecture parisienne
existante". L'angle, formé d'une boite en pavés de
verre contient une rampe d'accès aux étages, "lieu
de rencontre et de vie pour les élèves". Au
milieu, les bandeaux horizontaux des salles de classe
s'opposent au plan vertical des locaux de
l'administration tout à gauche. La corniche en béton,
qui laisse apparaître les poteaux porteurs, ferme le
bâtiment pour lui donner "un caractère plus
intime". Toutes les circulations sont ouvertes à la
lumière solaire, de même que le patio intérieur.
Rejoindre la porte
d'Ivry. A droite, un ensemble scolaire
caractéristique des années 1930 (monumental et aux
volumes géométriques). A gauche, une ancienne usine en
brique.
18- "China
town", avenue d'Ivry
(métro Porte d'Ivry)
A la suite de l'attribution de
logements sociaux à quelques réfugiés venus d'Asie du
sud-est dans les années 1970, les tours du 13è
arrondissement, alors à peine achevées, sont devenues
le quartier chinois de Paris. En fait, une dizaine de
nationalités cohabitent parmi les 30 000 habitants : les
réfugiés du Viêt-nam, du Cambodge, du Laos, de la
Thailande, de Chine populaire ont fait venir ensuite
parents et amis. Ce monde industrieux s'est recréé un
univers autonome où il est possible de manger,
s'habiller, se distraire, sans sortir de la communauté.
Le pied des tours s'est couvert de supermarchés et de
restaurants surmontés d'idéogrammes en néons (par
exemple les fameux frères Tang au 44 avenue d'Ivry, où
tout amateur de cuisine chinoise vient faire des
emplettes uniquement renseignées en idéogrammes
).
Le nouvel an chinois anime la rue (notamment l'avenue de
Choisy) de festivités qui rassemblent la foule chaque
début de février.
(Déboucher
rue de Tolbiac par la rue Baudricourt ou la rue
Nationale...)
Centre des archives d'architecture
du 20è s, 127 rue de Tolbiac
19- Médiathèque
Jean-Pierre Melville, 93 rue de Tolbiac
(architectes Daniel et Patrick Rubin,
Canal, 1989)
Les architectes (créateurs de mobilier et
architectes d'intérieur, notamment pour Libération) ont
voulu faire "un bâtiment qui n'intimide pas",
qui invite à entrer. Pour cela, ils ont édifié une
façade-vitrine en verre bombé qui révèle les
activités intérieures et donne l'impression qu'usagers
et mobilier sont en suspension. De plus, on circule
librement comme dans un libre-service sur les 5 niveaux
sans cloison. Sur la rue Nationale, le grand cadre
contient une photo semi-transparente qui tamise la
lumière des salles audiovisuelles.
Faculté des Lettres
et des Sciences Mendès-France dite
"Tolbiac", 90 rue de Tolbiac
(architectes Pierre Parat et Michel
Andrault, 1973)
Attachés aux structures qui expriment les
fonctions, les architectes ont séparé les circulations
(ascenseurs concentrés dans le noyau en béton) des
locaux cubiques et vitrés. Les amphithéâtres sont
logés dans les sous-sols.
20- Logements, rue des
Hautes Formes
(métro Nationale,
Tolbiac)
(architecte Christian de Portzamparc, 1979, www)
A la fin des années 1970, une
nouvelle génération d'architectes refuse la monotonie
des constructions en série des années 1960. Cet
ensemble de 209 logements sociaux construits en 1979 est
considéré comme le manifeste de cette nouvelle
architecture. Médiatiquement connu depuis la Cité de la
musique de la Villette, leur auteur Christian de
Portzamparc en est devenu l'une des figures de proue.
Ainsi le petit quartier s'organise autour d'une rue
traditionnelle avec ses trottoirs, qui s'élargit en
place et en petit square. Portzamparc a voulu
"sculpter l'espace intérieur urbain" grâce
aux dimensions différentes des immeubles, aux fenêtres
de taille variable, aux "échappées" entre les
immeubles. Plusieurs formes
"efficaces et prouvées" rendent l'espace
"lisible" : une
arche évoque l'entrée de l'îlot, des linteaux (petits murs reliant les immeubles)
délimitent symboliquement le quartier (juste derrière, c'est la faculté de
Tolbiac).
Logements sociaux,
place du Docteur Navarre, 18 rue Sthrau
(architecte Michel Benoît, 1985)
Arrivé en dernier lors de la rénovation de
la place, l'immeuble a été conçu comme la
"synthèse de tout ce qui l'entoure" : brique
dominante dans le quartier, même creusement de la
façade que l'immeuble mitoyen, avancées verticales de
la façade en "écho aux volumes de l'ensemble des
Hautes-Formes" situé en face (ci-contre).
(Remonter la rue B. Renard...)
21-
Foyer de personnes
âgées, 120 rue du Château des Rentiers
(architecte Christian de Portzamparc, www,
1984)
Pour restructurer un tissu urbain
caractéristique des années 1960, où les immeubles
étaient des "machines célibataires" sans
insertion dans le quartier, l'architecte a lié les deux
immeubles existants. Les courbes répondent aux courbes
de l'immeuble de gauche, la fente verticale reprend le
motif de couronnement du bâtiment de gauche et annonce
la tour de droite. La faible hauteur doit faire retrouver
à la rue une échelle piétonne (ci-contre).
Le même architecte a réhabilité des logements un peu
plus bas, au 119-133 rue Nationale (1994).
Logements sociaux,
106 rue du Château des Rentiers
(Architecture Studio : M. Robain, J.F. Galmiche, R. Tisnado et
J.F. Bonne, www, 1987)
Les architectes veulent utiliser les terrains
résiduels réputés inconstructibles comme ce petit
angle de rue, afin de "réparer la ville (en cachant
le mur aveugle) alors que règne la pénurie de
terrains". Ils ont intégré la grue qui a servi à
la construction et ont animé l'immeuble de mobilier
urbain (fontaine depuis le plafond du hall, plan du
quartier).
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