Entre
l'Opéra Garnier et les Grands magasins
Petite
histoire du quartier
A
la fin du 18è s, le retour au Louvre de Louis XV et de la cour
qui s'installe aux abords du Louvre
ouvre Paris vers le nord. La ville s'étend au nord des anciens remparts,
détruits et remplacés en 1705 par un mail, large promenade plantée.
Vestiges d'un ancien bras de la Seine, les terrains marécageux sont
couverts par la "Chaussée d'Antin". Ils deviennent le
quartier en vogue ("fashionable" disait-on) des nouvelles
élites bourgeoises et capitalistes. L'ancienne promenade champêtre se
transforme ainsi en grands boulevards affairés au 19è siècle.
1-
Opéra
Garnier,
désormais "Palais de la danse", place de l'Opéra (www)
(métro Opéra)
(tel. 01 40 01 22 63 ou
01 40 01 25 14,
ouvert 10.00-16.30, visite
accompagnée tous les jours à 12.00 à partir de 10 personnes, visites
en anglais : 01 40 01 22 63)
(architecte Charles
Garnier, 1874)
Ayant
échappé de peu à un attentat à la sortie de l'ancien opéra,
Napoléon III décida en 1858 la construction d'un nouvel opéra dans un
lieu sûr et pourvu de "dégagements", c'est-à-dire d'espaces
libres pour la surveillance. Construit par Charles Garnier en 1874,
l'opéra oscille entre le baroque et le néo-Renaissance. La façade et
l'intérieur foisonnent de sculptures et de décorations fastueuses qui
répondaient aux aspirations de la bonne société de la fin du 19è
siècle : luxe, apparat et représentation. "On connaît le mot
fameux de Garnier répondant à l'empereur, qui s'enquérait du style de
l'œuvre : Sire, c'est du Napoléon III. Joli mot de courtisan,
mais exact en partie seulement. La profusion des marbres, des stucs, des
fresques est certes la marque d'une société fière de sa prospérité
matérielle, mais la fantaisie, l'extravagance, le rejet de toute
référence historique, la gaieté qui jaillit de cette symphonie
polychrome ne sont guère des qualités courantes à l'époque"
(Bernard Oudin, Dictionnaire des architectes, éditions Seghers).
En
1964, Malraux fit recouvrir par Chagall le plafond de la salle de
spectacle. Pouvant accueillir 2130 spectateurs, la grande salle rouge et
or est située exactement au milieu de l'opéra. L'arrière du bâtiment
est occupé par les loges et les machineries de décor très modernes
pour l'époque. Les espaces d'apparat situés en façade comprennent
notamment le grand escalier, à la décoration opulente. Il est
agrémenté de loggias
(petites loges), de balustrades, de
fausses perspectives dignes de Palladio,
de candélabres, de draperies... Le grand foyer où l'on paradait est
décoré de marbres polychromes. Depuis l'ouverture de l'Opéra
Bastille, l'Opéra Garnier devenu "Palais de la danse" est
désormais consacré au ballet.
Le
quartier de l'Opéra Garnier
En
face, la nouvelle avenue de l'opéra avait d'abord été bordée
d'arbres, comme toute grande avenue haussmannienne.
Estimant qu'ils atténuaient la solennité et la largeur de l'avenue,
Garnier les fit couper. La monumentalité des façades fut imposée par
décret impérial (rigueur poursuivie aujourd'hui pour les enseignes
lumineuses blanches). Le Grand hôtel fut construit en 1867 pour
l'Exposition universelle, en même temps que la façade de l'opéra. La
construction du monument-phare du second Empire permit alors de
déterminer le tracé définitif des voies nouvelles que l'on projetait
de percer depuis le début de l'Empire. Ces travaux transformèrent le
quartier en nouveau centre des affaires. Des banques, des imprimeries,
des journaux s'installèrent, édifiés par des procédés et des
matériaux modernes : structures métalliques, verrières à armatures
métalliques, planchers de verre-dalles, béton
armé (mais couvert de pierre).
Le nouveau quartier fut gagné aussi par les commerces de luxe, les
cafés et théâtres de la Belle-Epoque, notamment le long des Grands
boulevards (des Capucines, des Italiens…) devenus haut-lieux des
plaisirs.
(A
"gauche" de la façade de l'Opéra Garnier...)
2- Paristoric,
11 rue Scribe
(métro Opéra)
(tel. 01 42 66 62 06,
séances toutes les heures de 9.00 à 21.00 d'avril à octobre, de 9.00
à 18.00 le reste de l'année, mais 21.00 les vendredis et samedis)
L'histoire
de Paris est présentée en 45 minutes sur grand écran. L'enchaînement
des images, des photos et des gravures permet de comprendre comment
Paris s'est constitué depuis 2000 ans. Réalisé par des passionnés de
Paris, le film est assez émouvant, à la fois poétique et
pédagogique. Traduction par écouteur en 10 langues.
Musée
de la parfumerie,
9 rue Scribe
(métro Opéra)
(tel. 01 47 42 93 40, ouvert 9.30-17.30,
le dimanche entre le 15 mars et le 15 octobre de 10.00 à 14.00)
Fondé
par le parfumeur Fragonard (www),
le musée est consacré aux outils de fabrication du parfum (alambics,
orgue du parfumeur...) et à son conditionnement. De nombreux flacons
sont exposés, certains datant de l'Antiquité. On voit de belles
pièces d'orfèvrerie, comme le "nécessaire de voyage",
cadeau de rupture du duc de Berry à sa femme, une "bague à jet
d'odeur", une "corsetière", long flacon de verre que les
coquettes utilisaient à la place des baleines de leur corset (un
deuxième musée Fragonard est situé au 39 boulevard des Capucines,
2è, métro Opéra, ouvert du lundi au samedi de 9.00 à 18.00).
(Continuer
rue Scribe puis à droite boulevard des Capucines...)
3- Olympia,
28 boulevard des Capucines (www)
En
1992, la Société générale, propriétaire de l'îlot, annonçait un
vaste projet immobilier qui condamnait l'ancienne salle de music-hall.
Une tenace mobilisation du public et des professionnels (la salle a
été classée)
a conduit la banque à un projet plus modéré : la salle vient d'être
reconstruite à l'identique (avec un décalage de quelques mètres),
mais pourvue de meilleures prestations techniques.
(Tourner
juste après à droite...)
4- Banque
Franco-koweitienne,
17 rue Caumartin
(architectes Michel Proux et Jean-Michel Demones, 1982)
La
façade est un simple écran posé devant un banal immeuble des années
1960 construit en retrait comme l'exigeait alors la réglementation.
Tout en donnant à la façade un caractère de prestige voulu par la
banque (par la grande arcade de verre), les architectes ont cherché à
l'intégrer dans la continuité des immeubles voisins : bandeaux de
pierre à droite, fenêtre de gauche de même proportion, sommet
métallique reprenant le même gabarit.
5-
Grands
Magasins du boulevard Haussmann
Le
boulevard Haussmann est bordé par les façades des deux plus grands
magasins parisiens, fourmilières élégantes et affairées qui font de
Paris la "capitale de la mode".
Printemps,
64 boulevard Haussmann
(www)
(métro Opéra, Chaussée d'Antin, Havre
Caumartin)
(ouvert
9.30-19.00 sauf dimanche, nocturne le jeudi jusqu'à 22.00)
(architecte Paul Sédille, 1881)
Fondés
en 1865, les magasins du Printemps ont été aménagés dans leur
bâtiment actuel en 1881. Mais leur belle façade se trouve écrasée
par une récente sur-élévation. Au 6è étage du "Printemps de la
mode", un salon
de thé est installé sous
la lumineuse coupole conçue par Binet en 1911. La terrasse du
"Printemps de la maison" offre un solarium avec des chaises
longues, et une belle vue
sur Paris à
30 m de hauteur.
6-
Galeries
Lafayette,
40 boulevard Haussmann
(www)
(site de la BNF
sur le roman Au bonheur des dames)
(métro Opéra, Chaussée d'Antin, Havre
Caumartin)
(ouvert 9.30-19.00 sauf
dimanche, nocturne le jeudi jusqu'à 22.00)
(architecte Ferdinand Chanut,1908)
Les
Galeries Lafayette sont parties d'une petite boutique fondée à l'angle
des rues La Fayette et de la Chaussée d'Antin. S'étendant aujourd'hui
sur 120 000 m2, le grand magasin accueille 80 000 visiteurs par jour…
Construit en 1908 (Georges Chedanne) et agrandi en 1912 (Ferdinand
Chanut), il a conservé sa jolie façade rue de la Chaussée d'Antin, sa
magnifique coupole à vitraux reposant sur 10 piliers métalliques, ses
balustrades arrondies. Hélas, le grand escalier a été démonté.
Métro
Chaussée d'Antin-Lafayette
(ligne 9)
Fresque réalisée par Jean-Paul Chambas sur le thème
"l'interaction culturelle permanente entre la France et les
Etats-Unis", éclairée comme une scène de théâtre.
Architecture
du 19è siècle entre Sainte-Trinité et Notre-Dame de Lorette
7-
Eglise
de la Trinité,
3 rue de la Trinité
(métro Trinité)
(architecte Théodore Ballu, 1861-1867)
Construite
en 1867, l'église est caractéristique de l'art religieux du second
Empire. Globalement inspirée de la Renaissance française, elle est
surmontée d'un clocher en forme de beffroi (carré à la base,
octogonal au sommet). L'église est joliment reliée à la place par une
balustrade que concluent deux escaliers arrondis. Olivier Messiaen a
été l'organiste de la Trinité pendant plus de 40 ans.
(On
peut commencer par une petite incursion à gauche de l'église...)
Casino
de Paris,
16 rue de Clichy (www)
Edifiée
en 1890, sa façade Art nouveau est décorée de mosaïques et de beaux
vitraux. Pendant l'entre-deux-guerres, la salle de spectacle accueillit
les grands artistes du music-hall : la "Revue nègre" de
Joséphine Baker, Mistinguett, Maurice Chevalier, Tino Rossi…
(ci-dessous) (Puis
revenir en arrière par le rue de la Trinité à gauche...)
8-
Rue
Blanche
(appelée ainsi à cause de la blancheur du gypse des
carrières de Montmartre qui descendait par cette voie) :
n° 24-26,
une vigne vendangée par les pompiers de la caserne
Voir les façades des...
n° 19
: immeuble éclectique où de grands pilastres
corinthiens encadrent une verrière de fer moderne (ci-contre à gauche)
n° 21
: construit en 1901 par Girault avec une marquise,
des balcons en fer forgé, des vitres courbes au premier étage
n° 25
: église évangéliste allemande (ci-contre au premier plan)
Rue
Chaptal. Au
n° 20 bis la cité Chaptal abrita le théâtre du Grand-Guignol fermé
en 1962, aujourd'hui Théâtre 347
9-
Musée
de la vie romantique,
16 rue Chaptal (www)
(métro Saint-Georges, Pigalle)
(tel. 01 48 74 95 38, ouvert 10.00-17.40 sauf lundi)
Le
musée s'est installé dans une belle demeure de style Restauration. La
maison fut occupée entre 1830 et 1858 par le peintre Ary Scheffer.
D'origine hollandaise, il fut le professeur de dessin des enfants du duc
d'Orléans, futur Louis-Philippe. Il reçut ensuite de nombreuses
commandes de la part du roi de la monarchie de Juillet. Tenant salon, le
peintre romantique recevait tous les vendredis Delacroix, Ingres,
Chopin, Georges Sand, Liszt ou Lamartine. Ernest Renan épousa sa nièce
et s'y installa après lui. L'ancien atelier a été récemment
remeublé avec les objets chers d'Ary Scheffer : tableaux,
bibliothèque, piano… Consacré à Georges Sand, le rez-de-chaussée
expose des meubles et des souvenirs (peintures, dessins, bijoux) de
l'écrivain qui habita dans le quartier, square d'Orléans, de 1842 à
1847. Un agréable salon
de thé a été aménagé
sous la verrière au milieu des lilas et des roses.
En
face, au croisement avec la rue
Henner, au
n° 13, l'immeuble de style Louis-Philippe (pilastres
corinthiens, médaillons Renaissance) a été habité par Apollinaire.
Au n° 10 rue Chaptal se trouve l'immeuble que la SACEM se fit
construire en 1937 (blason, décor musical) et qu'elle a quitté depuis.
10-
Rue
Pigalle (le
sculpteur habita le n°17)
(Un peu à gauche de l'endroit où l'on débouche...) Au
n° 66 de la rue La Rochefoucauld, en passant sous la voûte de
l'immeuble sur rue, on découvre un hôtel de 1776, où vécut Victor
Hugo. (Plus bas, au n° 41 s'ouvre la cité Pigalle avec une maison au
n° 5).
(Puis
tourner à droite...)
11- Rue
Victor Massé,
au croisement avec l'avenue Frochot, devenue impasse privée : on ne
peut voir les jardins, les maisons aux architectures néo-antiques ou
médiévales (tourelles) que par les grilles. A l'entrée de la rue
Frochot, un hôtel en demi-cercle est orné d'un vitrail Arts déco
bleu, de cigognes en fer forgé.
(Descendre par la
rue Monnier...) (on
croise la rue de Navarin : au n° 9, un peu loin, se trouve une façade
néogothique).
12-
La
place Gustave-Toudouze
dûment dotée de marronniers, d'une fontaine Wallace
et d'une colonne Morris, abrite des immeubles décorés, sculptés,
galbés au n° 4, n° 7.
13-
Place
Saint-Georges
La
place fut "lotie"
en 1824 : les terrains furent alors découpés et construits de maisons.
Il n'en subsiste que la grille
arrondie qui enserre les jardinets. Les immeubles eux sont postérieurs.
La fontaine
centrale qui servait à faire boire les chevaux a été tarie en 1906
par la construction du métro, et remise en eau en 1995. Elle a été
surmontée en 1911 d'un buste du dessinateur Gavarni. Dessous, la
colonne est décorée de personnages qu'il a créés, un Pierrot, une
"lorette",
ces filles légères qui vivaient derrière Notre-Dame de Lorette....
Le n° 27
appartint à Thiers qui épousa la fille du promoteur immobilier du
quartier. Sa bibliothèque subsiste au premier étage.
Au n° 28
se trouve l'hôtel de la marquise de Païva orné d'angelots, de lions,
de statues de style Gothique et Renaissance
(architecte Renaud, 1840). Installée
ici en 1851, elle fit construire par la suite un nouvel hôtel fastueux
aux Champs-Elysées.
A l'entrée de la rue Saint-Georges, le théâtre
Saint-Georges a été
transformé par
Charles Siclis : la façade nue et
l'entrée neutre doivent faire "ressortir par contraste la chaleur
de la salle or, argent et rouge". C'est ici qu'a été tourné le film
Le dernier métro de Truffaut.
(Remonter
vers la rue La Bruyère à gauche...)
Au 31 rue Notre-Dame-de-Lorette, le square
Alex-Biscarre
occupe une partie des anciens jardins de l'hôtel Thiers
Rue La Bruyère
: sur le trottoir
pair à droite, on voit mieux les ateliers d'artistes perchés du côté
nord des n° 1 à 7, mais on peut aussi passer par la cour et le jardin
moussu du n° 3 bis (s'il est ouvert).
(Tourner
dans la première rue à gauche...)
14- Musée
Gustave Moreau,
14 rue La Rochefoucauld
(métro Trinité) (tel.
01 48 74 38 50, ouvert lundi et mercredi 11.00-17.15, sinon de
10.00-12.45 et de 14.00-17.15 sauf mardi)
Dans
les années 1895, Gustave Moreau fit aménager son hôtel particulier
afin de le transformer en musée : il l'agrandit notamment de grands
ateliers qui accueillent aujourd'hui ses toiles. L'appartement intime du
premier étage fut également disposé par l'artiste autour de ses
souvenirs. Le peintre mourut en 1898. En 1902, le musée était ouvert.
Méconnue, l'œuvre de Gustave Moreau influença fortement les Fauves,
les Surréalistes, les peintres abstraits. Ses peintures révèlent une
imagination fantastique et étrange, un univers biblique et mythologique
peuplé de visions, de dieux, de chimères, de licornes, de femmes
symbolisant le mal.
(S'arrêter
presque en face...)
15-
La
Nouvelle Athènes
Pour
répondre à la forte augmentation de la population parisienne (qui
doubla dans la première moitié du 19è s, atteignant le million
d'habitants en 1846), la Restauration utilisa le lotissement
d'immeubles
de rapport
(division d'un terrain pour construire des bâtiments destinés à être
loués) à partir de 1820-1830 : au nord de la rue Saint-Lazare
s'édifièrent de nombreux immeubles identiques percés de multiples
fenêtres (l'industrialisation du verre en ayant fait baisser le coût),
de portes d'entrées ornées de vantaux
(panneaux mobiles) de "fonte coulée".
La
rue de la Tour-des-Dames
(nom qui évoque
un des derniers moulins des abbesses de Montmartre) est le cœur de la
Nouvelle Athènes, ainsi baptisée en 1823 par référence à
l'architecture "antiquisante" en pleine vogue romantique de la
Grèce : plusieurs des immeubles néo-classiques furent construits pour
des acteurs de l'époque :
n° 1- dont on peut voir le jardin rue de la Rochefoucauld pour Melle
Mars, par l'architecte Constantin.
n° 2, n° 3 : façade cintrée due à Constantin
n° 4 : jardin d'hiver et carreaux polychromes
n° 9 : pour Talma, par Charles Lelong
(Revenir
sur ses pas et poursuivre la rue La Rochefoucauld...)
Rue
Saint-Lazare
: au n° 58, hôtel aux façades roses, qui communique avec l'impasse du
n° 56, d'où l'on voit les façades sur jardin des précédents hôtels
de la rue de la Tour-des-Dames.
(Continuer
la rue Saint-Lazare à contre-sens, et on croise...)
16-
Rue
Taitbout
: à gauche au n°
80, l'immeuble de style Napoléon III donne accès au square d'Orléans
(passage protégé fermé samedi et dimanche). Par un deuxième passage
voûté à gauche on débouche sur une cour de 1829 édifiée par un
architecte anglais (style monumental, brique, entresols ancillaires...),
bordée d'appartements et d'ateliers d'artistes (n° 5 ter) qui
attirèrent de nombreux artistes romantiques, notamment Chopin au n° 9
et Georges Sand au n° 5.
La
rue Saint-Lazare est
parsemée de ces portes d'entrées ornées de vantaux
de fonte coulée et ajourée, par exemple aux n° 39, 35, 27 (sur la
cour, hôtel second Empire et sa fontaine), 15, 6.
Du carrefour rue Saint-Lazare-rue des martyrs (évoquant Saint-Denis) on
a une vue sur quelques rues du quartier Saint-Georges à droite et de la
nouvelle Athènes sur la gauche.
17-
Eglise
Notre-Dame-de-Lorette,
18 bis rue de Châteaudun
(métro Notre-Dame-de-Lorette)
(tel. 01 48 78 92 72,
ouvert 9.00-19.00, dimanche fermé entre 13.00 et 16.00)
(architecte Hippolyte Lebas, 1823-1836)
Bâtie
en 1823 pour célébrer le miracle du transport par les anges de la
maison de la vierge jusqu'à Loreto, en Italie, elle fut fréquentée
par une foule plus mondaine que recueillie… Par la plume d'un
journaliste, elle donna son nom aux "lorettes",
femmes élégantes et légères qui logeaient derrière l'église.
L'austère structure de basilique romaine contraste avec la pompeuse
décoration intérieure de style Louis-Philippe. Des schémas
explicatifs sont disponibles au fond de l'église.
Architecture
moderne
(années 1950 et 1960) autour
des Grands Boulevards
(Départ
au métro Notre-Dame de Lorette ou Le Peletier)
18- Bureaux
AXA, 37
rue de la Victoire
(architectes Jean Balladur
et Benjamin Lebeigle, 1958)
Le
bâtiment évoque la proue d'un bateau avec les garde-corps (=
barrières) des étages élevés, le dernier étage en forme de cabine.
L'immeuble est typiquement fonctionnaliste
: les murs-rideaux
et l'ossature en acier permettent aux cloisons intérieures de n'être
pas porteuses et d'être mobiles en fonction des besoins ; toutes les
proportions, jusqu'au dallage et l'escalier, ont été calculées avec
le "Modulor", système de proportions calquées sur celles du
corps humain, inventé par Le Corbusier.
En face se trouve une synagogue très ajourée.
19-
Banque
Barclays,
21 rue Laffitte
(Pierre Dufau, Max Abramovitz, 1969)
Les
architectes ont voulu "égayer et aérer une rue triste" (à
la manière des années 1960...) en entourant le bâtiment,
perpendiculaire à la rue, par des jardins en terrasse. (Poursuivre
la rue Laffitte...)
Les
Grands boulevards
(boulevards des Italiens, Montmartre,
Poissonnière, Saint Denis, Saint-Martin, entre les 2è, 9è et 10è
arrondissement)
Après
les victoires de 1670, la défense de Paris étant reportée aux
frontières du pays, Louis XIV décida de remplacer les enceintes
de Charles V et de Louis XIII par une promenade plantée (les victoires
de Louis XIV sont commémorées par les deux
arcs de triomphe des
portes Saint-Martin et Saint-Denis). Les boulevards sont alors devenus
un lieu de plaisirs et de flânerie pour les Parisiens qui
fréquentaient les théâtres de vaudeville, les cafés, les grands
hôtels particuliers décorés de cariatides
et de statues, les passages couverts, puis les premiers cinémas (le
Grand Rex, le Max Linder Panorama). Fin 19è s en raison de la
proximité du quartier commerçant et de la bourse, les banques
construisirent des "cathédrales" de la finance.
C'est notamment le cas du boulevard
des Italiens (nom
dû aux comédiens italiens de la Comédie-Italienne de 1781,
aujourd'hui Opéra-Comique).
Au
n° 16 boulevard
des Italiens,
immeuble de style Arts déco de la BNP (1933) (ci-dessous à droite).
Immeuble
de la BNP,
2 rue Taitbout
(architecte Pierre Dufau, 1976)
Au
n° 18 du boulevard, la "Maison
dorée"
(20),
luxueux restaurant aux balcons recouverts de dorures (1838) a été
sauvée de la destruction par le ministre de la Culture Maurice Druon,
sous la pression d'un comité de défense du quartier. L'architecte de
la BNP a alors "conçu en une journée et dans la fureur contre les
passéistes" un nouveau projet qui tente d'intégrer du neuf dans
de l'ancien : par des "volumes en harmonie", une jonction
assurée "par une cavité plantée de verdure qui permet
d'échapper au heurt brutal des deux façades" (ci-contre à
gauche).
Juste
en face au n° 19, le siège
du Crédit Lyonnais
(1878) abrite un escalier à double révolution et une charpente de
Gustave Eiffel.
(Poursuivre
le boulevard vers l'opéra...)
21- Immeuble
"Ford",
36 boulevard des Italiens
(architecte Michel
Roux-Spitz, 1929)
Par
sa légèreté et ses matériaux d'avant-garde (poteaux porteurs et
épais bandeau du premier étage gainés de tôle chromée), l'immeuble
devait symboliser le modernisme de l'industrie automobile, le
rez-de-chaussée étant alors le magasin d'exposition des automobiles
Ford (mais il a été fort dégradé lors de sa transformation en
restaurant). L'aspect publicitaire était renforcé la nuit par les
éclairages et les enseignes.
(Revenir sur
ses pas...)
Au n° 5 du
boulevard des Italiens s'ouvre le
passage des Princes,
dernier passage couvert construit à Paris en 1860, rénové récemment.
(Presque en face
commence la rue Drouot...)
22-
Hôtel
des ventes Drouot,
9 rue Drouot (www
gazette de Drouot, www
commissaire-priseur)
(tel. 01 48 00 20 33)
(architectes Jean-Jacques Fernier et André Biro, 1980)
Se
détournant des constructions discréditées de l'après-guerre pour la
reconstruction de la salle des ventes, les architectes ont voulu faire
une "réinterprétation surréaliste de l'architecture
haussmannienne", sorte de pastiche détourné à base de multiples
clins d'œil (panneaux d'aluminium des façades "évoquant les
rideaux des concierges"). Les châssis métalliques des fenêtres
de la rue Rossini ont été récupérés sur l'ancien bâtiment.
23-
Boulevard
Montmartre
Très
animé au 19è siècle, le boulevard Montmartre a conservé de cette
époque deux théâtres et deux passages. Les passages étaient des
galeries commerçantes éclairées de verrières. Beaucoup furent
construites au début du 19è siècle, lorsque n'existaient ni
l'électricité ni les trottoirs (qui protégeront les élégantes des
salissures des chevaux). Pour mieux évoquer cette époque, la station
de métro "rue Montmartre" vient d'être rebaptisée
"Grands boulevards".
Au
n° 11 du boulevard
Montmartre, le passage
des Panoramas
(23) édifié en
1800 tire son nom des vues peintes de Fulton. Ces peintures donnaient
l'illusion de visiter Londres ou Athènes à l'intérieur de rotondes
(détruites en 1831). Ce fut le premier lieu public éclairé au gaz en
1817. Il abrite toujours le magasin du graveur Stern ouvert en 1840 et
le salon de thé L'arbre à cannelle au décor Napoléon III.
Au n° 7,
le théâtre des Variétés.
En face, au n° 12 s'ouvre le passage
Jouffroy qui se poursuit par
le passage Verdeau.
Musée
Grévin,
10 boulevard Montmartre
(www,
image www)
(métro Rue Montmartre/Grands
boulevards)
(01 47 70 85 05, ouvert
13.00-19.00, pendant les vacances scolaires de 10.00-19.00)
On
peut se procurer à l'entrée une brochure en plusieurs langues qui
permet de comprendre les reconstitutions. Construit en 1882, sa façade
de style 1900 est ornée d'un bas-relief de Bourdelle, les
"Nuées". A l'intérieur, dans un décor étrange de marbre et
d'or, le visiteur est plongé au cœur de scènes reconstituées. Au
rez-de-chaussée, les personnages de cire se succèdent au gré de
l'actualité. Les médias rendent d'ailleurs régulièrement compte de
la consécration de tel ou tel homme politique, artiste ou sportif
"au musée Grévin". Dernièrement on y vit Madonna et son
double, Johnny et le sien… Les galeries souterraines évoquent
l'histoire de France : Roland à Roncevaux, Louis XIV à Versailles…
Deux spectacles plongent le visiteur au cœur de la jungle ("Palais
des mirages") et dans le "Cabinet fantastique", animé
par les tours de prestidigitation d'un magicien.
Là,
deux possibilités : faire un détour par le Faubourg Montmartre ou
poursuivre les Grands
boulevards,
dans le 10è arrondissement
Rue
du Faubourg Montmartre
(Prendre la
première rue à gauche...) :
domaine des fourreurs, ce quartier populaire est traversé de plusieurs
passages du 19è siècle et doté de boutiques traditionnelles :
Au n° 35, épicerie fondée en 1761.
(Juste en face...)
24-
Folies-Bergère,
32 rue Richer (www)
(métro Cadet, rue Montmartre/Grands
boulevards)
Créées
en 1869, les Folies-Bergère présentent un spectacle de music-hall plus
ou moins déshabillé. La façade a été refaite par Pico dans un style
Art déco en 1929.
25-
Musée
de la Franc-Maçonnerie,
16 rue Cadet
(métro Cadet, rue Montmartre/Grands
boulevards)
(tel. 01 45 23 20 92, ouvert
14.00-18.00 sauf dimanche, première quinzaine de septembre)
Le
musée est installé depuis 1973 dans une vaste salle de l'immeuble
moderne du Grand Orient de France. Il retrace l'histoire du Grand
Orient, l'une des principales obédiences françaises de la
franc-maçonnerie. Les francs-maçons se considèrent comme les
héritiers des bâtisseurs de cathédrales du Moyen Âge. Mais le
mouvement est né officiellement en 1717 à Londres : les persécutions
religieuses et politiques provoquèrent un désir profond de tolérance
chez ses fondateurs. Les constitutions d'Anderson de 1723 souhaitaient
créer une "Union entre des personnes de haute valeur morale
quelles que soient leurs croyances". Les loges se répandirent en
France et en Europe à partir de 1725. Par leurs réflexions
philosophiques, leurs valeurs de fraternité et de liberté, elles
contribuèrent à la pensée des Révolutionnaires. Les documents du
musée illustrent cette histoire, expliquent la symbolique
franc-maçonne. Les portraits des personnalités étonnent parfois. Une
vitrine expose les hauts grades et leurs attributs.
Rue
Papillon (A
droite depuis la rue Lafayette...). Elle a été évacuée de ses
habitants fin 1995 à cause des travaux de creusement du RER Eole : un
trou s'était formé à cause du gypse soluble dans l'eau entraînant un
effondrement de terrain. 85 tonnes de béton ont été coulées pour
combler la poche.
(Rejoindre l'itinéraire
du 10è par
la rue du Faubourg Poissonnières...)
Associations
du 9è
Mairie
du 9è
Jacques Bravo (PS), 6 rue
Drouot, 75 436 Paris cedex 09, métro Richelieu-Drouot, tel. : 01 42 46
72 09
Chiffres
du 9è
Statistiques du
recensement de 1990
Sondage de l'INSEE au 1/4 |
Chiffres
du 9è |
Chiffres
de Paris |
Chiffres
de l'agglomération parisienne |
Population
totale |
57
517 |
2
151 245 |
9
316 656 |
Population
par âge (en %)
0-19 ans
20-39 ans
40-59 ans
60-74 ans
+ de 75 ans |
18,1
35,4
25,3
11,8
9,2 |
18,6
35,9
24,7
12,2
8,5 |
25,5
33,8
24,7
10,2
5,7 |
Familles
(couples et enfants)
dont enfants
Personnes habitant seules (en %
des ménages)
Nombre de personnes par ménage |
37
372
12 608
51,5
1,88 |
1
423 932
491 292
49,8
1,92 |
7
486 068
2 920 272
33,2
2,41 |
Taux
d'activité (en %)
dont chômeurs |
62,7
10,2 |
60,9
9,7 |
62,5
9 |
Catégories
socio-professionnelles des
ménages
(selon personne de référence) (en %)
Agriculteurs exploitants
Artisans, commerçants, chefs
d'entreprises
Cadres professions intellectuelles sup.
Professions intermédiaires
Employés
Ouvriers
Retraités
Autres (élèves, étudiants,
"au foyer") |
0
7,1
24,9
12,7
14,3
9,2
22,4
9,4 |
0
5,5
23,4
13,9
13,8
10,5
23,4
9,4 |
0,1
5,3
18,4
16,3
14,2
17,4
22,3
6,0 |
Statut
d'occupation du logement
par les
ménages (en %)
Propriétaires-occupants
Locataires
Logés gratuitement
Logements sans confort
___ (sans salle de bain ni WC
intérieurs) |
34,9
54,1
11
11,3 |
28,3
63,0
8,7
8,1 |
40,2
54,0
5,8
3,9 |
Ménages ne
disposant pas de voitures (en %)
Actifs travaillant à Paris
___ (même commune pour
l'agglomération) |
60,5
76,5 |
53,7
72,9 |
34,5
33,9 |
Sites
internet du 9è
|