Les
places royales du 17è siècle : Dauphine, Vendôme, place des Victoires
Ile
de la cité
Elle a abrité le pouvoir -royal, judiciaire et religieux- depuis le
3è-5è siècle, mais la cité médiévale a été rasée par Haussmann
à la fin du 19è.
1- La
Sainte Chapelle,
6
bd du Palais (www)
à l'intérieur du palais de Justice, d'où le contrôle d'identité
(métro Cité)
(visites-conférences au 01 53 40 60 97, ouvert tous les jours 9.30-18.00 du 1er
mars au 31 octobre, et 9.00-17.00 du 1er
novembre au 28
février)
Ce joyau de l'architecture
gothique du 13è siècle est aujourd'hui accolé aux murs austères du
palais de Justice. La Sainte Chapelle a été construite par saint Louis
en 1248 pour accueillir la Couronne d'épine du Christ et un fragment de
sa croix (aujourd'hui à Notre-Dame). Pour acheter ces reliques à son
cousin l'Empereur de Constantinople et pour confectionner leur châsse
(coffre étincelant de pierreries, fondu pendant la Révolution), le roi
de France a dépensé deux fois et demi le coût de la construction de
la Sainte-Chapelle… Achevée en 1348, elle brûla en 1630 et fut
reconstruite très lentement. Sa démolition fut envisagée pendant la
Révolution, puis elle servit de dépôt des archives judiciaires jusque
1837, avant d'être restaurée de 1841 à 1867 grâce au retour en
faveur du Moyen Age au 19è siècle. En un peu plus de 2 ans de
construction, l'architecte supposé Pierre de Montreuil a mené au plus
haut point les recherches du style gothique : les poussées des voûtes
sont supportées à l'extérieur par des contreforts
très saillants (lestés de pinacles,
mais volontairement sans arcs-boutants), ce qui a permis la suppression
des murs au profit de très grandes verrières. La solidité de la
pierre tient aussi au fait qu'elle a été taillée dans le sens de la
veine de la carrière. Malgré la frêle apparence des piliers de
l'armature, l'équilibre est tel qu'il n'y a pas eu une fissure depuis
sept siècles. Sur la façade de l'entrée, dont le décor date du 19è,
sont superposés deux porches. Au dessus, la grande rose est surmontée
d'une balustrade découpée en fleurs de lys, symboles du pouvoir royal.
La
chapelle comprend deux étages : celui des serviteurs et du peuple au
rez-de-chaussée et celui du souverain au premier étage. La chapelle
basse a été redécorée au 19è siècle. Les dalles du sol couvrent
des tombes de chanoines des 14è et 15è siècle. La chapelle haute est
une immense verrière : les vitraux, les plus anciens de Paris, comptent
1134 scènes de l'Ancien et du Nouveau testament, dont 720 datent du
13è siècle, réalisés par les mêmes maîtres verriers qu'à
Chartres. Les verrières doivent être lues de gauche à droite et de
bas en haut (en entrant à gauche, on reconnaît la Genèse, l'Exode,
les 10 Commandements ; tout au fond derrière l'abside
est représentée la vie de saint Jean, de la Vierge, l'enfance et la
passion du christ ; la grande rose
figure l'Apocalypse). Le reste de l'architecture disparaît sous les
dorures refaites au 19è siècle d'après les fragments d'origine. Au
milieu de l'abside, la châsse était abritée par le baldaquin en bois
(c'est une réplique de celui qui fut détruit sous la Révolution) :
saint Louis montait souvent l'escalier de gauche pour la montrer. A
chaque pilier, une statue d'apôtre porte l'une des 12 croix de
consécration de l'église. Deux niches étaient réservées au roi et
à sa famille. Une petite baie grillagée permettait de suivre l'office
depuis l'oratoire sans être vu. Enfin, une petite galerie reliait le
porche aux appartements de saint Louis.
Palais
de Justice,
4 bd du Palais
(métro Cité) (tél. : 01 44 32 51
51, ouvert 8.30-18.00 du lundi au vendredi)
Dans
la trilogie parisienne instaurée dès le Moyen Âge, la Cité était le
siège du pouvoir royal, par opposition à la rive droite commerçante
et la rive gauche universitaire. Après le départ du roi au 14è
siècle subsista le pouvoir parlementaire et aujourd'hui le pouvoir
judiciaire. Bien défendue, l'Ile de la Cité abrita dès l'époque
gallo-romaine le siège des gouverneurs romains, puis des rois
mérovingiens et capétiens. A la fin du 14è siècle, Charles V voulut
quitter la forteresse : c'est là qu'Etienne Marcel, prévôt des
marchands révolté, avait assassiné ses conseillers en 1357. Le palais
devint alors le siège du Parlement de Paris et le roi s'installa dans
l'hôtel Saint-Pol et au Louvre. Les incendies de 1618 et 1776
provoquèrent d'importants remaniements et reconstructions. Toute
l'animation commerçante des boutiques de libraires et de mercerie
disparut en 1840. Les extensions se poursuivirent sous le second Empire,
jusqu'à 1914.
Le bâtiment
d'aujourd'hui comprend des éléments d'époques très mélangées. A
l'angle du quai de l'Horloge et du boulevard du Palais, la
tour de l'Horloge
date du 14è siècle : elle est ornée de la première horloge publique
de Paris, qui fut restaurée souvent mais ne fonctionne plus. La façade
nord du palais était baignée par la Seine jusqu'à l'édification des
quais en 1611. Les trois tours rondes datent de 1300. C'est là que se
fait aujourd'hui l'entrée de la Conciergerie. La deuxième est la
"tour
d'Argent" car on y
entreposa le trésor royal. La troisième est nommée la "tour
Bonbec", car elle
faisait parler ses prisonniers par la torture. Ces tours et les parties
basses sont les vestiges de la forteresse royale des Capétiens. Les
parties hautes ont été rebâties dans les années 1860 par Duc dans un
style néo-gothique. C'est Duc aussi qui édifia la façade imposante de
la cour de cassation à l'ouest : pour dégager la perspective sur le
nouveau bâtiment néoclassique, il fit détruire un côté de la place
Dauphine. Sur le boulevard du Palais se trouve l'entrée principale du
palais de Justice, édifiée dans un style classique en 1786 et fermée
par une belle grille ajourée. La cour du Mai doit son nom au fait qu'on
y plantait chaque année un arbre. On peut y assister librement à une
audience civile ou correctionnelle. Plus loin vers Saint-Michel s'ouvre
l'entrée de la Police
correctionnelle : le passage voûté
donne aussi accès à la Sainte-Chapelle. Juste à gauche une plaque
rappelle qu'il y avait là une chapelle où Philippe Auguste fut
baptisé. En 1210, le roi y installa le siège de la confrérie des
pèlerins du Mont-Saint-Michel qui a donné son nom au boulevard
Saint-Michel. A l'intérieur du palais de Justice on visite notamment la
salle des Pas Perdus et la chambre Dorée, où siégea le tribunal
révolutionnaire à partir de 1793. C'est ici que furent condamnés de
nombreux personnages de la Révolution comme Marie-Antoinette.
La
Conciergerie,
2 bd du Palais (www)
(métro Cité) (tel. 01 53 40 60 97,
ouvert tous les jours 9.30-18.00 du 1er
mars au 31 octobre, et 9.00-17.00 du 1er
novembre au 28
février)
Dans
l'ancien palais royal des Capétiens, on appelait
"Conciergerie" les lieux soumis à l'autorité du gouverneur
de la maison du roi : grand seigneur, le concierge percevait de gros
revenus de la location des boutiques installées au rez-de-chaussée. En
1596, on dénombrait 224 boutiques de coiffeurs, libraires, orfèvres,
marchands de vin… Lorsque les tours du palais servirent de prison à
partir du 14è siècle, les revenus du concierge se trouvèrent accrus
par les loyers des cachots et de la location du mobilier des cellules.
L'entrée actuelle date de 1864. On visite les belles salles gothiques
voûtées du Moyen Âge : la salle des Gardes, la salle des Gens
d'Armes, les anciennes cuisines. A la Révolution les bâtiments furent
aménagés pour recevoir de nombreux détenus et condamnés. La galerie
des Prisonniers était l'antichambre du tribunal révolutionnaire
voisin. Pendant la Terreur de janvier 1793 à juillet 1794, près de
2800 prisonniers partirent d'ici vers la guillotine dressée sur les
places du Carrousel, de la Concorde, de la Bastille, de la Nation. Une
liste des guillotinés rappelle leur nom. La Conciergerie vit passer
Marie-Antoinette, Philippe-Egalité, mais aussi Danton, Desmoulins, les
Girondins, Saint-Just, madame Roland, Charlotte Corday, Lavoisier, le
général Hoche. Trois cellules ont été reconstituées : les
"pailleux" étaient les prisonniers indigents entassés sur la
paille de la "rue de Paris", les "pistolés" avaient
les moyen de dormir dans un lit, et enfin les privilégiés
bénéficiaient d'une cellule individuelle. L'exposition raconte
"la vie quotidienne à la Conciergerie". On visite aussi la
cour des femmes, le cachot de Marie-Antoinette reconstitué et la
chapelle expiatoire aménagée en 1817 à l'emplacement de l'ancienne
cellule de la reine.
2-
La place
Dauphine
(www
images de la place Dauphine)
(métro Pont neuf, Châtelet)
Jusqu'au
17è siècle, il n'y avait là que trois petites îles séparées par un
bras marécageux de la Seine. C'est là que fut brûlé en 1314 Jacques
de Molay, grand maître des Templiers.
A la fin du 16è siècle, le roi décida de combler les bras pour souder
les îlots. En 1607, le terrain fut vendu par Henri IV au président du
parlement de Paris, de Harlay, pour y édifier une place triangulaire.
Créée en l'honneur du futur Louis XIII, le dauphin Louis, c'était la
deuxième des places royales géométriques construites au 17è siècle,
après la place des Vosges. Mais contrairement à celle-ci, les
propriétaires ne furent pas contraints, ici, de respecter l'uniformité
des 32 maisons. Aujourd'hui seules quelques maisons (par exemple au n°
14) ont préservé leur aspect d'origine : une façade en brique et
pierre blanche, un toit d'ardoise, un rez-de-chaussée à arcades, deux
étages. Au 17è siècle, la place était complètement fermée et on
n'y accédait que par deux passages dont un seul subsiste du côté du
Pont Neuf. En 1874 l'architecte Duc démolit les maisons qui fermaient
la place à l'est pour qu'on pût mieux admirer la façade du palais de
Justice qu'il venait de construire...
Pont
Neuf
(métro Pont Neuf)
(1607) (www emballé par Christo)
Comme
son nom ne l'indique pas, c'est le plus ancien pont de Paris, l'un des
premiers ponts en pierre. Commencé en 1578 pour faciliter les relations
entre le Louvre et l'abbaye de Saint-Germain des Prés, il ne fut
inauguré par Henri IV qu'en 1607. Les deux parties du pont ont été
réunies par un terre-plein artificiel issu de la jonction de deux
petites îles de la Seine. Le Pont-Neuf eut immédiatement beaucoup de
succès auprès des promeneurs qui apprécièrent ses innovations
architecturales : l'absence de maisons qui permet la vue sur le fleuve
et le Louvre, sa largeur accentuée par les demi-lunes aménagées au
dessus de chaque pile, les trottoirs protégeant de la boue et des
cavaliers. Le pont devint bientôt le cadre d'une animation perpétuelle
: marchands ambulants, bouquinistes, badauds se retrouvaient notamment
près de la pompe de la Samaritaine, pompe à eau qui alimentait la
ville en eau. Le pont n'a quasiment connu aucune modification : les 385
masques grotesques qui décoraient autrefois les arches ont disparu (ils
sont pour certains à Cluny et à Carnavalet). Les candélabres du 19è
siècle ont été dessinés par Victor Baltard. En 1985, l'artiste
Christo emballa le symbole du vieux Paris.
Bateaux
sur la Seine
Vedettes du Pont-Neuf,
square du Vert-Galant (tel. 01 46 33 98 38,
www)
3-
Magasins
de la Samaritaine,
rue de la Monnaie
(métro Pont-Neuf)
(fermé pour cause de travaux
de mise en sécurité, durée indéterminée)
(architectes Henri
Sauvage et Frantz Jourdain, 1910 et 1928)
Les
quatre magasins de la Samaritaine construits de 1900 à 1930 constituent
une belle anthologie de l'architecture commerciale du début du siècle.
Collectionneurs
de peinture, Ernest Cognacq et
son épouse Louise Jay firent surtout partie des fondateurs de grands
magasins du 19è siècle. Leurs principes novateurs (prix fixes et
affichés, possibilité d'essayer les vêtements) leur attirèrent une
clientèle de plus en plus nombreuse. Trop petite, la boutique de 1869
de la rue du Pont-Neuf dut être remplacée 30 ans plus tard par un
nouvel édifice. Achevé en 1910 par Frantz Jourdain, le bâtiment à
structure métallique et grandes baies vitrées était assez
révolutionnaire : les rivets métalliques considérés alors comme vils
étaient visibles partout. En 1928, pour la construction du magasin n°
2 situé face à la Seine (et le long de la rue de la Monnaie), la
commission esthétique de la Ville de Paris ne voulait pas d'éléments
métalliques à proximité du Louvre. La direction de la Samaritaine
voulait une façade en pierre. Alors les architectes Henri Sauvage et
Frantz Jourdain façonnèrent une structure métallique entièrement
couverte de pierre de taille et de sculptures Art Déco. L'intérieur a
conservé les remarquables escaliers en ferronnerie Art nouveau, les
fresques colorées et la verrière de la même époque. Le bâtiment
situé à l'angle des rues de Rivoli et Boucher fut construit en 1930
par les mêmes architectes. Le nom des quatre magasins provient de la
pompe "de la Samaritaine" installée à l'époque d'Henri IV
sous l'une des arches du Pont Neuf pour alimenter le centre de Paris en
eau.
Vue
depuis la terrasse de la Samaritaine (fermé
pour réhabilitation)
Il
faut monter en haut du magasin n°2 le long de la rue de la Monnaie (à
46 m de haut).
Au 9è étage, la terrasse donne une belle vue sur le centre de Paris.
La table d'orientation date des années 1930.
Squat
d'artistes Electron libre "chez Robert", 59 rue de
Rivoli (www)
(ouvert 13.00-20.00,
samedi 11.00-20.00, fermé lundi)
Entre
1999 et 2003, le 59 rue de Rivoli a été un squatt accueillant de
nombreux artistes : peintres, sculpteurs, compagnies de théâtre, de
danse, vidéastes, performers (dont Bibi
www et
www, auteur de la façade de
2001-2002, voir ci-contre). Après un procès perdu en 2001, la mairie de
Paris a racheté l'immeuble pour en faire un lieu culturel ouvert aux
artistes en résidence et aux expositions.
Eglise
Saint-Germain l'Auxerrois,
2 place du Louvre
(métro Pont-Neuf) (tél. : 01 42 60 13 96, ouvert 10.00-12.00 et
15.00-18.00 du lundi au samedi sauf mercredi)
L'histoire
de l'église ressemble à celle de la plupart des églises de Paris…
avec cette différence que St-Germain a été l'église du Louvre et
donc des rois de France aux 16è et 17è siècles. Sanctuaire
mérovingien à l'origine, l'église a été agrandie ou reconstruite à
de nombreuses reprises : du 12è siècle il reste la tour romane,
du 13è siècle datent le portail et le chœur. Les agrandissements se
poursuivent jusqu'au 16è siècle, lorsque les rois Valois s'installent
au Louvre. L'église devient alors paroisse royale : les rois viennent y
écouter la messe, les artistes logeant au Louvre y sont inhumés : des
peintres, orfèvre, graveur, poète, les architectes Le Vau, Gabriel,
Soufflot. Le 18è siècle est défavorable pour l'église Saint-Germain
comme pour beaucoup d'autres : on agrandit l'entrée pour permettre le
passage du dais de procession, on remplace les vitraux colorés par des
verres blancs, on abat le jubé jugé trop gothique pour l'époque
férue de néo-antique. La Révolution ferme l'église, qui devient un
magasin à fourrage, une imprimerie. Elle est restaurée dans les
années 1840 et 1850 sous la direction de Lassus et de Baltard.
Le
Louvre (www)
(métro
Palais-Royal-Musée du Louvre)
Château
fort médiéval, résidence des rois de France, galerie d'art royale
puis immense musée, le palais du Louvre a été soigné et enrichi par
toutes les époques et tous les régimes politiques. La République ne
fait pas exception qui a concentré ses efforts sur le Grand Louvre
pendant
15 ans. En 1190, Philippe-Auguste construisit une forteresse pour
renforcer sa
muraille aux abords de la Seine. Les récents travaux en
ont dégagé les douves et le donjon, que l'on peut voir dans le
"Louvre médiéval". A partir de 1515, François Ier commença
à transformer l'ancien château-fort en palais Renaissance. Henri IV
engagea en 1594 le grand projet de réunir le Louvre au château des
Tuileries, par deux longues galeries
consacrées aux collections d'art
du roi. Au 17è siècle, le Louvre marqua l'évolution du goût du roi
vers le classicisme français : pour construire la grande colonnade
classique de l'entrée, Louis XIV préféra le projet régulier et colossal
de Claude
Perrault au dessin baroque du
Bernin. Donnant sur la place du Louvre, la colonnade vient d'être
dégagée de ses échafaudages après plusieurs années de restauration.
Juste derrière, la Cour carrée désormais ouverte sur la ville est
délicatement éclairée le soir (ouverte 7.30-24.00 en été,
8.45-22.00 en hiver). Devenu musée en 1793, le Louvre connut ses
ultimes transformations sous le second Empire, lorsque les galeries
situées de part et d'autre de la cour Napoléon furent achevées. Mais
au moment où le dessein originel de relier le palais du Louvre aux
Tuileries était achevé, le château des Tuileries était incendié par
la
Commune en 1871...
Pyramide
du Louvre
(architecte Ieoh Ming Pei -www-,
1989)
En
1981, Le Grand Louvre fut l'un des grands travaux décidés par le
président Mitterrand : on décida d'agrandir le musée par l'aile
Richelieu (du côté de la rue de Rivoli) alors encore occupée par le
ministère des Finances. Le déménagement à Bercy du ministère permit
de faire passer la surface du musée de 30 000 m² à 55 000
m². Chargé du projet, Leoh Ming Pei proposa d'édifier une entrée
centrale dans la cour Napoléon, ancien parking rendu aux piétons :
desservant les trois ailes du musée, la nouvelle entrée de la pyramide
évite depuis 1993 d'avoir un musée-couloir de 800 mètres de long. La
silhouette transparente au volume dépouillé suscita alors bien des
polémiques. Pour son auteur, la pyramide ne cherche pas à "se
raccorder avec l'architecture classique ou de lutter avec elle". Le
projet du Grand Louvre prévoit aussi la rénovation des espaces du
musée des Arts décoratifs, le réaménagement du jardin des Tuileries,
le nettoyage des façades. De vastes galeries marchandes souterraines
ont été créées au Carrousel
du Louvre par
Michel
Macary : les restaurants du monde
entier rassemblés en un grand self, les boutiques
d'art, de luxe et de loisir accueillent désormais une foule permanente.
Musée
du Louvre
(tel. standard 01 40
20 50 50, ouvert
9.00-18.00 sauf mardi et les jours fériés suivants : le 1er janvier, le
1er mai, le 8 mai et le 25 décembre 2007,
nocturnes
jusqu'à 22h les mercredi et vendredi excepté le mercredi 15 août 2007
(fermeture à 18.00). Pour éviter de
faire la queue, on peut entrer par les escaliers situés à gauche -vu
de la pyramide- du petit arc de triomphe des Tuileries ou encore arriver
en métro. De plus, le musée est gratuit le premier dimanche de chaque
mois.)
Le
palais est devenu musée en 1793.
Le musée aborde l'art de toutes les
époques jusqu'au 19è siècle. Les principales sections sont les
antiquités orientales, égyptiennes (qui viennent d'être rénovées),
grecques et romaines, la sculpture et la peinture françaises du 14è au
19è siècle, la peinture italienne et des écoles du nord…
L'histoire du quartier est magnifiquement restituée par 16 maquettes
visibles dans deux salles à l'entrée de l'aile Denon, hélas ouvertes
seulement le lundi.
(Site www
: le site éducatif du Louvre.edu avec de nombreuses oeuvres en ligne,
accès payant)
Musée
des arts décoratifs,
107 rue de Rivoli (www)
(métro Palais Royal, Tuileries)
(tel. 01 44 55 57 50, ouvert du mardi au vendredi de 11.00 à 18.00,
le jeudi
jusqu'à 21.00, samedi et dimanche de 10.00 à 18.00)
Le
musée connaît d'importants travaux de rénovation dans le cadre des
travaux du Grand Louvre : de nouveaux espaces de présentation ont été
dégagés pour les collections du 20è siècle, l'accueil a été modernisé.
Ont désormais ouvert les sections du Moyen Âge et de la Renaissance
(tapisseries, peintures et meubles du 14è au 16è siècle), le mobilier
des 17è, 18è et 19è siècle, les meubles Art déco et Art nouveau, la
donation Dubuffet et les jouets anciens.
Musée
de la mode et du textile,
107 rue de Rivoli (www)
(métro Palais Royal, Tuileries)
(tel. 01 44 55 57 50,
ouvert du mardi au vendredi de 11.00 à 18.00, le jeudi
jusqu'à 21.00, samedi et dimanche de 10.00 à 18.00)
Rénové
en 1986, le musée est issu de la rencontre de deux collections : le
département textile des Arts Décoratifs qui possède de nombreux
tissus et 1500 vêtements du 16è siècle au 20è siècle ; et les
collections de l'Union française des arts du costume qui comprend 9000
tenues complètes et plus de 30 000 pièces et accessoires. Les
vêtements étant trop fragiles pour rester exposés longtemps à la
lumière, les expositions thématiques sont renouvelées tous les quatre
mois. Sur deux niveaux, le musée présente les belles étoffes de la
mode bourgeoise et les élégants modèles de la haute couture depuis le
18è siècle. Le textile et ses techniques sont brièvement évoqués
par quelques métiers et une chronologie. Organisée à rebours du
temps, la visite commence par les années 1960 et 1970 (mini-jupes,
motifs géométriques…), se poursuit par le New-look de Christian Dior
de l'après-guerre (buste saillant et taille étranglée). On voit
ensuite les robes-fourreaux des années 1930, l'allure garçonne des
années 1920, le style sultane de 1910. Le 19è siècle est représenté
par les 'robes à pouf' des années 1870, le 18è siècle par les robes
volantes. Une boutique-librairie propose des accessoires et des bijoux
édités par Artcodif ainsi que les publications dans le domaine de la
mode. Exposition de Christian Lacroix, "Histoire de mode" du 8 novembre
2007 au 27 avril 2008.
Musée
de la publicité,
107 rue de Rivoli (www)
(architecte
Jean
Nouvel, vidéo de Guillaume Paris,
parcours sonore de Frédéric Sanchez, 1999)
(métro Palais Royal, Tuileries)
(tel.
01 44 55 57 50, ouvert du mardi au vendredi de 11.00 à 18.00, le jeudi
jusqu'à 21.00, samedi et dimanche de 10.00 à 18.00)
Le
musée de la publicité vient de rouvrir dans cette aile du palais du
Louvre qui abrite depuis 1905 l'Union centrale des Arts décoratifs,
association en lien avec le monde de l'industrie. Après le départ du
ministère des finances en 1989, le pavillon de Marsan devrait être
complètement réaménagé en 2002 avec les collections permanentes du
musée des Arts décoratifs. Après avoir passé une dizaine d'années
rue de Paradis, les collections du musée de l'affiche ont été
transférées ici en 1990 avant plusieurs années de travaux. Jean
Nouvel a été chargé de réaménager les salles des 3è et 4è étage.
Il a voulu que "tout semble inachevé et fortuit, que tout évoque
le désordre ordinaire de la rue, que rien ne rappelle les fastes et
l'inertie d'un musée" (P. Dagen). Pari tenu dans une ambiance de
métal et de lumière, qui contraste volontairement avec les dorures du
monument historique. C'est d'ailleurs certes un musée (100 000
affiches depuis le 18è siècle, des milliers de films, de spots, de
jingles), mais aussi une sorte de médiathèque : 12 consoles permettent
l'accès aux archives (les lutins de Kodak, les bulles de Perrier...) en
attendant un accès complet sur internet. Près de la moitié du budget
de travaux de 9,5 millions de francs a servi à cet équipement
informatique.
Jardin
des Tuileries et du Carrousel (www)
(ouvert en fonction du lever et du coucher de soleil)
En
1666, André
Le Nôtre transforma l'ancien petit jardin
du palais des Tuileries en parc à la française, en créant une large
allée qui fut l'ébauche des Champs-Elysées. Le jardin achève sa
restauration. Une centaine de statues ornent le jardin dont 18 statues
de Maillol.
(Incursion possible vers une église et ses sculptures sur la droite...)
Eglise
Saint-Roch,
24 rue Saint-Roch (www)
(métro Pyramides)
(tél. 01 42 44 13 20)
Accueillant
de nombreuses peintures et sculptures provenant de couvents détruits à
la Révolution, cette grande église constitue une sorte de musée de
l'art religieux du 18è et 19è siècle (voir le document édité par la
Ville de Paris). Commencée en 1653 sur un plan classique, l'église a
été poursuivie en 1701 par la chapelle de la Vierge (Jules
Hardouin-Mansart) et achevée
seulement en 1719 grâce à un don du banquier Law alors au sommet de sa
rapide carrière. Le 18è siècle lui ajouta cependant encore son
élégante façade de la rue Saint-Honoré conçue par Robert de Cotte,
et quelques agrandissements comme la chapelle du Calvaire, à laquelle
on aboutit par un système de chapelle en enfilade. De nombreux concerts
sont organisés le soir en semaine et le dimanche après-midi.
(Au bout du jardin des
Tuileries à droite...)
4- Galerie
du Jeu de Paume (www)
(métro Concorde) (ouvert
12.00-19.00 du mardi au vendredi,10.00-19.00 du samedi au dimanche,
nocturne jusqu'à 21.00 le mardi)
Edifié
par Napoléon III, le Jeu de Paume a remplacé une orangerie construite
par Henri IV au début du 17è pour les jeux de son fils. Lorsqu'au
début du 20è siècle, le jeu de paume disparaît au profit du tennis,
le bâtiment est consacré à des expositions d'art. De 1947 à 1986 il
a abrité les collections d'œuvres impressionnistes aujourd'hui exposées
au musée d'Orsay. La "galerie nationale" est consacrée
aujourd'hui à des expositions d'art contemporain.
5- Musée
de l'Orangerie (www)
(métro Concorde) (tel.
01 44 77 80 07, Ouvert tous les jours, sauf le mardi, le 1er mai et le
25 décembre de 9h à 12h30 pour les groupes munis d’une réservation et de
12h30 à 19h (21h le vendredi) pour les visiteurs individuels)
Après
avoir été longtemps une galerie d'expositions, l'ancienne orangerie du
jardin des Tuileries accueille les nymphéas de Monet et la célèbre
collection Walter-Guillaume depuis 1977. Rassemblée par Domenica Walter
et ses deux maris successifs, le marchand d'art Paul Guillaume et
l'architecte et mécène Jean Walter, la collection du premier étage
est composée de chef-d'œuvres de l'impressionnisme jusqu'aux années
1930 : Soutine, Cézanne, Renoir, Derain, Picasso, le douanier Rousseau
et Utrillo. Le rez-de-chaussée est consacré depuis 1927 aux Nymphéas
de Claude Monet. Peint pendant la première guerre mondiale dans sa
maison de Giverny, le motif des nénuphars se dissout dans les reflets
changeants de la lumière. Les huit grandes peintures ont été données
par le peintre à l'Etat et installées sur ses indications à leur
place actuelle.
(On peut continuer
vers le 8è
arrondissement et la Concorde...)
6-
Place
Vendôme
(www)
(métro Madeleine,
Opéra)
(architecte François
Mansart, 1687)
A
l'époque classique des 16è, 17è et 18è siècle,
l'"embellissement" des villes passa par l'aménagement de
places géométriques destinées à servir d'écrin à une statue
équestre du roi. Contemporaine de la place
des Victoires, la place Vendôme
fut édifiée pour recevoir la statue de Louis XIV en empereur romain.
Appelée place Louis-le-Grand jusqu'à la Révolution, elle a pris
aujourd'hui le nom de l'hôtel particulier qu'elle remplaça en 1687.
Après un projet de place carrée, Mansart dessina un nouveau plan
octogonal à pan coupé percé d'une seule rue, conférant à l'ensemble
une atmosphère de salon. Edifiés au début du 18è siècle dans un
style classique majestueux (colonnes, arcades, frontons), les fastueux
hôtels de la place furent vendus à de grands financiers et des
fermiers généraux. Le nouveau quartier en vogue prit le relais de la
place des Vosges et du Marais. Lors de la Révolution, la statue royale
fut renversée et envoyée à la fonte. Sur l'ancien piédestal,
Napoléon fit édifier en 1806 une colonne à la gloire des soldats
vainqueurs d'Austerlitz : il choisit la colonne Trajane à Rome comme
modèle et utilisa le métal des canons autrichiens fondus. Des
bas-reliefs en spirale racontent encore la campagne de 1805. Au dessus
fut installée une statue de Napoléon qui ne résista pas au changement
de régime en 1815. La copie que disposa Napoléon III est toujours en
place. La fin du 19è siècle ajouta les lampadaires d'Hittorff. Enfin,
nouvellement pavée de dalles et de granit, la place est devenue
semi-piétonne en 1992. La place Vendôme reste symbole de luxe : son
nom évoque les joailliers de la rue de la Paix (seul Boucheron est au
n°26), l'hôtel du Ritz au n° 17 fondé en 1898 (www,
site de l'hôtel).
Au n° 13, le ministère de la justice (www)
fut acheté en 1717 pour y installer la chancellerie du royaume. Sur la
façade, un mètre de marbre a été placé en 1795 pour habituer les
Parisiens à la nouvelle unité de mesure.
(Au nord s'ouvre la rue de la Paix. A droite, prendre la rue Danièle
Casanova, continuer par la rue des
Petits-Champs...)
8-
Passage
Choiseul,
44 rue des Petits Champs, rue Saint-Augustin, 2è
(métro Quatre-Septembre)
Typiques
de la première moitié du 19è siècle, les passages couverts bordés
de boutiques protégeaient de la pluie et des chevaux à une époque où
les trottoirs n'existaient pas. L'entrée de la galerie par la rue
Saint-Augustin a été percée en 1827 dans un bel immeuble de 1655. Le
passage est remarquable par sa décoration intérieure néo-antique et
par la librairie Percepied du n° 23, qui garde le souvenir des poètes
parnassiens dans les années 1870. Louis-Ferdinand
Céline passa son enfance en ces lieux qu'il décrit dans
"Mort à crédit".
Au n° 45 rue des Petits-Champs, l'intérieur de l'hôtel
Lully de 1673 a
été réaménagé par Silvio Petracone et Michel Vodar, pour la
société Unibail.
A droite juste avant la Bibliothèque Nationale, la rue de Richelieu
mène à une fontaine
(9) monumentale
consacrée à Molière, au début de la rue Molière.
Bibliothèque
Nationale de France, site Richelieu,
58 rue de Richelieu,
2è
(métro Bourse, Quatre-septembre) (tél. : 01 53 79 59 59, ouvert aux
lecteurs 9.00-17.00 du lundi au vendredi et 9.00-12.30 et 13.30-17.00 le
samedi, sauf dimanche. Pour les expositions, ouvert du mardi au samedi
10.00-19.00 et le dimanche 12.00-19.00, sauf lundi. Les horaires pour
l'accès et la réservation des manuscrits orientaux, occidentaux, monnaie
antique etc.. sont disponibles sur le site officiel
www)
La
première bibliothèque royale fut rassemblée au Louvre par
Charles V : les 973 volumes dénombrés en 1373 furent cependant
vendus et dispersés. La véritable origine de la bibliothèque remonte
aux Valois : Louis XII et François Ier constituèrent des
bibliothèques dans leurs châteaux de Blois et de Fontainebleau. Au
16è siècle, la bibliothèque suivait le roi dans ses déplacements. En
1537 fut institué le dépôt légal : chaque éditeur devait déposer
à la bibliothèque un exemplaire de tout ouvrage imprimé. Sous Louis
XIV, la bibliothèque installée à nouveau au Louvre ne cesse de
s'enrichir grâce aux collections de grandes familles nobles. En 1692,
la bibliothèque est ouverte au public sous certaines conditions.
Manquant de place, Colbert fait transporter une partie des livres dans
deux maisons qu'il possède rue Vivienne et dans deux hôtels
appartenant à Mazarin, où Mansart
édifie deux galeries parallèles à la rue de Richelieu (les actuelles
galeries Mansart et Mazarine). Ouverte aux savants en 1720, la
bibliothèque continue de s'enrichir, des catalogues sont établis. En
1724, les livres sont tous transférés ici et l'architecte Robert de
Cotte prolonge les deux galeries de Mansart. Il n'en reste que la
façade centrale dans la cour d'honneur.
A la fin du
18è siècle, les difficultés financières de l'Ancien régime
empêchent d'agrandir la bibliothèque. La Révolution provoque un
afflux de livres : les bibliothèques des nobles émigrés et des
couvents sont confisquées et le dépôt légal renforcé. 40 000
ouvrages entrent ainsi aujourd'hui chaque année à la Bibliothèque
nationale. De plus les nouvelles techniques d'imprimerie permettent
alors d'augmenter la production de livres. Mais il fallut attendre les
années 1860 pour que l'architecte Labrouste
transforme radicalement les lieux : il édifie la façade d'entrée sur
le square Louvois, la vaste salle de lecture et le magasin central,
éclairé à l'origine par de judicieuses verrières. Les nouveaux
bâtiments sont soutenus par un système novateur de charpentes
métalliques,
remarquables par sa franchise dans l'utilisation du métal et par ses
effets esthétiques nouveaux. Les 12
millions de livres, les périodiques, la phonothèque et l'audiovisuel
ont été déménagés en 1999 vers le site de Tolbiac dans le 13è
arrondissement. La traditionnelle "BN" garde les collections
spécialisées : les manuscrits, les estampes, les partitions musicales,
les cartes anciennes, les photos, les costumes de théâtre, les
médailles et les monnaies.
10-
Le
Palais Royal
(métro
Palais-Royal-Musée du Louvre)
(tél. : 01 40 20 80 00,
les séances du conseil d'état statuant aux contentieux se déroulent en
fonction des affaires en cours les
lundi, mercredi et vendredi à 14.00, l'audience est publique)
Le
'Palais-Cardinal' fut construit entre 1624 et 1639 pour le cardinal de
Richelieu qui choisit cet emplacement pour se rapprocher du roi alors
installé au Louvre. De ce premier bâtiment ne subsiste que la galerie
des Proues : ces symboles militaires maritimes sont visibles sur la
paroi Est de la cour des colonnes de Buren. Pour des raisons
spéculatives, Richelieu se fait donner une portion du rempart
de Charles V auquel était adossé le domaine du palais et achète des
terrains avoisinants pour y construire des maisons de rapport ayant vue
sur son parc. A sa mort, le cardinal lègue au roi son palais, qui
devient 'Royal' en 1643 lorsque la régente Anne d'Autriche s'y installe
avec le jeune roi Louis XIV. Le roi-soleil le donna par la suite à son
frère et le palais demeura dans la famille de ses descendants, les ducs
d'Orléans. L'incendie de 1763 fut l'occasion d'une reconstruction
complète du palais.
En 1780, par
manque d'argent, le futur Philippe Egalité fit construire autour du jardin
60 pavillons qui isolèrent les
maisons de Richelieu. Les nouvelles galeries furent bordés d'arcades
dont le rez-de-chaussée abritait des boutiques. Ces galeries et leurs
rues parallèles prirent le nom des trois fils du duc d'Orléans : les
rues de Valois, de Beaujolais et de Montpensier. Le duc d'Orléans ayant
interdit à la police de pénétrer dans son domaine, les jardins du
Palais-Royal deviennent un espace d'effervescence permanente : un haut
lieu du libertinage, du commerce et un espace de liberté grâce aux 113
cafés abrités sous les arcades. Le 13 juillet 1789, la foule vient
écouter les paroles de Camille Desmoulins qui appelle le peuple aux
armes. Le palais fut achevé à partir de 1817 pour Louis-Philippe, duc
d'Orléans, futur roi des Français. C'est ici que fut introduit le
premier éclairage au gaz de la ville. De 1938 à 1954, la romancière Colette
résida au dessus du passage du Perron situé au 9, rue de Beaujolais.
Aujourd'hui, le Palais-Royal est occupé par le ministère de la Culture
(www),
le Conseil constitutionnel (www)
et le Conseil d'Etat qui domine les colonnes
noir et blanc de Buren,
très contestées au milieu des années 1980. On accède au jardin par
la rue de Beaujolais ou par la place Colette. La salle Richelieu de la
Comédie Française se situe à côté, place André Malraux.
Bouche du métro Palais-Royal-Musée
du Louvre
(Place Colette, Jean-Michel Othoniel,
2000)
Le "Kiosque des noctambules" est composé de
deux coupoles serties de perles de
verre, reposant sur des piliers en fonte d'aluminum. L'auteur
Jean-Michel Othoniel se sert du verre soufflé comme
d’une palette multicolore nourrissant une œuvre opulente et baroque.
11-
Galerie
Colbert, 6 rue
des Petits-Champs ou 6 rue Vivienne, 2è
(métro Bourse, Pyramides)
(fermée pour travaux)
Typiques
de la première moitié du 19è siècle, les passages
couverts bordés de boutiques
protégeaient de la pluie et des chevaux à une époque où les
trottoirs n'existaient pas. Bâtie en 1826 par une compagnie de
spéculateurs alléchés par le succès de la galerie Vivienne, la
galerie Colbert a été détruite et reconstruite à l'identique dans
les années 1980 pour le compte de la Bibliothèque nationale. En effet,
la boutique Colbert met en vente les cartes postales, les affiches, les
livres édités par la "BN" à partir de ses collections. Le
département des Arts du spectacle y expose des maquettes et des
costumes. Autour de l'élégante rotonde, des expositions temporaires
présentent des photographies ou des estampes de la Bibliothèque
voisine. Le Grand Café Colbert a lui aussi été rénové dans son
esprit initial 1900.
(Juste à côté -rue Vivienne-, se trouve la...)
Galerie
Vivienne,
4 rue des petits champs, 6 rue Vivienne,
5 rue de la Banque, 2è
(métro Bourse,
Pyramides)(Galerie ouverte tous les
jours de 8.30-20.30)
Edifié
en 1823, c'est un élégant passage
couvert encore aujourd'hui bordé
de boutiques de mode. Au n° 13, l'escalier monumental est celui de
l'ancienne demeure de Vidocq, bagnard puis chef d'une brigade de police
formée d'anciens malfaiteurs.
Basilique
Notre-Dame
des Victoires, Place
des Petits-Pères, 2è
(métro Bourse, Sentier) (tél.
01 42 60 90 47, ouvert tous les jours 7.30-19.45 sauf dimanche
8.30-19.45)
Construite
entre 1629 et 1740, son nom provient de la victoire de Richelieu sur les
protestants lors de la prise de La Rochelle en 1628. L'église est le
seul vestige d'un couvent de moines Augustins, que l'on surnommait
familièrement les Petits Pères. Après leur expulsion par la
Révolution, les bâtiments furent démolis en 1859.
12-
Place
des Victoires
(métro Bourse, Sentier)
(architecte Jules
Hardouin-Mansart, 1685)
Aux
16è et 17è siècle les rois de France
laissèrent leur empreinte sur la ville par l'aménagement de places
géométriques servant d'écrin à leur statue équestre. Celle de la
place des Victoires a été réalisée par un habile courtisan à
l'occasion de la victoire de Louis XIV à Nimègues en 1678. François
d'Aubusson, duc de la Feuillade commanda en effet une statue du roi en
manteau de sacre, couronné par la victoire et écrasant un monstre à
trois têtes symbolisant les puissances vaincues de la Triple-Alliance.
Pour faire construire une nouvelle place, il acheta un hôtel ;
également soucieuse de faire sa cour au roi, la Ville de Paris
expropria diverses maisons voisines. Jules Hardouin-Mansart construisit
la place en 1685 comme un écrin : les maisons étaient homogènes, les
rues aboutissant à la place ne devaient pas se trouver dans le
prolongement d'une autre, afin de magnifier la statue se détachant sur
les façades. 4 fanaux brûlaient continuellement pour accroître le
caractère sacré de la place triomphale. La statue fut envoyée à la
fonte par la Révolution. Sur le socle, Napoléon fit ériger une statue
à la gloire d'un de ses généraux, représenté nu à l'antique. Des
palissades furent alors dressées pour cacher l'impudique statue qui
partit à la fonte en 1816. La statue actuelle date de 1822. L'harmonie
et l'homogénéité des façades furent perdues au 19è siècle au fur
et à mesure de la reconstruction des immeubles et de l'élargissement
des rues. Le principal éventrement fut occasionné par le percement de
la rue Etienne Marcel en 1884, qui fit perdre à la place son caractère
fermé. La place réserve aujourd'hui son décor triomphal à de
nombreuses boutiques élégantes de mode.
Les
Halles
Le parcours prend la suite de l'itinéraire du 2ème
arrondissement (Bourse, Sentier,
Montorgueil).
Les
Halles sont le "ventre
de Paris" depuis le Moyen Âge. Cette fonction de marché s'oppose
depuis huit siècles au pouvoir politique de la Cité et à l'autorité
intellectuelle du quartier latin. En 1851, Napoléon III commanda à
l'architecte Baltard des pavillons de fer en forme de
"parapluie" pour abriter le marché de gros de la capitale. En
1962-1969, la vétusté et l'encombrement du marché provoqua son
transfert à Rungis, à 15 km au sud de Paris, et les 10 pavillons
furent détruits, malgré les protestations des spécialistes et de
l'opinion. C'est d'ailleurs à partir de cette destruction que l'on
commença à porter davantage d'attention au patrimoine
industriel du 19è siècle : la gare d'Orsay lui doit en grande partie
sa conservation. Un des pavillons de Baltard est visible à
Nogent-sur-Marne. Pendant dix ans le trou des Halles resta béant,
faisant l'objet de multiples projets souvent futuristes, tandis que se
construisait l'immense station de RER Châtelet-les Halles et une
"taupinière à voiture" qui permet de traverser le quartier
par en dessous. En 1979 fut finalement construit le Forum des Halles qui
poursuit aujourd'hui la tradition commerçante du quartier.
13-
La
fontaine des Innocents,
place Jean
du Bellay
(métro Châtelet-Les Halles)
Portant
le nom d'une église voisine, le
cimetière des Innocents
était situé ici depuis l'époque gallo-romaine. En 1186, pour séparer
le cimetière du marché des Halles, Philippe Auguste fit construire une
muraille tout autour. Elle fut doublée plus tard par une galerie de
cloître à arcades et à voûte d'ogive. Du 12è au 18è siècle, ce
fut le principal cimetière de Paris pour les paroisses ne possédant
pas de cimetière et pour l'hôpital de l'Hôtel-Dieu. Les riches
familles s'offraient des sépultures tandis que les ossements provenant
des fosses communes étaient entassés dans les combles des galeries.
Lorsqu'il fut supprimé en 1786, les restes des 2 millions de corps
furent transférés dans d'anciennes carrières devenues les catacombes
de Denfert-Rochereau (14è
arrondissement). Occupé d'abord par un marché, l'espace fut
transformé en square en 1858. Créée en 1549, c'est la seule fontaine
de type Renaissance de Paris. Sculptée de nymphes par Jean Goujon, elle
était alors adossée au cimetière des Innocents. En 1788, après le
transfert du cimetière, elle fut déplacée au centre de la nouvelle
place et Pajou lui adjoint une quatrième face.
Au niveau du
n° 11 de la rue de la Ferronnerie, un tracé au sol indique
l'emplacement de la voiture
d'Henri IV lorsque le roi
fut assassiné le 14 mai 1610. La densité de la foule et des charrettes
des marchands des Halles permit à Ravaillac de s'approcher
suffisamment.
14-
Le
Forum des Halles (www)
(métro Châtelet-Les Halles)
(architectes Claude
Vasconi et Georges
Pencréac'h, 1979), en cours de travaux de
rénovation
Depuis
les années 1980, le faisceau des trois lignes de RER s'arrêtant aux
Halles fait du Forum une importante porte d'entrée dans Paris. Cette
vaste galerie marchande construite en 1979 sur quatre niveaux est le
cadre d'une animation permanente de flâneurs, de badauds, de
consommateurs… Les architectes ont voulu "rendre partout
présente la lumière solaire par des verrières disposées en
cascades". En même temps, les verrières sont visibles par leurs
structures en aluminium peint en blanc. La place basse, ornée du Pygmalion
de Julio Silva, devait au départ être ouverte sur le jardin des
Halles, mais un 4è côté a été construit pour des impératifs
commerciaux. Au dessus du Forum, de petits pavillons de verre et
d'acier, sortes de 'folies'
en parasol continuent le jardin et viennent le faire mourir dans la
ville" (ingénieurs Jean Willerval et Jean Prouvé).
Musée
de l'holographie,
Forum niveau -1, n°
15 à 21 (désormais seulement sur
internet www
et en exposition)
(métro Châtelet-Les Halles)
(le musée est désormais
itinérant dans des expositions temporaires)
Développée
depuis les années 1960 grâce à la maîtrise du laser, la technique de
l'hologramme permet d'obtenir des images en trois dimensions. En effet,
ce n'est pas l'image de l'objet qui est photographiée, mais la lumière
qu'il renvoie lorsqu'il est éclairé par un laser. Les collections
comprennaient des reproductions d'objets, des stéréogrammes donnant
l'impression de bouger lorsqu'on se déplace, des hologrammes de grande
dimension (sur le cosmos, la conquête spatiale, l'informatique,
l'architecture, la terre, les femmes…) et des hologrammes
représentant des œuvres des musées russes.
Pavillon
des Arts,
101 rue Rambuteau (www)
(tél. 01 42 33 82 50)
Lieu
d'expositions.
La
place carrée et
les équipements sous le jardin des Halles
(architecte Paul
Chemetov, 1985)
L'architecte
a créé une "ossature puissante et visible qui sécurise et puisse
supporter l'énorme poids du jardin".
Pour cela, il a utilisé des blocs de
béton brut, des arc-boutants et des ogives néo-gothiques qui sont
"comme un écho à l'église Saint-Eustache" voisine.
Cette grande rue souterraine dessert le Forum
des Images (ex vidéothèque de Paris)
(www)
qui vient de réouvrir,
l'Auditorium des Halles, les multiples
cinémas de Ciné-cité (www),
une grande piscine
située sous une serre tropicale et ouverte le soir. A droite devant
l'entrée de la piscine, c'est ici que plusieurs groupes de hip-hop
aujourd'hui reconnus ont commencé leurs entraînements.
Le
jardin
des Halles, rue Rambuteau,
rue Berger, en cours de travaux
Le
jardin couvre les vastes équipements de la place carrée situés en
profondeur. Les allées bordées de tilleuls (en fleur fin juin)
poursuivent les axes du quartier. La perspective devant l'église
Saint-Eustache est dégagée par une place en forme de conque (de Louis
Arretche) ornée d'une
tête en
pierre de
Henri de Miller. Les dalles de la
place dessinent un labyrinthe en trompe l'œil. Au sud, les arcades et
les portiques couverts de végétation sont du sculpteur
François-Xavier Lalanne. Près de la Bourse, quatre pyramides de verre
couvrent une serre tropicale décorant la piscine. Tout autour, les
fleurs des gradins sont seulement accessibles au regard. En revanche le
jardin des Halles a été l'un des premiers où l'on pouvait s'allonger
sur les pelouses.
Musée
de l'Avocat,
25 rue du Jour
(métro Louvre-Rivoli) (tél : 01 47 83 50 03, ouvert sur RV
sauf samedi dimanche)
L'élégant
hôtel d'Antoine de la Porte date du 17è siècle. Ses caves présentent
les collections de l'ordre des Avocats. Les documents évoquent de
grands procès célèbres : celui de Marie-Antoinette, de Dreyfus, de
Stavisky, d'Henriette Caillaux qui assassina le directeur du Figaro.
Eglise
Saint-Eustache,
place René Cassin
(métro Châtelet-Les Halles)
Construite
de 1532 à 1667, sa structure élancée est restée gothique, mais la
décoration de l'intérieur est Renaissance et la façade est classique.
Bâti en l'honneur d'Eustache, l'édifice a remplacé une ancienne
chapelle du 12è siècle. Saint Eustache fut martyrisé au 2è siècle
à Rome : sa conversion serait due à la rencontre d'un cerf miraculeux
et il est aujourd'hui le patron des chasseurs. Le plan, les principes
d'architecture, le système d'équilibre des voûtes sont donc gothiques
: les traces les plus visibles sont les arcs-boutants, le portail et les
tourelles d'escaliers que l'on voit depuis l'impasse Saint-Eustache au
nord. En revanche la façade recomposée au 18è siècle est d'un style
classique. On amputa alors l'église de la première travée. A
l'intérieur, la structure gothique disparaît sous le vocabulaire
Renaissance des pilastres et des colonnes. Devenue Temple de
l'Agriculture pendant la Révolution, l'église fut rouverte en 1803,
brûla en 1840 et fut restaurée par Victor Baltard,
l'architecte des pavillons voisins.
Crypte
Sainte-Agnès.
La
chapelle Sainte-Agnès était située au chevet de l'église
Saint-Eustache. Il reste aujourd'hui une porte surmontée d'un blason
figurant un poisson. Il rappelle la fortune faite par un marchand au
13è siècle grâce à la vente de poissons aux Halles. Philippe Auguste
devait de l'argent à Jean Allais. Alors que le roi partait en croisade,
le marchand obtint l'autorisation de percevoir un denier sur chaque
panier de poisson vendu. Devenu riche et pris de remords, il fit
construire la chapelle Sainte-Agnès, rasée au 16è siècle lors de la
construction de Sainte-Eustache. Nettoyés depuis 20 ans, ses sous-sols
ont révélé d'anciennes décorations remployées dans les murs de
l'église.
Devant l'église
Sainte-Eustache repose une tête
en pierre de
Henri de Miller ("Ecoute", 1986). Le sculpteur est également auteur
du cadran
solaire du jardin.
(Au fond du jardin, c'est
la Bourse du Commerce...)
Bourse
du commerce,
2 rue de Viarmes
(www)
(métro Châtelet-Les Halles)
(tél. 01 45 08 39 44, ouvert
9.00-13.00 puis 14.00-17.30 sauf samedi et dimanche pour l'accès au
centre d'information économique)
A
cet emplacement se dressèrent d'abord deux belles demeures : l'hôtel
de Nesles où mourut Blanche de Castille en 1252, et où habitèrent
Jean de Luxembourg, puis Louis, duc d'Orléans assassiné par Jean sans
Peur. En 1572, Catherine de Médicis se fit édifier un magnifique
hôtel. Il n'en reste qu'une grande colonne
astrologique que la reine
aurait fait édifier pour son astrologue. Le cabinet supérieur, dont
les angles marquent chaque point cardinal, était recouvert d'une
verrière détruite aujourd'hui. En 1750, lors de la destruction de
l'hôtel, la colonne fut vendue à la Ville de Paris, qui y installa une
fontaine et un cadran solaire. En 1768, le prévôt des marchands de
Viarmes fit construire une halle au blé en bois. Lorsqu'elle brûla, on
confia la reconstruction de la coupole à Bélanger qui avait proposé
un projet en fer forgé. En 1811 ce fut l'une des premières
utilisations du fer, incombustible et plus résistant. L'architecte
Bélanger fut associé à deux ingénieurs (Rondelet et Brunet), ce qui
était nouveau également. Remaniée
à la fin du 19è siècle, la Bourse du Commerce présente aujourd'hui
une façade à colonnes un peu solennelle du côté de la rue circulaire
de Viarmes. L'intérieur est remarquable par sa vaste coupole et un
escalier double en fer forgé du 18è siècle.
15-
Galerie
Véro-Dodat, 19
rue Jean-Jacques Rousseau,
2 rue du Bouloi.
Ouvert
en 1826 par deux charcutiers parisiens, le passage
couvert de Véro et de Dodat eut
beaucoup de succès grâce notamment à la proximité de Messageries
d'où partaient des diligences vers toute l'Europe. Celles-ci devaient
cependant progressivement disparaître en raison du développement des
chemins de fer. Son luxueux décor Restauration est restée intact.
Mairie
du 1er (www)
Jean-François Legaret (DVD), 4 place du Louvre, 75 042 Paris cedex 01,
Métro Louvre, tél. : 01 44 50 75 01.
Chiffres
du 1er
Statistiques du recensement de
1990
Sondage de l'INSEE au 1/4 |
Chiffres
du 1er |
Chiffres
de Paris |
Chiffres
de l'agglomération parisienne |
Population
totale |
18 368 |
2 151 245 |
9 316 656 |
Population par
âge (en %)
0-19 ans
20-39 ans
40-59 ans
60-74 ans
+ de 75 ans |
15,7
36,1
27,3
12,2
8,6 |
18,6
35,9
24,7
12,2
8,5 |
25,5
33,8
24,7
10,2
5,7 |
Familles
(couples et enfants)
dont enfants
Personnes habitant seules (en %
des ménages)
Nombre de personnes par ménage |
10
616
3 444
55,9
1,76 |
1
423 932
491 292
49,8
1,92 |
7
486 068
2 920 272
33,2
2,41 |
Taux d'activité
(en %)
dont chômeurs |
63,7
8,5 |
60,9
9,7 |
62,5
9,0 |
Catégories
socio-professionnelles des
ménages
(selon personne de référence) (en %)
Agriculteurs exploitants
Artisans, commerçants, chefs
d'entreprises
Cadres professions intellectuelles sup.
Professions intermédiaires
Employés
Ouvriers
Retraités
Autres (élèves, étudiants,
"au foyer") |
0
7,3
26,9
12,1
13,9
8,3
21,7
9,7 |
0
5,5
23,4
13,9
13,8
10,5
23,4
9,4 |
0,1
5,3
18,4
16,3
14,2
17,4
22,3
6,0 |
Statut
d'occupation du logement
par les
ménages (en %)
Propriétaires-occupants
Locataires
Logés gratuitement
Logements sans confort
= (sans salle de bain ni
WC intérieurs) |
22,9
65,6
11,6
11,3 |
28,3
63,0
8,7
8,1 |
40,2
54,0
5,8
3,9 |
Ménages ne disposant
pas de voitures (en %)
Actifs travaillant à Paris
= (même commune pour
l'agglomération) |
62
77,2 |
53,7
72,9 |
34,5
33,9 |
Sites
internet du 1er
Le
Paris de Philippe Auguste
- Remarquable site sur la vie de la
ville, les métiers, la muraille etc.
Voyageaucentredelart.com
- Visites guidées dans le Louvre et autour par Nicolas Chadourne.
Bonial.fr - Portail d'informations locales pour trouver rapidement un service ou une boutique
autour de chez soi.
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