Le
16è arrondissement
Il
est né en 1860 (au moment où Haussmann
annexe la proche banlieue) de l'union de trois communes encore
champêtres : Auteuil, Passy, Chaillot (Les itinéraires suivent ce
sens du sud au nord de l'arrondissement...)
Bois
de Boulogne
Bois
de Boulogne
(métro Porte Maillot, Porte Dauphine,
Porte d'Auteuil)
Vestige
de la grande forêt tombée dans le domaine royal au 13è
siècle, le bois adopta le nom de Boulogne après que Philippe
le Bel y eut érigé en 1301 une petite église en souvenir d'un
pèlerinage à Boulogne-sur-Mer. Longtemps réservé aux chasses
royales, il fut ouvert au public par Louis XVI et devint au 18è siècle
un haut lieu de libertinage : la noblesse y construisit plusieurs
châteaux de rendez-vous galants. Après les destructions dues à la
Révolution et à l'occupation de 1814-15, Napoléon III fit rénover le
bois par Alphand,
qui aménagea des allées, creusa lacs et rivières et planta 400 000
arbres, surtout des chênes. Il créa les jardins et les hippodromes,
faisant du bois la promenade mondaine de la Belle Epoque.
Jardin
de Bagatelle,
allée de Longchamp
(route de Sèvres à Neuilly, bus n° 43 ou
244 à partir du métro Pont de Neuilly) (tél. 01 45 01
20 10 ou 01 40 71 75 60,
ouvert 8.30-19.00 du 1er mars au 30
septembre, le reste de l'année de 9.00 à 17.00 - Le
château est ouvert du 15 mars au 31 octobre les samedis et dimanches
après-midi)
Construire
une folie
en deux mois? "Chiche!" lance Marie-Antoinette, épouse de
Louis XVI. "Bagatelle!" répond le comte d'Artois, frère du
roi. Il gagne son pari en attelant 900 ouvriers à l'ouvrage, jour et
nuit, en 1775. Thomas Blaikie conçoit le jardin dans un style
"anglo-chinois" : jardin à l'anglaise formé de sous-bois, de
pièces d'eau, de pelouses ombragées, entremêlés de cascades, de
grottes, d'un pavillon de l'amour... Au 19ème siècle, le
jardin fut agrandi d'une orangerie dans un parterre à la française.
L'un de ses propriétaires, Richard Wallace (celui des fontaines) y
ajouta pavillons de
chasse et le Trianon. Acquis
en 1904 par la ville de Paris qui ajouta une roseraie (créée par JCN
Forestier), des jardins thématiques (iris), il se consacre désormais
aux collections et aux concours horticoles, notamment de roses.
Pré-Catelan,
Jardin Shakespeare,
route de Suresnes,
route de la Reine Marguerite
(métro Porte Maillot, Porte Dauphine,
Porte d'Auteuil) (tél. 01 42 76 45 09)
Le
Pré Catelan comprend le jardin la Fontaine (1954) et surtout le Jardin
Shakespeare. Sous Napoléon III fut créé un théâtre de verdure de
1800 places, adossé à une colline où des grottes artificielles
servaient de loges aux comédiens. Abandonné après 1914, il fut
réaménagé à partir de 1954, lorsque l'ambassade de France à Londres
convainquit la Ville de Paris de lui adjoindre des illustrations
végétales des pièces de théâtre de Shakespeare : les landes des
sorcières de Macbeth, le bois grec du Songe d'une nuit
d'été, les calanques de la Tempête, etc.
Jardin
d'acclimatation, porte
des Sablons, route du Mahatma-Gandhi pour le booling (www)
(métro Les Sablons ou Porte
Maillot puis petit train) (tel.
01 40 67 90 82, ouvert 10.00-18.00 et 10.00-19.00 du 1er
juin au 30 septembre, entrée payante)
Jardin
zoologique à l'origine (en 1860), c'est devenu un jardin de jeux et
d'attractions pour les enfants, qui leur propose des manèges de fête
foraine, deux grandes aires de jeux (plus de 10 ans, moins de 10 ans),
un guignol à 15h et 16h "les jours sans école" (www),
un potager permettant aux petits citadins de voir que le mais ne pousse
pas dans des boites, une ferme de conte de fée avec ses bêtes, etc. On
y croise quand même quelques animaux zoologiques (oiseaux, daims,
lamas, ours). L’Exploradôme
(www)
nouvellement créé, est un espace interactif de découverte des
sciences, des arts et de la perception humaine. Il propose aux enfants
à partir de 3 ans, des initiations, des activités pédagogiques et des
animations...
Arboré et aéré, le
bowling (01 53 64 93 00) est
désormais ouvert le soir (ouvert 10.00-3.00 en semaine, 10.00-5.00 le
samedi et dimanche).
Musée
en herbe (www)
(métro Porte
Maillot puis petit train, ou Les Sablons puis 5 minutes à pied ou bus
73) (tel. 01 40 67 97 66
et 01 42 58 72 89, ouvert 10.00-18.00, samedi
14.00-18.00 en période scolaire)
Le
Musée en Herbe a été créé en 1975 par trois archéologues (S.
Girardet, C. Merleau-Ponty et A. Tardy) pour sensibiliser les enfants à
la diversité du patrimoine artistique et ethnologique des musées.
L'exposition permanente de "petites histoires de l'art" est
animée par des jeux, des manipulations, des reconstitutions. Les
expositions temporaires ont abordé par exemple Picasso, Chagall, les
Aborigènes d'Australie, un village gaulois, les jardins, Babar. Le
Musée en Herbe propose des ateliers (le mercredi et le dimanche) et des
goûters d'anniversaire le samedi après-midi. Le Musée en Herbe
propose une autre adresse dans Paris, à la Halle
Saint-Pierre du 18è
arrondissement.
Musée
des arts et traditions populaires,
6 avenue du Mahatma-Gandhi (www)
(Informations www
du ministère de la culture : recettes médicales traditionnelles,
proverbes, photos et cartes postales etc.)
(métro Les Sablons ,
Porte Dauphine ou Porte Maillot) (tel. 01 44 17 60 00, ouvert 9.15-17.15
sauf mardi)
(architecte Jean Dubuisson, 1972)
Créé
en 1937 au Trocadéro, le musée a déménagé en 1972 dans un bâtiment
moderne de Dubuisson au bois de Boulogne, alors que les collections
étrangères restaient au musée de l'Homme. Sous l'impulsion de
Georges-Henri Rivière, créateur du musée, des équipes de chercheurs
ont collecté à travers toute la France des photos, des objets, des
explications concernant leur utilisation. A la suite de la création du
musée des arts et traditions populaires, près de 800 musée
d'ethnographie régionaux ou locaux se sont d'ailleurs ouverts en
France. Le musée est séparé en deux galeries : le visiteur dont c'est
la première visite pourra commencer par la galerie culturelle, où les
objets sont présentés dans leur contexte. Claude Levi-Strauss en a
inspiré l'organisation : "toute civilisation humaine, aussi humble
soit-elle, se présente sous deux aspects majeurs : d'une part, elle est
dans l'univers, d'autre part, elle est elle-même un univers".
- La première partie consacrée aux rapports entre l'homme et l'univers
porte sur le milieu de vie, l'histoire, les conquêtes techniques
(reconstitution d'un bateau, d'une forge, du travail de la laine), les
coutumes et les croyances.
- La deuxième partie porte sur la société : sur les pratiques
magiques (cabinet d'un voyant), les institutions (le village, la
famille, avec reconstitution d'un chalet d'alpage, etc.)
- La galerie d'étude expose des objets selon 17 approches comme
l'histoire, l'habitat, l'organisation sociale : on y trouve des sabots,
des poteries, des évocations de spectacles populaires.
Le musée est en cours de
réaménagement par Michel Colardelle.
Activités
sportives de loisirs
Parcours
de santé : se
garer au parking de l'hippodrome d'Auteuil (porte d'Auteuil).
On profitera également des possibilités de location de bicyclettes
et de barques près de la bordure
nord du Lac Inférieur (près du carrefour du Bout des Lacs, accessible
à pied à partir de la porte Dauphine).
Jardins
Albert-Kahn, rue
du port à Boulogne-Billancourt
(métro Boulogne Pont de Saint-Cloud, tel. 01 46 04 52 80, ouvert
11-18 sauf lundi)
Le
mécène Albert Kahn qui finança des reportages photographiques autour
de la planète au début du siècle fit aménager son jardin en
plusieurs styles (japonais, anglais...). Son ancienne maison abrite un
musée
et une base de données donnant accès à de nombreuses photos.
Architecture
moderne à Auteuil
Auteuil
permet une promenade intéressante d'architecture moderne
et de maisons verdoyantes autour de villas.
(Départ
du métro Porte de Saint-Cloud...)
1- Hôtel
particulier, 95 boulevard Murat
(architecte Paul Guadet, 1912)
L'architecte
passionné par les nouvelles possibilités du béton,
a construit sa maison tout en béton, y compris le lit. Il a mis en
valeur les poteaux porteurs en béton : seules les structures animent la
façade dépourvue de décoration.
(Tourner
à gauche rue de l'Arioste par exemple...)
2- Stade
du Parc des Princes,
avenue du parc des Princes
(métro Porte de St-Cloud)
(architecte Roger Taillibert, 1972)
Pour
permettre à 50.000 spectateurs d'assister assis aux compétitions
sportives sans être gênés par des poteaux, l'architecte a accroché
les gradins et la toiture sous une cinquantaine de "consoles",
sans aucun appui au sol. Tous les éléments ont été préfabriqués,
les consoles gardant les traces de leur coffrage
en bois, pour rappeler qu'elles constituent une charpente. Le tunnel du
périphérique passe dessous.
Musée
national du sport français,
Parc des Princes, 24 rue de Commandant-Guilbaud
(métro Porte de St-Cloud, Porte
d'Auteuil) (tel. 01 40 45 99 12, ouvert 9.30-12.30 et
14.00-17.00 sauf mercredi et samedi)
Destiné
à préserver le patrimoine du sport français, le musée rassemble un
riche centre de documentation et des espaces d'expositions. La galerie
permanente trace un panorama de l'histoire du sport français grâce à
400 objets et documents.
(Contourner
le stade par la droite en prenant la rue Claude Farrère, puis à
droite...)
3- Logements,
24 rue Nungesser et Coli
(architectes Le
Corbusier et Pierre Jeanneret, 1932)
L'innovation
de Le Corbusier apparaît avec ce simple édifice coincé entre deux
autres, notamment quand on le compare avec l'immeuble de droite
construit un an plus tôt, en 1931, par l'architecte néo-classique
Roux-Spitz. Pour favoriser la lumière et le soleil, la façade "en
pan de verre donne une paroi d'insolation totale". Pour permettre
la liberté totale des habitants, il n'y avait au départ aucune cloison
intérieure ; mais il fallut reconstruire des cloisons pour parvenir à
vendre les appartements. Le Corbusier avait installé son atelier et son
appartement dans les deux derniers étages.
4-
Piscine
Molitor, 10
avenue de la Porte Molitor
(métro Michel-Ange Molitor)
(architecte Lucien Pollet, 1929)
Inaugurée
en 1929 par Johnny Weissmuller (le futur Tarzan), composée de deux
bassins, dont l'un transformable en patinoire l'hiver, la piscine Art
déco ferma en 1989 car elle n'était plus assez rentable. La
réhabilitation étant trop chère, la Ville de Paris (son
propriétaire) était prête à la vendre à un promoteur pour la
remplacer par des immeubles, mais le permis de démolir fut refusé par
le ministère de la culture et la piscine fut alors inscrite
(à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques) en 1989.
Depuis elle était murée et à l'abandon (ce qui vaut souvent
condamnation à cause des destructions du temps et du vandalisme), les
contre-projets étant refusés.
En 1997, un projet
était mis au point : la piscine allait être réhabilitée par l'architecte-ingénieur
Marc Minram qui devait la doter d'un toit mobile permettant d'ouvrir la
piscine toute l'année. A la place du bassin d'hiver, les architectes
Bernard Reichen et Philippe Robert devaient ériger 2 hôtels et des
appartements pour Meunier promotion. Mais la ministre de la culture,
vient de refuser le permis de construire, jugeant le projet
"incompatible avec les principes de conservation s'appliquant aux
monuments historiques" (août 2000). C'est
une victoire pour les défenseurs de la piscine Molitor, qui avaient de
leur côté déposé un recours pour des motifs de forme et de fond : la
Mairie de Paris n'aurait pas procédé aux études d'impact, à
l'information des élus et à la concertation qu'aurait nécessité un
projet de cette importance. Avant même que le tribunal administratif ne
rende son verdict, Catherine Tasca a tranché dans le vif. Le maire de
Paris est prié de revoir sa copie.
OUTRE les deux piscines sur Seine (la
seconde est promise d'ici à 2007), Paris compte construire un bassin à
Belleville et réhabiliter trois autres établissements, dont Molitor
(XVI e ). Mais pour celle-ci, le dossier est mal en point
depuis qu'une expertise technique a conclu à l'impossibilité de
restaurer ce qu'il reste de ce splendide fleuron de style Art déco.
Bertrand Delanoë avait pourtant promis durant sa campagne électorale
de la faire revivre. Mais la reconstruire à l'identique se chiffre
désormais en millions… sauf à trouver un sponsor intéressé pour
occuper des locaux dans lesquels une nouvelle piscine pourrait être
refaite. La rumeur veut que la richissime Fédération française de
tennis ait fait des propositions en ce sens à l'Hôtel de ville,
espérant en retour pouvoir agrandir Roland-Garros. En attendant, la
Ville va purger le contentieux relatif à l'ancien projet Molitor. Au
conseil de lundi, une délibération prévoit d'indemniser le cabinet
d'architectes Reichen et la société Marc Mimran, qui avaient été
choisis pour assurer la maîtrise d'ouvrage en 1997. Le dossier de
réhabilitation ayant été annulé par le tribunal administratif en
septembre 2000 suite à un recours déposé par l'association de
défense de Molitor.
Après la piscine se
trouvent les serres
d'Auteuil, issues de la pépinière de Louis XV :
fournissant l'intérieur des mairies de Paris, elle présente aussi un
jardin botanique et une grande serre tropicale. Un peu plus loin vers le
bois se trouve le stade de Rolland Garros.
(Continuer
la rue Molitor...)
Après le croisement avec la rue Michel-Ange, on passe à
gauche devant la villa
Boileau, au n° 18 rue Molitor : c'est la maison
qu'acheta Boileau en 1685. Tourner à droite rue Boileau.
Au
n° 38 commence (par une grille fermée) le Hameau
Boileau, ensemble de maisons au même toit carré en
ardoise. Juste après, au n° 40 se trouve l'ambassade d'Algérie, à
l'abondante décoration florale Art nouveau. Un peu plus loin sur la
droite, un exemple d'architecture des années 1970 :
5-
Ambassade
du Viêt-Nam, 62
rue Boileau
(architecte Vo Thanh Nghia, 1977)
L'architecte
a voulu "marier l'architecture contemporaine (grès blanc) et
l'architecture traditionnelle vietnamienne" : toit stylisé de
pagode, carreaux de terre cuite inspirés de ceux qui ornent les
temples, végétation qui pénètre dans le bâtiment.
(On n'est alors pas
loin des villas construites par Guimard à Auteuil, visibles dans la promenade
Guimard...)
Remonter la rue
Boileau jusqu'à la rue d'Auteuil. C'est l'ancienne "grand
rue" d'Auteuil avant son annexion par Haussmann en 1860. Tourner à
droite : il reste plusieurs maisons
et hôtels particuliers par exemple au n° 43-47 rue d'Auteuil.
(Revenir en arrière et prendre à droite la
rue Jouvenet...)
7-
Eglise
d'Auteuil, ancien cœur du
village d'Auteuil...
(On
peut enfin rejoindre la place de Barcelone, par exemple par la rue
Mirabeau que l'on rejoint en arrière de l'église d'Auteuil...)
8-
Vespasienne,
place de Barcelone
(métro Mirabeau)
C'était
l'une des deux vespasiennes de la fin du 19è s subsistant à Paris, les
autres ayant été remplacées à partir de 1980 par les sanisettes
Decaux plus hygiéniques, rentables (et féministes, mais assez
moches...). La "tasse" était classée.
Elle a disparu récemment.
On peut rejoindre la
maison de Radio-France
par l'avenue de Versailles, bordée de nombreux immeubles intéressants
des années 1930.
(D'autres architectes de l'avenue
de Versailles.)
Art
nouveau (Hector Guimard) et architecture moderne (Mallet-Stevens,
Le Corbusier)
(Départ
de la Maison de la Radio, RER Kennedy-Radio-France...)
Hector
Guimard
Hector
Guimard, qui se voulait "architecte d'art", a été le
principal représentant de l'Art
nouveau, ou "modern
style". Cet art foisonnant et asymétrique, tout en courbes
fleuries et en volutes végétales fut surnommé "art nouille"
par ses détracteurs. Pendant ses études aux Beaux-Arts, Guimard
s'était imprégné des principes de Viollet-le-Duc : laisser voir la
structure de l'immeuble comme dans l'architecture gothique, réaliser
une architecture clairement exprimée répondant à sa fonction. Sa
visite à l'architecte bruxellois Victor Horta en 1884 lui confirma que
les matériaux industriels (fonte et acier) servaient magnifiquement à
la fois cette volonté d'exprimer la structure d'un immeuble et les
formes décoratives qu'il imaginait, toujours servies par une grande
diversité de matériaux.
Le
quartier offre d'autres découvertes intéressantes en architecture
moderne, en
particulier grâce à la fondation Le Corbusier et à l'îlot construit
par Mallet-Stevens.
9-
Castel
Béranger, 14 rue
la Fontaine
(architecte Guimard, 1900)
Grâce
à Madame Fournier qui le lui a commandé,
Guimard réalise son rêve d'unité stylistique totale, de
l'architecture au mobilier. Pendant 5 ans, de 1895 à 1900,
c'est lui qui conçoit les détails de la décoration :
cuisinières, boutons de porte, papier peint japonisant…. Les
différents matériaux (pierre de taille, brique, fonte, lave
émaillée) et les couleurs soulignent les volumes, par exemple ceux des
bow-windows.
Les façades sont décorées de formes végétales et animales (chat,
hippocampes, masques antiques), mais la fontaine de la cour intérieure
annonce l'abstraction à venir des formes utilisées par l'architecte.
Suite à une importante réhabilitation, les appartements du Castel
Béranger sont désormais en location (tel. 01 40 72 54 58).
Les
autres immeubles de la même rue, construits 15 ans plus tard par
Guimard sont plus dépouillés. L'architecte a réalisé les n°
8 et 10 rue Agar (ainsi que les plaques
et les numéros de la rue).
Rue la Fontaine, il a aussi dessiné les devantures des boutiques des
n° 17 (1911, le café-bar a conservé son décor d'origine), n° 19,
n° 21, ainsi que celle du n° 43 de la rue
Gros.
(Au
n° 40, se trouvent les orphelins-apprentis d'Auteuil dont le jardin
est accessible aux promeneurs. En face…)
Immeuble
Trémois, 11
rue François-Millet
(architecte Guimard, 1909)
Datant
de 1909, l'immeuble est assez simple. Remarquer le travail des
balustrades en fonte et l'axe central prolongeant la porte d'entrée.
Hôtel
Mezzara,
60 rue la Fontaine
(visite sur autorisation du recteur de l'Université de Paris)
(architecte Guimard, 1910)
Construit
en 1910, cet immeuble de Guimard présente une décoration plus
modérée. L'entrée latérale est destinée à briser la symétrie de
l'ensemble.
(Une
petite incursion d'architecture moderne
est possible, en prenant l'avenue Boudon à gauche...)
10- Logements,
3 avenue Boudon
(architectes Bernard
Reichen et Philippe Robert, 1981)
Les
architectes ont voulu renouer avec l'esprit haussmannien au moyen de la
façade en pierre, les bow-windows métalliques, la rotonde -qui permet
une transition en douceur avec l'immeuble voisin en avancée sur la rue.
Ateliers
d'artistes, 65 rue La Fontaine,
dans le "Studio building"
(architecte Henri
Sauvage, 1926)
Sauvage,
d'abord artiste d'Art nouveau, oppose ici le monumental (les baies des
ateliers) et l'intime (les petites fenêtres carrées des appartements),
en jouant sur un carrelage "cubique" qui souligne les volumes
(gris sur le plat, marron dans les retraits, multicolore sur le
saillant).
(Retour
dans l'itinéraire Guimard :
prendre la rue Ribera puis à gauche rue Jasmin. Juste à droite s'ouvre
le square Jasmin…)
Hôtel
particulier, 3 square Jasmin
(architecte Guimard, 1921)
Construit
en 1921 en simples blocs de ciment décorés de lignes, l'immeuble fut
égayé par quelques éléments de décoration florale de Guimard.
(Au
croisement suivant, prendre à droite la rue Henri-Heine…)
Immeuble
de rapport, 18 rue Henri-Heine
(architecte Guimard, 1926)
L'agencement
des volumes dans la partie supérieure évoque l'époque médiévale. La
façade à l'axe central bombé est décorée de petits détails comme
le motif des briques, la conduite d'eau forgée, la meurtrière dans la
partie inférieure.
Deux
itinéraires sont alors possibles...
L'architecture moderne (Le Corbusier, Mallet-Stevens) vers
le nord
Guimard
et l'Art nouveau vers
Auteuil
Architecture
moderne de l'entre-deux-guerres
(Le Corbusier, Mallet-Stevens)
(Remonter
la rue Henri Heine et tourner à gauche au niveau du n° 55 de la rue du
Docteur Blanche...)
12-
Fondation
Le Corbusier,
8-10 Square du docteur Blanche (www)
(métro Jasmin) (tel. 01
42 88 41 53, ouvert de 10.00-12.30
et 13.30-18.00 sauf samedi, dimanche et en août)
(architecte Le
Corbusier, 1924)
Il
était au départ prévu que Le Corbusier construise l'ensemble de la
parcelle. Finalement le projet capota et l'architecte moderniste ne
construisit que deux maisons mitoyennes où appliqua les cinq principes
qu'il énoncera plus tard : toit-terrasse, fenêtre en longueur, pilotis
qui libèrent le sol, plancher libre de toute cloison intérieure,
façade libre de toute structure, c'est-à-dire poutre ou pilier. Sur un
terrain difficilement constructible, il a opposé la sévère
orthogonalité de la villa
Jeanneret à la façade
courbe de la villa La Roche, maison articulée autour d'un grand hall
prévu pour exposer les peintures du propriétaire. L'intérieur des
maisons est composé de nombreux jeux de volumes et de cloisons.
13-
Musée
Henri-Bouchard,
25 rue de l'Yvette
(métro Jasmin) (tel 01
46 47 63 46, ouvert 14.00-19.00 le mercredi et le samedi.
Fermé du 16 au 31 mars, en juin, septembre et décembre)
Dans
un petit jardin typique du vieil Auteuil, l'atelier du sculpteur a été
conservé avec de nombreuses oeuvres, des outils et des moules. Marqué
par l'esthétique moderniste des années 1930, Henri Bouchard
(1875-1960) composa essentiellement des sculptures figuratives.
14-
Hôtels
particuliers, rue Mallet-Stevens
(architecte Robert Mallet-Stevens,
1927)
En
1927, l'architecte Robert Mallet-Stevens a bâti ici un morceau de ville
homogène comme une sculpture cubiste. Les façades blanches et lisses
des cinq hôtels particuliers sont animées de gradins et de
décrochements, de volumes en cubes et en cylindres. Le n° 12 qui
était la maison-agence de l'architecte a malheureusement été
surélevée depuis. Mallet-Stevens avait des préoccupations
essentiellement architecturales et plastiques. Peu intéressé par le
logement de masse, il construisit surtout pour des familles bourgeoises
"modernes". C'est sans doute cette absence de discours social
universel et uniforme à la Le Corbusier qui lui a valu l'oubli actuel.
Maison,
5 rue du docteur Blanche
(architecte Pierre
Patout, 1928)
(Incursion vers
quelques immeubles modernes... ou rejoindre l'itinéraire
Guimard par l'avenue Mozart jusqu'au n°120...)
Logements,
5 square Mozart
(architecte Lionel Mirabaud, 1954)
L'immeuble
est prudemment moderne avec son toit en auvent et ses murs en pierre de
taille. Mais les panneaux mobiles en aluminium (dessinés par Jean
Prouvé) apportent une animation sur la façade, prouvant que "la
répétitivité industrielle portait en elle-même une nouvelle
esthétique, basée sur la stricte réponse à des besoins
fonctionnels" (Hervé Martin).
15-
Logements,
5 rue Vion-Whitcomb
(architectes Jean Ginsberg et François Heep, 1935)
La
façade est couverte d'un classique placage en pierre, mais l'architecte
utilise des formes du mouvement
moderne (fenêtres en bandeau) qu'il abandonnera par la suite
Autres
immeubles modernes.
(Pour revenir vers l'itinéraire
de Guimard, descendre l'avenue Mozart jusqu'au n° 120...)
Guimard
et l'Art nouveau autour d'Auteuil
(Descendre
la rue Henri-Heine jusqu'à l'avenue Mozart et tourner à droite…)
Villa
Flore, 120 avenue Mozart
(architecte Guimard, 1924-1926)
La
principale partie de la façade se situe dans la villa
Flore en face de l'hôtel Guimard. Cet immeuble marque la rupture avec
l'art nouveau et présente un caractère plus dépouillé annonçant l'art
déco.
Hôtel
Guimard, 122 avenue Mozart
(architecte Guimard, 1912)
En
1912, à l'occasion de son mariage avec Adeline Oppenheim, Guimard
construisit son propre hôtel sur une parcelle triangulaire réputée
inconstructible. Le plan comme la décoration sont Art nouveau. L'agence
de l'architecte était au rez-de-chaussée, l'atelier de peinture de sa
femme sous le toit, mais ils n'y restèrent pas longtemps.
(Continuer la rue Mozart jusqu'au carrefour et prendre alors la rue La
Fontaine…)
Logements,
85 rue la Fontaine
(architecte Ernest Herscher, 1905)
L'immeuble
assez banal se termine par un balcon métallique élancé d'aspect floral.
(Tourner
à gauche rue d'Auteuil, ancienne "grand'rue" du village
d'Auteuil, puis tourner à droite rue
Boileau…)
Hôtel
Roszé, 34 rue Boileau
(architecte Guimard, 1891)
Construit
en 1891, c'est la première œuvre conservée de Guimard. Le jeune
architecte de 24 ans montre déjà son goût pour l'alliage de différents
matériaux : la brique, la meulière, les motifs floraux en céramique.
(Revenir sur la rue Molitor que l'on avait croisée et tourner à
droite…)
Hôtel
Delfau, 1 rue Molitor
(architecte Guimard, 1894)
Edifié
en 1894, cet immeuble simple a subi de multiples modifications depuis sa
création. La partie latérale droite de la façade évoque les demeures
médiévales.
(Tourner à droite rue Chardon-Lagache…)
Hôtel
Jassédé, 41 rue
Chardon-Lagache
(architecte Guimard, 1912)
L'immeuble
de 1893 montre la volonté du jeune Guimard de combiner le jeu des volumes
(le portail d'entrée, les toits) et une palette variée de textures et de
couleurs (pierres, tuiles, briques, céramiques).
(Tourner à gauche et s'engager dans l'avenue de la villa de la
Réunion. A travers la grille d'entrée de la villa de la Réunion on peut
apercevoir l'hôtel Deron-Levent…)
Hôtel
Deron-Levent, 8 villa de la
Réunion
(architecte Guimard, 1908)
Malgré
sa taille modeste et sa simplicité, cet hôtel montre les composantes du
style Art nouveau de Guimard : l'asymétrie des formes, les ferronneries
ouvragées…
Immeuble
Jassedé,
142 avenue de Versailles et 1 rue Lancret
(architecte Guimard, 1903-1905)
(Poursuivre l'avenue de Versailles vers le sud, tourner à droite
boulevard Exelmans…)
Atelier
Carpeaux, 39 bd Exelmans
(architecte Guimard, 1895)
La
façade ornée de deux statues du sculpteur Carpeaux est assez éloignée
du style habituel de Guimard : l'architecte n'a en fait réalisé qu'un
agrandissement du bâtiment existant.
(Tourner à gauche rue Boileau, à droite rue Claude Lorrain et de
nouveau à gauche dans la petite avenue de la Frilière…)
Ecole
du Sacré-Cœur, 9 avenue de
la Frilière
(architecte Guimard, 1895)
Guimard
a adapté une solution technique proposée par Viollet-le-Duc en 1876 dans
les "entretiens sur l'architecture". Les piliers permettent
d'aménager un espace supplémentaire qui servit d'abord de cour d'école.
Grâce à la vaste façade vitrée, la lumière entre largement à
l'intérieur du bâtiment.
Autour
du jardin du Ranelagh
16-
La
Gare de la
Muette, 19 chaussée de la Muette
(métro La Muette) (tel. 01 42 15 15 31)
(architecte Christian Lévy et décorateur Marc Hertrich, 1996)
Le
trafic voyageur était interrompu depuis 1934, celui des marchandises
s'arrêta en 1985 : le pavillon de brique de l'ancienne gare de la Petite
ceinture a alors été transformé en
café. Sur les anciennes voies, une terrasse de restaurant a été
installée sous l'ancienne charpente métallique. L'architecte a conservé
également les fines structures en fonte, peintes en vert, et les quais en
pierre. L'ensemble est désormais éclairé par une nouvelle verrière. Le
système de climatisation est caché dans 6 fûts de tôle encadrant la
voie centrale.
17-
Jardins
du Ranelagh
Le
jardin est un vestige du parc du château de la Muette, vaste parc
aujourd'hui disparu. Les pelouses sont autorisées aux flâneurs depuis
peu. Il reste 3 hôtels particuliers Belle Epoque, dont le musée
Marmottan.
18-
Musée
Marmottan, 2
rue Boilly (www)
(métro La Muette) (tel.
01 42 24 07 02, ouvert 10.00-17.30 sauf lundi)
Le
musée rassemble de nombreux impressionnistes : les fameuses toiles de
Monet (Impression soleil levant, Nymphéas), mais aussi des oeuvres de
Caillebotte, Pissaro, Berthe Morisot, Renoir. On y trouve également des
enluminures du Moyen Âge ainsi que des peintures et du mobilier de
l'époque de Napoléon.
Logements,
2-10 boulevard Suchet
(architecte Jean Walter, 1931)
Devenu
milliardaire grâce à ses mines marocaines de Zellidja, l'architecte a
collectionné les tableaux désormais exposés à l'Orangerie ; mais il
n'a cessé de construire, utilisant beaucoup la pierre, y compris pour les
murs intérieurs et le sol (c'est l'auteur également de la faculté de
médecine rue des Saint-Pères dans le 6è).
(On contourne l'OCDE, installée dans le
château de la Muette...)
19-
Logements,
115 avenue Henri Martin
(architecte Michel
Roux-Spitz, 1931)
Défenseur
d'un style néo-classique inspiré par "l'équilibre à la
française", l'architecte a créé une façade d'un luxe dépouillé
et de parfaites finitions avec placage de pierre blanche et fers forgés
(ci-contre).
En continuant la rue
Franqueville (à droite dans l'impasse André Pascal), on voit le château
de la Muette qui
abrite l'OCDE (organisation pour la coopération et le développement
économique, www).
20-
Légation
militaire d'Arabie Saoudite,
4 bis rue Franqueville
(architecte José Imbert, 1976)
C'est
un fantasme de temple grec construit par un octogénaire : les loggias
sont soutenues par de vraies colonnes, cannelées, en mélange de ciment
et de poussière de marbre, non retouchées au décoffrage pour garder
l'aspect de la pierre taillée.
Le quartier abrite de nombreux immeubles
élégants de la fin du 19ès, arrondissant les angles des rues de leurs
rotondes. La rue d'Andigné est bordée de grandes maisons de ville
entourées de jardins.
Immeuble
Art nouveau, 25 rue de la Pompe (Lecourtois, 1910) : décoration de
mosaïques, toiture avec serre.
21-
Square
Lamartine
Pompant
à - 590 m une eau à 28°, le puits alimente en eau les lacs du bois de
Boulogne, ainsi que des habitants du quartier venant chercher leur eau
minérale quotidienne...
Poursuivre avec les
quartiers de Passy,
Chaillot et l'avenue Foch.
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