(Le
quartier de la Bastille
ainsi que les abords du Faubourg
Saint-Antoine sont abordés dans le
11è arrondissement)
Promenade
plantée du viaduc des Arts
(Métro
Gare de Lyon ou Bastille...)
1- Viaduc
des Arts, 9 à
129 avenue Daumesnil (www)
(architectes Patrick Berger, Jean-Michel
Wilmotte)
Un
chemin de fer (image)
relia la place de la Bastille au bois de Vincennes et à Saint-Maur de
1858 à 1970. Aujourd'hui les anciennes voies ont été reverdies pour
la promenade plantée, tandis que le viaduc est investi par les artisans
d'art. Nettoyées, restaurées, les 71 arcades accueillent désormais
sur 1,5 km les ateliers et les espaces de vente d'ébénistes, de
sculpteurs, de tapissiers etc. Au départ, il était prévu que les
artisans perpétuent leurs gestes traditionnels sous les yeux des
promeneurs. Mais, l'idée s'avérant peu pratique, seuls quelques uns le
font (au n°83). (Ci-contre deux des
7 voûtes non encore aménagées près de la Bastille en 1997,
appartenant à l'Etat).
Le
viaduc se poursuit par de nouvelles constructions qui abritent notamment
la "foire Surcouf" (au 139 avenue
Daumesnil). Autour de cette locomotive de l'informatique
se sont développés de nombreux petits revendeurs, important du
matériel d'Irlande ou d'Asie.
Petit
musée de l'argenterie insolite,
111 avenue Daumesnil
(www)
(métro Gare de Lyon, Reuilly-Diderot) (tel. 01 43 40 20 20, ouvert
tous les jours sauf dimanche, visite accompagnée des ateliers de 10.00
à 12.00 et de 14.00 à 17.00, 16.00 le vendredi. Le musée seul est
ouvert le samedi)
Ce
cabinet de curiosités en argent a été aménagé sous l'une des
voûtes du viaduc des Arts. La collection s'organise autour de 7 thèmes
: le voyage, la chasse, la mode, la toilette (petit vase de nuit), le
parfum et surtout la table. On peut voir une fourchette télescopique,
des fourchettes-couteaux pour manchots, des ustensiles à thé anglais,
des séries d'égoïstes (chocolatière pour une personne), une salière
d'avare hollandaise, des pinces à arêtes, un gratte-langue… Une
visite de l'atelier complète celle du musée.
(Au
dessus a été aménagée la promenade plantée. Accès : tout le long
du parcours par des escaliers, par exemple rue Traversière, jardin et
rue Hector Malot, croisement boulevard Diderot et avenue Daumesnil,
à partir des métro Gare de Lyon, Reuilly-Diderot, Montgallet...)
2-
Promenade
plantée
(cyclistes admis à partir de l'allée Vivaldi et de la rue de
Picpus vers le bois de Vincennes) (ouvert 8.00-21.00, 9.00-21.00 le
samedi dimanche pour les tronçons surélevés et en tranchée)
(architecte Philippe Mathieux, paysagiste Jacques Vergely)
Elle
a été aménagée à partir de 1988
sur l'ancienne voie du chemin de fer qui reliait la place de la Bastille
à Saint-Maur jusqu'à 1970. Elle en a gardé les infrastructures
d'origine : les viaducs, les tunnels, les tranchées. Verdoyante et
bordée de petit jardins, la promenade donne aussi des perspectives
inhabituelles et étonnantes sur l'arrière des immeubles.
Plusieurs jardins
viennent élargir la promenade :
Le jardin Hector Malot
(rue Hector-Malot) est
composé de deux terrasses où s'étendent canaux, fontaines, érables,
plantes parfumées… (atelier Christo-Foroux,
1995)
Jardin
de Reuilly
(architecte Pierre Colboc et groupe Paysages, 1992)
Il
s'est inspiré de l'ancienne gare de triage, notamment pour les jeux des
enfants. Autour de la grande pelouse, s'étendent des jardins
thématiques : jardin aquatique, roseraie etc.
(ci-contre).
3-
Nouveau
quartier Reuilly Diderot
(ZAC
située entre rue de Reuilly, rue Montgallet et avenue Daumesnil)
Autour
du jardin circulaire, on trouve d'abord une première couronne
d'équipements bas comme la piscine, l'école, puis les 981 logements
(50% de PLA,
25% de PLI),
les commerces et les bureaux étant situés près des métros (ci-contre
et ci-dessus).
Arrivé
au croisement avec la rue de Reuilly, après l'allée Vivaldi, quatre
possibilités :
Continuer
la promenade plantée
jusqu'au bois de Vincennes
Boucle d'architecture
des années 1960-1970 :
rue de Reuilly
Architecture
des années 1920-1930 :
avenue Daumesnil
Architecture
des années 1980-1990 :
Bercy
Continuer
la promenade plantée jusqu'à Vincennes
(les cyclistes sont admis à partir
de l'allée Vivaldi et de la rue de Picpus vers le bois de Vincennes)
Jardin
de la gare de Reuilly
(Direction des Parcs et jardins de la Mairie de Paris, 1995)
De
part et d'autre de l'ancienne gare, les végétaux évoquent une
ambiance champêtre, sauf à l'angle de l'allée Vivaldi et de la rue
Brahms où les feuillages sont contrastés.
Puis vient le tunnel de Reuilly, transformé en grotte avec rocailles et
eaux ruisselantes, qui ouvre sur une partie en tranchée : le sous-bois
qui bordait le chemin de fer a été conservé et complété par des
arbres et des plantes tapissantes.
Pause
glacier
4-
Jardin
Charles Péguy
(Paysagistes Alain Gilot et Liliane Grunig-Tribel, 1989)
Il
est basé sur le contraste entre la
partie minérale en forme d'amphithéâtre, le bassin en cascade et la
zone végétale.
(Rejoindre la promenade
plantée par la rue Marie Laurencin. La promenade plantée arrive
ensuite Porte de Mandé, et un peu plus loin on débouche sur le bois de
Vincennes...)
Le
bois de Vincennes
Bois
de Vincennes
(www)
(métro Porte Dorée)
Au
début du 13è siècle, Philippe Auguste entoure le terrain de chasse
royale de Vincennes d'un mur de 12 km. Il y fait lâcher des daims, des
biches, des cerfs. Sous Louis XV, le bois est transformé en promenade
publique où l'on entre par 6 portes percées dans les murs de clôture.
Au 19è siècle, le parc devient terrain d'entraînement militaire : il
est défriché pour laisser place aux casernes, champ de manœuvres,
buttes de tir. En 1860, Napoléon III cède le bois à la ville de Paris
pour qu'il soit transformé en parc symétrique du bois de Boulogne. Haussmann
le fait aménager par Alphand
dans le goût anglais prisé par l'empereur : le domaine est reboisé,
creusé de reliefs et de lacs. Le lac de Gravelle, alimenté par les
eaux de la Marne, sert de réservoir pour les autres lacs et les
rivières qui sillonnent le parc. On crée le champ de courses. Peu à
peu les installations sportives s'étendent. Deux sentiers balisés
permettent de découvrir les frondaisons. Le parc est aujourd'hui
composé de nombreux équipements : le zoo, le parc floral, la ferme
Georges-Ville, le temple bouddhique, le jardin tropical (et l'Institut
de recherches agronomique et tropicales), le centre technique forestier
tropical, une école d'horticulture et son arboretum, le théâtre de la
Cartoucherie de Vincennes et la foire du Trône au printemps.
5-
Parc
floral de Vincennes,
Esplanade du château de Vincennes (www)
(métro Château de Vincennes) (tel. 01 43 43 92 95 tous les jours
9.30-17.00 en hiver,
de 9.30 à 20.00 en été,
19.00 en octobre)
(en été Paris-Jazz festival, www)
Créé
à l'occasion des Floralies internationales de 1969 comme un lieu
d'exposition de collections horticoles, le parc présente des centaines
d'espèces de fleurs. Les jardins se spécialisent en jardin des dahlias
(provenant du parc de Sceaux), jardin des Quatre-Saisons, jardin de
plantes médicinales, jardin d'orchidées (mars), de tulipes (avril),
d'Iris, rhododendrons et azalées (mai). La Vallée des fleurs
reconstitue la flore de paysages peints par les impressionnistes
(tournesols, blés, roses trémières etc.). Conçu par l'architecte-paysagiste
Daniel Collin, le paysage est animé de vallons, de ruisseaux, de
bassins. Les pavillons et le hall de la Pinède présentent des
expositions spécialisées dans la découverte de la faune et la flore.
Par exemple au pavillon n° 6 (tel 01 43 28 47 43) on peut voir des
chrysalides se transformer en papillons. Les statues contemporaines
(Calder, Giacometti) en font un musée de plein air. Une grand espace de
jeux fait appel à l'imaginaire des enfants. Près de la pièce d'eau a
été récemment installé un "jardin vertical" : c'est un mur
de feutre couvert de plantes et de fleurs variées.
Château
de Vincennes, avenue
de Paris
(tél. 01 43 28 15 48, ouvert
tous les jours sauf jours fériés de 10.15 à 11.45 et de 13.15 à
17.00, 16.15 en hiver)
Au
11è siècle, la royauté achète la forêt giboyeuse de Vincennes à
l'abbaye de Saint-Maur et construit un premier rendez-vous de chasse.
Philippe Auguste (13è) fait enclore le bois d'un long mur pour le
protéger des défrichements, et construit un manoir. Saint Louis ajoute
une Sainte-Chapelle dans le style de celle de Paris pour y abriter une
épine de la couronne du Christ (achevée en 1552). Tout le monde
connaît l'image du bon roi en train de rendre la justice au pied d'un
chêne du bois de Vincennes. Le château fort est l'œuvre des Valois,
à partir du 14è siècle. Charles V fait élever une grande enceinte
rectangulaire hérissée de tours (que l'on voit dans les "Très
riches heures du duc de Berry"). Il invite les seigneurs à bâtir
leur palais à l'intérieur, mais ceux-ci préfèrent leur
indépendance. A partir du 16è siècle, la forteresse offre une place
sure à l'époque troublée des guerres de religion entre catholiques et
protestants. Mais les souverains préfèrent de plus en plus séjourner
dans les palais de Fontainebleau, Saint-Germain-en-Laye ou dans les
châteaux de la Loire. Au 17è siècle, le donjon est définitivement
abandonné comme résidence, mais devient prison royale : ici ont
séjourné le Grand Condé, le cardinal de Retz, Fouquet, Diderot,
Mirabeau… Marie de Médicis fait commencer le pavillon du Roi dans un
style classique. Elle y habite avec son fils, le futur Louis XIII
pendant la régence. C'est Mazarin, en 1658, qui fait achever les
travaux et construire une deuxième aile (le pavillon de la Reine) par Le
Vau. En 1660, au retour de leur
mariage, le jeune Louis XIV et Marie-Thérèse séjournent dans le
pavillon magnifiquement décoré par Philippe de Champaigne.
Au
18è siècle, le donjon devient manufacture de porcelaine pendant 20
ans. Louis XVI songe à mettre en vente le château "qui n'est bon
à rien", mais les habitants qui l'ont investi s'y opposent.
Pendant la Révolution, le donjon symbole du despotisme royal est près
à être incendié, mais la Fayette en empêche les Parisiens. Sous
Napoléon Ier, le château devient arsenal et forteresse, les tours sont
rasées. Le général Daumesnil, gouverneur de la place, refuse de
livrer le château à trois reprises (1814, 1815, 1830) par des mots
restés célèbres : "je rendrai Vincennes quand on me rendra ma
jambe" (qu'il avait perdu à Wagram), et "je me fais sauter
avec le château et nous nous rencontrerons en l'air" en 1830. Sous
Louis-Philippe, le caractère de forteresse est renforcé : de nouveaux
bâtiments militaires sont construits, les pavillons deviennent des
casernes, le donjon est un magasin d'armes. C'est sous Napoléon III que
la restauration de la Sainte-Chapelle commence, sous la direction de Viollet-le-Duc.
Menés par intermittence, les travaux de restauration ne s'achèvent que
de nos jours : les casernes du 19è siècle ont été démolies, un pont
du 14è siècle a été retrouvé. On peut visiter le donjon du 14è
siècle, son musée, la chapelle royale, les pavillons du roi et de la
reine et le musée de la Symbolique militaire (8500 insignes de l'armée
de terre) (tel 01 41 93 35 14, ouvert le mercredi et le dimanche).
Ferme
Georges-Ville,
route du Pesage (www)
(métro Château de Vincennes, puis 20 minutes de bus 112, arrêt plaine
de la Faluère, 10 minutes à pied) (tél. 01 43 28 47 63, Visite libre
le week-end et les jours fériés de 13h30 à 18h30 en septembre et de
13h30 à 17h, de octobre à mars. En juillet, août et vacances de
printemps : du mardi au dimanche de 13h30 à 18h30)
La
Ferme Georges-Ville porte le nom du pharmacien-physicien-chimiste qui
créa ici en 1860 le champ d'expériences agricoles de Vincennes. C'est
aujourd'hui un concentré de ferme à vocation pédagogique : on y
cultive des betteraves, du tournesol, du lin, etc. On y élève des
chèvres, des lapins, des oies, des vaches, des cochons. Le visiteur
peut y traire les vaches, fabriquer du beurre, tondre les moutons, filer
la laine…
6- Zoo
de Vincennes,
53 avenue de Saint-Maurice (www,
www)
(métro Porte Dorée) (tel. 01 44 75 24 10 ou 01 43 43 84 95, ouvert
9.00-17.30)
Le
zoo de Vincennes est l'un des plus riches d'Europe. Il a remplacé
l'ancien parc zoologique créé pour l'Exposition coloniale en 1931. Ce
fut l'une des attractions les plus populaires de l'Exposition : 50.000
visiteurs vinrent le premier dimanche frissonner devant les animaux en
"liberté". On avait fait appel à Carl Hagenbeck, un Allemand
qui avait inventé le concept moderne de zoo à Hambourg en 1907. Son
idée consistait à présenter des animaux en liberté apparente,
séparés des visiteurs par des fossés et des grilles cachés par des
arbres, donnant l'illusion de se promener en pleine nature. Comme le zoo
était réservé à la faune africaine, on n'y vit pas de tigres. Le
succès du zoo entraîna la décision de construire un parc plus vaste,
"un décor de théâtre en ciment, un paysage stylisé et sauvage,
tantôt souriant, tantôt sévère et impressionnant". Le grand
rocher de 72 m de haut fut inauguré dès 1934. Aujourd'hui 550
mammifères et 700 oiseaux de plus de 200 espèces cohabitent au zoo.
Les jours de froid, les animaux entrent dans leur cage : en fait chaque
cage est aménagée en rocher accessible au public. Le grand rocher
vient d'être restauré et accueille de nouveau des chèvres, des
chamois, des vautours. Il a été complété par des éboulis, une
cascade et surtout la possibilité de visiter l'intérieur et son
armature métallique. On peut de nouveau monter en ascenseur jusqu'au
belvédère offrant une belle
vue sur Paris et
Saint-Mandé.
Foire
du Trône,
pelouse de Reuilly
(métro Porte Dorée, Porte de Charenton)
La
foire du Trône s'est d'abord tenue, comme son nom l'indique, sur le
cours de Vincennes et la place de la Nation, appelée place du Trône
entre 1660 et 1793. En effet, un trône y avait été édifié à
l'occasion de l'entrée dans Paris de Louis XIV et de Marie-Thérèse
d'Autriche tout juste mariés. Auparavant la foire était célèbre sous
le nom de foire aux Pains d'épice : en 957 les religieux de l'abbaye de
Saint-Antoine voisine obtinrent le droit de vendre pendant la semaine
sainte un pain de seigle mêlé de miel et d'anis, en souvenir de la
nourriture de leur patron saint Antoine, ermite dans le désert
égyptien au 4è siècle. Transférée en 1965 sur la pelouse de Reuilly
du bois de Vincennes, c'est aujourd'hui une foire printanière
traditionnelle, avec ses manèges aimables ou vertigineux, ses pommes
d'amour et ses stands de tir. Il est actuellement question de la
déplacer.
Boucle
d'architecture des années 1960-1970
7-
Ecole
et internat Sainte-Clotilde,
101-103 rue de Reuilly
(architecte Roland Schweitzer, 1971)
"Le
volume du bâtiment a été fractionné selon ses diverses
fonctions", selon l'un des principes du mouvement moderne
fonctionnaliste : le collège à droite est en béton avec des
pare-soleil verticaux. L'internat à gauche, en briques et béton a des
fenêtres verticales et "au 3è étage, une coursive-promenoir pour
les sœurs". Les bâtiments sont montés sur pilotis "pour
laisser voir de la rue les vastes pelouses et les bosquets" du
domaine religieux.
Ecole
d'infirmières,
95 rue de Reuilly
(architecte Roland Schweitzer, 1971)
Dans
cette architecture fonctionnaliste, "la diversité n'est pas
gratuite mais exprime les différentes fonctions du bâtiment",
fractionné en blocs. Ici, ce sont les ouvertures qui marquent les
différentes fonctions : baies vitrées des salles de cours à droite,
fenêtres verticales des chambres au milieu, hautes bandes verticales
pour protéger les sanitaires des regards indiscrets à gauche.
(Exception
aux années 1970...)
8- Ensemble
scolaire et collège Arago,
17-27 rue de Reuilly
(architecte Jean-Paul Deschamps, 1995-2000)
Le
collège "affirme clairement sa vocation de bâtiment public par un
signal : un grand voile convexe en béton blanc à la façade
entièrement vitrée", qui contient l'administration et les salles
de classe. Les cloisons intérieures sont en verre, "facilitant la
surveillance" par l'administration... Des passerelles transparentes
relient le bâtiment principal aux escaliers à gauche, contenus dans un
petit bâtiment recouvert de céramique ocre, qui assure une transition
douce avec l'immeuble voisin en brique.
9-
Logements
et bureaux, 15-21
rue Erard
(architecte Mario Heymann, Roger Anger et Pierre Puccinelli, 1969)
Construisant
à l'époque de "l'urbanisme bulldozer" des années 1960 où
l'on n'avait pas à se préoccuper de l'intégration des nouveaux
immeubles puisque l'ancien quartier avait été détruit, les
architectes ont quand même voulu éviter d'édifier un "énorme
mur" de 20 étages. Ils ont donc construit 3 tours distinctes
reliées par des "ponts" et ont essayé "d'individualiser
l'habitat collectif" : les avancées et les creux doivent donner
"l'impression d'un empilement de maisons individuelles",
chaque habitant pouvant reconnaître son appartement "sans avoir à
compter les étages et les fenêtres".
(On
peut ensuite revenir vers la promenade plantée...)
Architecture
des années 1920-1930
10-
Eglise
du Saint-Esprit,
186 avenue Daumesnil
(métro Daumesnil, Michel
Bizot)
(architecte Paul Tournon, 1931)
L'église
fut construite à proximité de l'Exposition coloniale de 1931 pour
rendre hommage aux missionnaires partis évangéliser les contrées
d'outre-mer. L'architecte voulait réveiller l'architecture religieuse
"retranchée dans la nostalgie du passé depuis plus de 100
ans", mais sans verser dans les audaces du mouvement
moderne. S'exprimant sous
diverses formes, cette architecture de transition fut typique de
l'entre-deux-guerres. Plusieurs éléments sont inspirés de
Sainte-Sophie de Constantinople : le clocher, la coupole, la couronne de
fenêtres, les 12 arches "des 12 prophètes et des 12
apôtres". L'édifice en béton
armé est recouvert de
"briques de Bourgogne dont le jeu est l'unique parure extérieure
de l'église". On peut voir plusieurs fresques de Maurice Denis à
l'intérieur.
11-
Ensemble HBM, 41 rue de Fécamp
et 10 rue Tourneux
(agence d'architecture de l'office HBM,
1924)
L'office
public d'habitations à bon marché (HBM) a été créé en 1914 pour
fournir un logement aux miséreux de la "zone",
mais aussi un "cadre éducateur d'ordre et de propreté".
Ainsi les nouveaux logements sont-ils plus spacieux et confortables que
les anciens bidonvilles (électricité, eau courante, W-C, douches,
chauffage). Cependant, l'îlot refermé sur lui-même est au service de
la discipline et de la surveillance sociale (comparable à celle des
grandes usines).
12-
Ancien Musée
des Arts africains et océaniens,
293 avenue Daumesnil
provisoirement IFA / Cité de l'architecture et
du patrimoine (www)
(métro Porte Dorée) (ouvert
10.00-17.00 sauf mardi)
(architectes Albert Laprade et Léon Jaussely, 1931)
Ce
bâtiment fut construit pour l'Exposition coloniale de 1931 organisée
à la gloire de l'Empire français alors à son apogée. Avec son péristyle
(la colonnade), le monument grandiloquent en béton
armé est de style
néo-classique. Il fut d'ailleurs dénoncé comme rétrograde par le mouvement
moderne. A l'intérieur, la
monumentale salle des fêtes et les grands bureaux du maréchal Lyautey
et de Paul Reynaud sont décorés dans le style des années 1920.
L'immense bas-relief de la façade illustre les différents apports des
civilisations de l'empire colonial à la métropole. L'Asie est figurée
à droite, l'Afrique à gauche, l'Océanie et les Antilles en retour.
Devant se dressait la France civilisatrice, une grande statue de bronze
aujourd'hui déplacée porte Dorée. Après l'Exposition, l'édifice
resta consacré à l'expansion française dans les colonies. Malraux en
fit un musée consacré aux arts africains et océaniens.
Le projet de Jacques Chirac de déménager les collections dans un seul
grand musée consacré aux "Arts premiers" est en cours de
réalisation, le nouveau nouveau MAC ("musée des arts et des
civilisations") est en train d'être construit quai Branly pour
2005.
Le
musée comprenait trois
sections :
- les aquariums tropicaux présentaient des poissons des zones chaudes.
Ils étaient complétés par deux "terrariums" où vivent tortues
et crocodiles.
- les arts africains exposaient des masques, des statues, des figurines,
des tentures, des emblèmes royaux. Les arts maghrébins étaient
représentés par des pendentifs, des colliers, des broderies, des
objets religieux, des bijoux, des coffres, des poteries, des costumes.
- les arts océaniens présentaient des objets mélanésiens du quotidien,
des sculptures symboliques, des peintures sur écorce de l'art
aborigène.
(Poursuivre
vers le nouveau quartier
de Bercy...)
|