Histoire urbaine - petite et grande histoire - art et architecture modernes - bâtiments anciens - jardins et villas - ateliers et industrie - musées et loisirs  du 9è arrondissement

Entre l'Opéra Garnier et les Grands magasins

Petite histoire du quartier
A la fin du 18è s, le retour au Louvre de Louis XV et de la cour qui s'installe aux abords du Louvre ouvre Paris vers le nord. La ville s'étend au nord des anciens remparts, détruits et remplacés en 1705 par un mail, large promenade plantée. Vestiges d'un ancien bras de la Seine, les terrains marécageux sont couverts par la "Chaussée d'Antin". Ils deviennent le quartier en vogue ("fashionable" disait-on) des nouvelles élites bourgeoises et capitalistes. L'ancienne promenade champêtre se transforme ainsi en grands boulevards affairés au 19è siècle.

1- Opéra Garnier, désormais "Palais de la danse", place de l'Opéra (www)
(métro Opéra)
(tel. 01 40 01 22 63
ou 01 40 01 25 14, ouvert 10.00-16.30, visite accompagnée tous les jours à 12.00 à partir de 10 personnes, visites en anglais : 01 40 01 22 63)
(architecte Charles Garnier, 1874)
Ayant échappé de peu à un attentat à la sortie de l'ancien opéra, Napoléon III décida en 1858 la construction d'un nouvel opéra dans un lieu sûr et pourvu de "dégagements", c'est-à-dire d'espaces libres pour la surveillance. Construit par Charles Garnier en 1874, l'opéra oscille entre le baroque et le néo-Renaissance. La façade et l'intérieur foisonnent de sculptures et de décorations fastueuses qui répondaient aux aspirations de la bonne société de la fin du 19è siècle : luxe, apparat et représentation. "On connaît le mot fameux de Garnier répondant à l'empereur, qui s'enquérait du style de l'œuvre : Sire, c'est du Napoléon III. Joli mot de courtisan, mais exact en partie seulement. La profusion des marbres, des stucs, des fresques est certes la marque d'une société fière de sa prospérité matérielle, mais la fantaisie, l'extravagance, le rejet de toute référence historique, la gaieté qui jaillit de cette symphonie polychrome ne sont guère des qualités courantes à l'époque" (Bernard Oudin, Dictionnaire des architectes, éditions Seghers).

En 1964, Malraux fit recouvrir par Chagall le plafond de la salle de spectacle. Pouvant accueillir 2130 spectateurs, la grande salle rouge et or est située exactement au milieu de l'opéra. L'arrière du bâtiment est occupé par les loges et les machineries de décor très modernes pour l'époque. Les espaces d'apparat situés en façade comprennent notamment le grand escalier, à la décoration opulente. Il est agrémenté de loggias (petites loges), de balustrades, de fausses perspectives dignes de Palladio, de candélabres, de draperies... Le grand foyer où l'on paradait est décoré de marbres polychromes. Depuis l'ouverture de l'Opéra Bastille, l'Opéra Garnier devenu "Palais de la danse" est désormais consacré au ballet.

Le quartier de l'Opéra Garnier
En face, la nouvelle avenue de l'opéra avait d'abord été bordée d'arbres, comme toute grande avenue haussmannienne. Estimant qu'ils atténuaient la solennité et la largeur de l'avenue, Garnier les fit couper. La monumentalité des façades fut imposée par décret impérial (rigueur poursuivie aujourd'hui pour les enseignes lumineuses blanches). Le Grand hôtel fut construit en 1867 pour l'Exposition universelle, en même temps que la façade de l'opéra. La construction du monument-phare du second Empire permit alors de déterminer le tracé définitif des voies nouvelles que l'on projetait de percer depuis le début de l'Empire. Ces travaux transformèrent le quartier en nouveau centre des affaires. Des banques, des imprimeries, des journaux s'installèrent, édifiés par des procédés et des matériaux modernes : structures métalliques, verrières à armatures métalliques, planchers de verre-dalles, béton armé (mais couvert de pierre). Le nouveau quartier fut gagné aussi par les commerces de luxe, les cafés et théâtres de la Belle-Epoque, notamment le long des Grands boulevards (des Capucines, des Italiens…) devenus haut-lieux des plaisirs.

(A "gauche" de la façade de l'Opéra Garnier...)
2- Paristoric, 11 rue Scribe
(métro Opéra) (tel. 01 42 66 62 06, séances toutes les heures de 9.00 à 21.00 d'avril à octobre, de 9.00 à 18.00 le reste de l'année, mais 21.00 les vendredis et samedis)
L'histoire de Paris est présentée en 45 minutes sur grand écran. L'enchaînement des images, des photos et des gravures permet de comprendre comment Paris s'est constitué depuis 2000 ans. Réalisé par des passionnés de Paris, le film est assez émouvant, à la fois poétique et pédagogique. Traduction par écouteur en 10 langues.

Musée de la parfumerie, 9 rue Scribe
(métro Opéra) (tel. 01 47 42 93 40, ouvert 9.30-17.30, le dimanche entre le 15 mars et le 15 octobre de 10.00 à 14.00)
Fondé par le parfumeur Fragonard (www), le musée est consacré aux outils de fabrication du parfum (alambics, orgue du parfumeur...) et à son conditionnement. De nombreux flacons sont exposés, certains datant de l'Antiquité. On voit de belles pièces d'orfèvrerie, comme le "nécessaire de voyage", cadeau de rupture du duc de Berry à sa femme, une "bague à jet d'odeur", une "corsetière", long flacon de verre que les coquettes utilisaient à la place des baleines de leur corset (un deuxième musée Fragonard est situé au 39 boulevard des Capucines, 2è, métro Opéra, ouvert du lundi au samedi de 9.00 à 18.00).

(Continuer rue Scribe puis à droite boulevard des Capucines...)
3- Olympia, 28 boulevard des Capucines (www)
En 1992, la Société générale, propriétaire de l'îlot, annonçait un vaste projet immobilier qui condamnait l'ancienne salle de music-hall. Une tenace mobilisation du public et des professionnels (la salle a été classée) a conduit la banque à un projet plus modéré : la salle vient d'être reconstruite à l'identique (avec un décalage de quelques mètres), mais pourvue de meilleures prestations techniques.

(Tourner juste après à droite...)
4- Banque Franco-koweitienne, 17 rue Caumartin
(architectes Michel Proux et Jean-Michel Demones, 1982)
La façade est un simple écran posé devant un banal immeuble des années 1960 construit en retrait comme l'exigeait alors la réglementation. Tout en donnant à la façade un caractère de prestige voulu par la banque (par la grande arcade de verre), les architectes ont cherché à l'intégrer dans la continuité des immeubles voisins : bandeaux de pierre à droite, fenêtre de gauche de même proportion, sommet métallique reprenant le même gabarit.

5- Grands Magasins du boulevard Haussmann
Le boulevard Haussmann est bordé par les façades des deux plus grands magasins parisiens, fourmilières élégantes et affairées qui font de Paris la "capitale de la mode".

 

Printemps, 64 boulevard Haussmann (www)
(métro Opéra, Chaussée d'Antin, Havre Caumartin)
(ouvert 9.30-19.00 sauf dimanche, nocturne le jeudi jusqu'à 22.00)
(architecte Paul Sédille, 1881)

Fondés en 1865, les magasins du Printemps ont été aménagés dans leur bâtiment actuel en 1881. Mais leur belle façade se trouve écrasée par une récente sur-élévation. Au 6è étage du "Printemps de la mode", un salon de thé est installé sous la lumineuse coupole conçue par Binet en 1911. La terrasse du "Printemps de la maison" offre un solarium avec des chaises longues, et une belle vue sur Paris à 30 m de hauteur.

6- Galeries Lafayette, 40 boulevard Haussmann (www) (site de la BNF sur le roman Au bonheur des dames)
(métro Opéra, Chaussée d'Antin, Havre Caumartin)
(
ouvert 9.30-19.00 sauf dimanche, nocturne le jeudi jusqu'à 22.00)
(architecte Ferdinand Chanut,1908)
Les Galeries Lafayette sont parties d'une petite boutique fondée à l'angle des rues La Fayette et de la Chaussée d'Antin. S'étendant aujourd'hui sur 120 000 m2, le grand magasin accueille 80 000 visiteurs par jour… Construit en 1908 (Georges Chedanne) et agrandi en 1912 (Ferdinand Chanut), il a conservé sa jolie façade rue de la Chaussée d'Antin, sa magnifique coupole à vitraux reposant sur 10 piliers métalliques, ses balustrades arrondies. Hélas, le grand escalier a été démonté.

Métro Chaussée d'Antin-Lafayette
(ligne 9)
Fresque réalisée par Jean-Paul Chambas sur le thème "l'interaction culturelle permanente entre la France et les Etats-Unis", éclairée comme une scène de théâtre.

 

Architecture du 19è siècle entre Sainte-Trinité et Notre-Dame de Lorette

7- Eglise de la Trinité, 3 rue de la Trinité
(métro Trinité)
(architecte Théodore Ballu, 1861-1867)

Construite en 1867, l'église est caractéristique de l'art religieux du second Empire. Globalement inspirée de la Renaissance française, elle est surmontée d'un clocher en forme de beffroi (carré à la base, octogonal au sommet). L'église est joliment reliée à la place par une balustrade que concluent deux escaliers arrondis. Olivier Messiaen a été l'organiste de la Trinité pendant plus de 40 ans.

 

 

(On peut commencer par une petite incursion à gauche de l'église...)
Casino de Paris, 16 rue de Clichy (www)
Edifiée en 1890, sa façade Art nouveau est décorée de mosaïques et de beaux vitraux. Pendant l'entre-deux-guerres, la salle de spectacle accueillit les grands artistes du music-hall : la "Revue nègre" de Joséphine Baker, Mistinguett, Maurice Chevalier, Tino Rossi… (ci-dessous) (Puis revenir en arrière par le rue de la Trinité à gauche...)


 

8- Rue Blanche (appelée ainsi à cause de la blancheur du gypse des carrières de Montmartre qui descendait par cette voie) :
24-26, une vigne vendangée par les pompiers de la caserne
Voir les façades des...
19 : immeuble éclectique où de grands pilastres corinthiens encadrent une verrière de fer moderne (ci-contre à gauche)
21 : construit en 1901 par Girault avec une marquise, des balcons en fer forgé, des vitres courbes au premier étage
25 : église évangéliste allemande (ci-contre au premier plan)

Rue Chaptal. Au n° 20 bis la cité Chaptal abrita le théâtre du Grand-Guignol fermé en 1962, aujourd'hui Théâtre 347

9- Musée de la vie romantique, 16 rue Chaptal (www)
(métro Saint-Georges, Pigalle) (tel. 01 48 74 95 38, ouvert 10.00-17.40 sauf lundi)
Le musée s'est installé dans une belle demeure de style Restauration. La maison fut occupée entre 1830 et 1858 par le peintre Ary Scheffer. D'origine hollandaise, il fut le professeur de dessin des enfants du duc d'Orléans, futur Louis-Philippe. Il reçut ensuite de nombreuses commandes de la part du roi de la monarchie de Juillet. Tenant salon, le peintre romantique recevait tous les vendredis Delacroix, Ingres, Chopin, Georges Sand, Liszt ou Lamartine. Ernest Renan épousa sa nièce et s'y installa après lui. L'ancien atelier a été récemment remeublé avec les objets chers d'Ary Scheffer : tableaux, bibliothèque, piano… Consacré à Georges Sand, le rez-de-chaussée expose des meubles et des souvenirs (peintures, dessins, bijoux) de l'écrivain qui habita dans le quartier, square d'Orléans, de 1842 à 1847. Un agréable salon de thé a été aménagé sous la verrière au milieu des lilas et des roses.

En face, au croisement avec la rue Henner, au n° 13, l'immeuble de style Louis-Philippe (pilastres corinthiens, médaillons Renaissance) a été habité par Apollinaire.
Au n° 10 rue Chaptal se trouve l'immeuble que la SACEM se fit construire en 1937 (blason, décor musical) et qu'elle a quitté depuis.

10- Rue Pigalle (le sculpteur habita le n°17) (Un peu à gauche de l'endroit où l'on débouche...) Au n° 66 de la rue La Rochefoucauld, en passant sous la voûte de l'immeuble sur rue, on découvre un hôtel de 1776, où vécut Victor Hugo. (Plus bas, au n° 41 s'ouvre la cité Pigalle avec une maison au n° 5).

(Puis tourner à droite...)
11- Rue Victor Massé, au croisement avec l'avenue Frochot, devenue impasse privée : on ne peut voir les jardins, les maisons aux architectures néo-antiques ou médiévales (tourelles) que par les grilles. A l'entrée de la rue Frochot, un hôtel en demi-cercle est orné d'un vitrail Arts déco bleu, de cigognes en fer forgé.
(Descendre par la rue Monnier...) (on croise la rue de Navarin : au n° 9, un peu loin, se trouve une façade néogothique).

12- La place Gustave-Toudouze dûment dotée de marronniers, d'une fontaine Wallace et d'une colonne Morris, abrite des immeubles décorés, sculptés, galbés au n° 4, n° 7.

13- Place Saint-Georges
La place fut "lotie" en 1824 : les terrains furent alors découpés et construits de maisons. Il n'en subsiste que la grille arrondie qui enserre les jardinets. Les immeubles eux sont postérieurs. La fontaine centrale qui servait à faire boire les chevaux a été tarie en 1906 par la construction du métro, et remise en eau en 1995. Elle a été surmontée en 1911 d'un buste du dessinateur Gavarni. Dessous, la colonne est décorée de personnages qu'il a créés, un Pierrot, une "lorette", ces filles légères qui vivaient derrière Notre-Dame de Lorette....
Le n° 27 appartint à Thiers qui épousa la fille du promoteur immobilier du quartier. Sa bibliothèque subsiste au premier étage.
Au n° 28 se trouve l'hôtel de la marquise de Païva orné d'angelots, de lions, de statues de style Gothique et Renaissance (architecte Renaud, 1840). Installée ici en 1851, elle fit construire par la suite un nouvel hôtel fastueux aux Champs-Elysées.
A l'entrée de la rue Saint-Georges, le
théâtre Saint-Georges a été transformé par Charles Siclis : la façade nue et l'entrée neutre doivent faire "ressortir par contraste la chaleur de la salle or, argent et rouge". C'est ici qu'a été tourné le film Le dernier métro de Truffaut.

(Remonter vers la rue La Bruyère à gauche...)
Au 31 rue Notre-Dame-de-Lorette, le
square Alex-Biscarre occupe une partie des anciens jardins de l'hôtel Thiers
Rue La Bruyère
: sur le trottoir pair à droite, on voit mieux les ateliers d'artistes perchés du côté nord des n° 1 à 7, mais on peut aussi passer par la cour et le jardin moussu du n° 3 bis (s'il est ouvert).

(Tourner dans la première rue à gauche...)
14-
Musée Gustave Moreau, 14 rue La Rochefoucauld
(métro Trinité) (tel. 01 48 74 38 50, ouvert lundi et mercredi 11.00-17.15, sinon de 10.00-12.45 et de 14.00-17.15 sauf mardi)
Dans les années 1895, Gustave Moreau fit aménager son hôtel particulier afin de le transformer en musée : il l'agrandit notamment de grands ateliers qui accueillent aujourd'hui ses toiles. L'appartement intime du premier étage fut également disposé par l'artiste autour de ses souvenirs. Le peintre mourut en 1898. En 1902, le musée était ouvert. Méconnue, l'œuvre de Gustave Moreau influença fortement les Fauves, les Surréalistes, les peintres abstraits. Ses peintures révèlent une imagination fantastique et étrange, un univers biblique et mythologique peuplé de visions, de dieux, de chimères, de licornes, de femmes symbolisant le mal. (S'arrêter presque en face...)

15- La Nouvelle Athènes
Pour répondre à la forte augmentation de la population parisienne (qui doubla dans la première moitié du 19è s, atteignant le million d'habitants en 1846), la Restauration utilisa le lotissement d'immeubles de rapport (division d'un terrain pour construire des bâtiments destinés à être loués) à partir de 1820-1830 : au nord de la rue Saint-Lazare s'édifièrent de nombreux immeubles identiques percés de multiples fenêtres (l'industrialisation du verre en ayant fait baisser le coût), de portes d'entrées ornées de vantaux (panneaux mobiles) de "fonte coulée".

La rue de la Tour-des-Dames (nom qui évoque un des derniers moulins des abbesses de Montmartre) est le cœur de la Nouvelle Athènes, ainsi baptisée en 1823 par référence à l'architecture "antiquisante" en pleine vogue romantique de la Grèce : plusieurs des immeubles néo-classiques furent construits pour des acteurs de l'époque :
n° 1- dont on peut voir le jardin rue de la Rochefoucauld pour M
elle Mars, par l'architecte Constantin.
n° 2, n° 3 : façade cintrée due à Constantin
n° 4 : jardin d'hiver et carreaux polychromes
n° 9 : pour Talma, par Charles Lelong

(Revenir sur ses pas et poursuivre la rue La Rochefoucauld...)
Rue Saint-Lazare : au n° 58, hôtel aux façades roses, qui communique avec l'impasse du n° 56, d'où l'on voit les façades sur jardin des précédents hôtels de la rue de la Tour-des-Dames.

(Continuer la rue Saint-Lazare à contre-sens, et on croise...)
16- Rue Taitbout : à gauche au n° 80, l'immeuble de style Napoléon III donne accès au square d'Orléans (passage protégé fermé samedi et dimanche). Par un deuxième passage voûté à gauche on débouche sur une cour de 1829 édifiée par un architecte anglais (style monumental, brique, entresols ancillaires...), bordée d'appartements et d'ateliers d'artistes (n° 5 ter) qui attirèrent de nombreux artistes romantiques, notamment Chopin au n° 9 et Georges Sand au n° 5.

La rue Saint-Lazare est parsemée de ces portes d'entrées ornées de vantaux de fonte coulée et ajourée, par exemple aux n° 39, 35, 27 (sur la cour, hôtel second Empire et sa fontaine), 15, 6.
Du carrefour rue Saint-Lazare-rue des martyrs (évoquant Saint-Denis) on a une vue sur quelques rues du quartier Saint-Georges à droite et de la nouvelle Athènes sur la gauche.

17- Eglise Notre-Dame-de-Lorette, 18 bis rue de Châteaudun
(métro Notre-Dame-de-Lorette)
(
tel. 01 48 78 92 72, ouvert 9.00-19.00, dimanche fermé entre 13.00 et 16.00)
(architecte Hippolyte Lebas, 1823-1836)

Bâtie en 1823 pour célébrer le miracle du transport par les anges de la maison de la vierge jusqu'à Loreto, en Italie, elle fut fréquentée par une foule plus mondaine que recueillie… Par la plume d'un journaliste, elle donna son nom aux "lorettes", femmes élégantes et légères qui logeaient derrière l'église. L'austère structure de basilique romaine contraste avec la pompeuse décoration intérieure de style Louis-Philippe. Des schémas explicatifs sont disponibles au fond de l'église.

 

 


 

Architecture moderne (années 1950 et 1960) autour des Grands Boulevards

(Départ au métro Notre-Dame de Lorette ou Le Peletier)
18- Bureaux AXA, 37 rue de la Victoire
(architectes Jean Balladur et Benjamin Lebeigle, 1958)
Le bâtiment évoque la proue d'un bateau avec les garde-corps (= barrières) des étages élevés, le dernier étage en forme de cabine. L'immeuble est typiquement fonctionnaliste : les murs-rideaux et l'ossature en acier permettent aux cloisons intérieures de n'être pas porteuses et d'être mobiles en fonction des besoins ; toutes les proportions, jusqu'au dallage et l'escalier, ont été calculées avec le "Modulor", système de proportions calquées sur celles du corps humain, inventé par Le Corbusier.
En face se trouve une synagogue très ajourée.

19- Banque Barclays, 21 rue Laffitte
(Pierre Dufau, Max Abramovitz, 1969)
Les architectes ont voulu "égayer et aérer une rue triste" (à la manière des années 1960...) en entourant le bâtiment, perpendiculaire à la rue, par des jardins en terrasse. (Poursuivre la rue Laffitte...)

Les Grands boulevards
(boulevards des Italiens, Montmartre, Poissonnière, Saint Denis, Saint-Martin, entre les 2è, 9è et 10è arrondissement)
Après les victoires de 1670, la défense de Paris étant reportée aux frontières du pays, Louis XIV décida de remplacer les enceintes de Charles V et de Louis XIII par une promenade plantée (les victoires de Louis XIV sont commémorées par les deux arcs de triomphe des portes Saint-Martin et Saint-Denis). Les boulevards sont alors devenus un lieu de plaisirs et de flânerie pour les Parisiens qui fréquentaient les théâtres de vaudeville, les cafés, les grands hôtels particuliers décorés de cariatides et de statues, les passages couverts, puis les premiers cinémas (le Grand Rex, le Max Linder Panorama). Fin 19è s en raison de la proximité du quartier commerçant et de la bourse, les banques construisirent des "cathédrales" de la finance.
C'est notamment le cas du
boulevard des Italiens (nom dû aux comédiens italiens de la Comédie-Italienne de 1781, aujourd'hui Opéra-Comique).

Au n° 16 boulevard des Italiens, immeuble de style Arts déco de la BNP (1933) (ci-dessous à droite).

Immeuble de la BNP, 2 rue Taitbout
(architecte Pierre Dufau, 1976)
Au n° 18 du boulevard, la "Maison dorée" (20), luxueux restaurant aux balcons recouverts de dorures (1838) a été sauvée de la destruction par le ministre de la Culture Maurice Druon, sous la pression d'un comité de défense du quartier. L'architecte de la BNP a alors "conçu en une journée et dans la fureur contre les passéistes" un nouveau projet qui tente d'intégrer du neuf dans de l'ancien : par des "volumes en harmonie", une jonction assurée "par une cavité plantée de verdure qui permet d'échapper au heurt brutal des deux façades" (ci-contre à gauche).

Juste en face au n° 19, le siège du Crédit Lyonnais (1878) abrite un escalier à double révolution et une charpente de Gustave Eiffel.

(Poursuivre le boulevard vers l'opéra...)
21- Immeuble "Ford", 36 boulevard des Italiens
(architecte
Michel Roux-Spitz, 1929)
Par sa légèreté et ses matériaux d'avant-garde (poteaux porteurs et épais bandeau du premier étage gainés de tôle chromée), l'immeuble devait symboliser le modernisme de l'industrie automobile, le rez-de-chaussée étant alors le magasin d'exposition des automobiles Ford (mais il a été fort dégradé lors de sa transformation en restaurant). L'aspect publicitaire était renforcé la nuit par les éclairages et les enseignes.
(Revenir sur ses pas...)
Au n° 5 du boulevard des Italiens s'ouvre le passage des Princes, dernier passage couvert construit à Paris en 1860, rénové récemment. (Presque en face commence la rue Drouot...)

22- Hôtel des ventes Drouot, 9 rue Drouot (www  gazette de Drouot, www commissaire-priseur)
(tel. 01 48 00 20 33)
(architectes Jean-Jacques Fernier et André Biro, 1980)
Se détournant des constructions discréditées de l'après-guerre pour la reconstruction de la salle des ventes, les architectes ont voulu faire une "réinterprétation surréaliste de l'architecture haussmannienne", sorte de pastiche détourné à base de multiples clins d'œil (panneaux d'aluminium des façades "évoquant les rideaux des concierges"). Les châssis métalliques des fenêtres de la rue Rossini ont été récupérés sur l'ancien bâtiment.

23- Boulevard Montmartre
Très animé au 19è siècle, le boulevard Montmartre a conservé de cette époque deux théâtres et deux passages. Les passages étaient des galeries commerçantes éclairées de verrières. Beaucoup furent construites au début du 19è siècle, lorsque n'existaient ni l'électricité ni les trottoirs (qui protégeront les élégantes des salissures des chevaux). Pour mieux évoquer cette époque, la station de métro "rue Montmartre" vient d'être rebaptisée "Grands boulevards".

Au n° 11 du boulevard Montmartre, le passage des Panoramas (23) édifié en 1800 tire son nom des vues peintes de Fulton. Ces peintures donnaient l'illusion de visiter Londres ou Athènes à l'intérieur de rotondes (détruites en 1831). Ce fut le premier lieu public éclairé au gaz en 1817. Il abrite toujours le magasin du graveur Stern ouvert en 1840 et le salon de thé L'arbre à cannelle au décor Napoléon III.
Au n° 7, le théâtre des Variétés.
En face, au n° 12 s'ouvre le
passage Jouffroy qui se poursuit par le passage Verdeau.

Musée Grévin, 10 boulevard Montmartre (www, image www)
(métro Rue Montmartre/Grands boulevards)
(01 47 70 85 05
, ouvert 13.00-19.00, pendant les vacances scolaires de 10.00-19.00)
On peut se procurer à l'entrée une brochure en plusieurs langues qui permet de comprendre les reconstitutions. Construit en 1882, sa façade de style 1900 est ornée d'un bas-relief de Bourdelle, les "Nuées". A l'intérieur, dans un décor étrange de marbre et d'or, le visiteur est plongé au cœur de scènes reconstituées. Au rez-de-chaussée, les personnages de cire se succèdent au gré de l'actualité. Les médias rendent d'ailleurs régulièrement compte de la consécration de tel ou tel homme politique, artiste ou sportif "au musée Grévin". Dernièrement on y vit Madonna et son double, Johnny et le sien… Les galeries souterraines évoquent l'histoire de France : Roland à Roncevaux, Louis XIV à Versailles… Deux spectacles plongent le visiteur au cœur de la jungle ("Palais des mirages") et dans le "Cabinet fantastique", animé par les tours de prestidigitation d'un magicien.

Là, deux possibilités : faire un détour par le Faubourg Montmartre ou poursuivre les Grands boulevards, dans le 10è arrondissement
Rue du Faubourg Montmartre (Prendre la première rue à gauche...) : domaine des fourreurs, ce quartier populaire est traversé de plusieurs passages du 19è siècle et doté de boutiques traditionnelles :
Au n° 35, épicerie fondée en 1761.
(Juste en face...)

24- Folies-Bergère, 32 rue Richer (www)
(métro Cadet, rue Montmartre
/Grands boulevards)
Créées en 1869, les Folies-Bergère présentent un spectacle de music-hall plus ou moins déshabillé. La façade a été refaite par Pico dans un style Art déco en 1929.

25- Musée de la Franc-Maçonnerie, 16 rue Cadet (www)
(métro Cadet, rue Montmartre/Grands boulevards)
(tel. 01 45 23 20 92,
ouvert 14.00-18.00 sauf dimanche et lundi ; à partir de septembre 2011, ouvert du mardi au samedi 10.00-12.30 et 14.00-18.00, samedi 10.00-13.00 et 14.00-19.00) (Visites guidées des temples maçonniques et du musée à 14.30 et 16.00 de septembre à juillet, 15.00 en août)
Le musée est installé depuis 1973 dans une vaste salle de l'immeuble moderne du Grand Orient de France. Il retrace l'histoire du Grand Orient, l'une des principales obédiences françaises de la franc-maçonnerie. Les francs-maçons se considèrent comme les héritiers des bâtisseurs de cathédrales du Moyen Âge. Mais le mouvement est né officiellement en 1717 à Londres : les persécutions religieuses et politiques provoquèrent un désir profond de tolérance chez ses fondateurs. Les constitutions d'Anderson de 1723 souhaitaient créer une "Union entre des personnes de haute valeur morale quelles que soient leurs croyances". Les loges se répandirent en France et en Europe à partir de 1725. Par leurs réflexions philosophiques, leurs valeurs de fraternité et de liberté, elles contribuèrent à la pensée des Révolutionnaires. Les documents du musée illustrent cette histoire, expliquent la symbolique franc-maçonne. Les portraits des personnalités étonnent parfois. Une vitrine expose les hauts grades et leurs attributs.

Rue Papillon (A droite depuis la rue Lafayette...). Elle a été évacuée de ses habitants fin 1995 à cause des travaux de creusement du RER Eole : un trou s'était formé à cause du gypse soluble dans l'eau entraînant un effondrement de terrain. 85 tonnes de béton ont été coulées pour combler la poche.
(Rejoindre l'
itinéraire du 10è par la rue du Faubourg Poissonnières...)

Associations du 9è

Mairie du 9è
Jacques Bravo (PS), 6 rue Drouot, 75 436 Paris cedex 09, métro Richelieu-Drouot, tel. : 01 42 46 72 09

Chiffres du 9è

Statistiques du recensement de 1990
Sondage de l'INSEE au 1/4
Chiffres du 9è Chiffres de Paris Chiffres de l'agglomération parisienne
Population totale 57 517 2 151 245 9 316 656
Population par âge (en %)
0-19 ans
20-39 ans
40-59 ans
60-74 ans
+ de 75 ans

18,1
35,4
25,3
11,8
9,2

18,6
35,9
24,7
12,2
8,5

25,5
33,8
24,7
10,2
5,7
Familles   (couples et enfants)
dont enfants

Personnes habitant seules (en % des ménages)
Nombre de personnes par ménage
37 372
12 608

51,5
1,88
1 423 932
491 292

49,8
1,92
7 486 068
2 920 272
33,2
2,41
Taux d'activité (en %)
dont chômeurs
62,7
10,2
60,9
9,7
62,5
9
Catégories socio-professionnelles des
ménages (selon personne de référence) (en %)
Agriculteurs
exploitants
Artisans, commerçants, chefs d'entreprises
Cadres professions intellectuelles sup.
Professions intermédiaires
Employés
Ouvriers
Retraités

Autres (élèves, étudiants, "au foyer")


0
7,1
24,9
12,7
14,3
9,2
22,4

9,4


0
5,5
23,4
13,9
13,8
10,5
23,4
9,4


0,1
5,3
18,4
16,3
14,2
17,4
22,3
6,0
Statut d'occupation du logement
par les ménages (en %)
Propriétaires-occupants
Locataires
Logés gratuitement

Logements sans confort
___ (sans salle de bain ni WC intérieurs)


34,9
54,1
11
11,3


28,3
63,0
8,7
8,1
40,2
54,0
5,8

3,9
Ménages ne disposant pas de voitures (en %)
Actifs travaillant à Paris
___ (même commune pour l'agglomération)
60,5
76,5
53,7
72,9
34,5
33,9

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