De
la Concorde à l'Arc de triomphe : les Champs-Elysées
La
"voie triomphale"
du Louvre à l'arche de la Défense
Perspective
majeure de Paris du Louvre à l'Arche de la Défense, la "voie
triomphale" a été ébauchée au 17è siècle. En 1664, Le
Nôtre fut chargé par Louis XIV
de redessiner le parterre du château des Tuileries. Le jardinier (on ne
disait pas encore paysagiste) mit l'accent sur l'allée centrale qu'il
prolongea au delà du parc, jusqu'à l'actuel Rond-point. En 1709, on
baptisa cette promenade plantée d'ormes Champs Elysées par
allusion au lieu de séjour des héros dans la mythologie. En 1724, le
directeur des jardins royaux, le duc d'Antin, prolonge l'avenue jusqu'à
l'actuelle Etoile. Son successeur, le marquis de Marigny, la poursuit
jusqu'au pont de Neuilly, pour des raisons de circulation mais aussi par
goût esthétique et volonté de prestige. C'est ce qui a motivé encore
aujourd'hui l'aménagement de la Défense. L'axe de 7 km est
ponctué de temps forts : la Pyramide du Louvre qui signale désormais
l'origine, l'arc du Carrousel et l'arc de triomphe (décidés par
Napoléon en 1806, alors qu'existait encore le palais des Tuileries), la
Concorde, l'Arche de la Défense. La perspective devrait se poursuivre
puisqu'on envisage de couvrir l'axe routier qui coupe actuellement
Nanterre.
1-
Place
de la Concorde
Destinée
à accueillir la statue de Louis XV - qui ne l'orna que 30 ans -,
l'ancienne place Louis XV rompit avec la tradition des places
royales fermées afin de respecter la perspective des Tuileries. Elle ne
fut donc bâtie que sur un seul côté par deux palais monumentaux de
Jacques-Ange Gabriel inspirés du style colossal
de la colonnade du Louvre (aujourd'hui Hôtel Crillon -www-
et ministère de la Marine). Les fossés rectilignes engazonnés et
fleuris qui encadraient la place ont été remplacés aujourd'hui par
des balustrades. Pendant la Révolution, la guillotine était installée
sur la place de la Révolution au début des
Champs-Elysées. Après l'épisode sanglant des exécutions de Louis
XVI, Danton, Robespierre et 1100 autres personnes, elle devint place
de la Concorde en 1795. Rebaptisée place Louis XV
après 1815, elle reprit son nom actuel en 1830. A la place de la
guillotine ont été installées des copies des
Chevaux
de Marly (les originaux sont
au Louvre). Cadeau de l'Egypte, l'obélisque
de Louxor fut dressé en 1836 par Louis-Philippe. Le roi des Français
cherchait un monument qui "n'éveilla point les passions", ni
celles des révolutionnaires, ni celles des royalistes. Après 1830 on
ajouta deux fontaines et des colonnes ornées d'une proue de navire,
emblème de la capitale. C'est ici que fut installé le premier
éclairage électrique de la ville, en 1844.
Métro
Concorde
(de la ligne 12)
Les
carreaux reprennent les 17 articles de la Déclaration des droits de
l'homme et du citoyen de 1789.
Les
jardins des Champs-Elysées
En
1814-1815, les troupes russes et prussiennes repoussèrent les armées
napoléoniennes jusqu'à la capitale. Les soldats campèrent dans les
jardins, ravageant les plantations, et la prestigieuse promenade
périclita. Elle retrouva son prestige avec les aménagements de Hittorff
en 1838. L'architecte de la gare du nord et de la place de l'Etoile
aménagea des trottoirs, des fontaines, des pavillons, des candélabres
au gaz. Des bals, des théâtres, des cirques, des cafés firent leur
apparition. La foule prisait également les panoramas de paysages peints
qui permettaient de se croire ailleurs. Celui de Davioud,
transformé d'abord en palais des glaces, est devenu le théâtre du
Rond-Point. En 1859, Alphand
réaménagea les jardins à l'anglaise, les bals et les cafés-concerts
se développèrent, deux pavillons furent construits. Un nouveau
panorama fut édifié en 1883 par Charles
Garnier, l'architecte de l'opéra
: c'est aujourd'hui le théâtre
Marigny.
Presque en
face, la "grille du Coq" du parc
du Palais de l'Elysée (2) donne
sur l'avenue Gabriel : on peut (seulement) voir les frondaisons
élyséennes de son parc à l'anglaise.
3-
Grand
Palais,
3 avenue du général
Eisenhower, square Jean Perrin (www)
(métro
Champs-Elysées-Clémenceau, Franklin-Roosevelt)
(tél. 01 44 13 17 17 ou 17 47,
ouvert 10.00-20.00 sauf mardi, 10.00-22.00 le mercredi, entrée sans
réservation à partir de 13.00)
(architecte Charles Girault, 1900)
Consacrées
à leurs débuts à l'industrie et aux techniques, les Expositions
universelles s'ouvrirent peu à peu aux Beaux-Arts. Ainsi, à
l'emplacement de l'ancien palais de l'Industrie qui datait de 1855,
Charles Girault édifia le Petit Palais et le Grand Palais "à la
gloire de l'art français", pour l'Exposition universelle de 1900.
Le Grand Palais accueillit de plus en plus de rencontres artistiques :
le salon d'automne, le salon des Indépendants, et encore aujourd'hui,
des expositions d'art et la FIAC, foire internationale d'art
contemporain (sauf en ce moment car la grande nef est fermée pour
travaux). Après l'Exposition universelle de 1889 qui signa l'apothéose
de l'architecture de fer (avec une grande tour assez connue), le
bâtiment comme son voisin témoignent du retour à l'académisme. La
halle en fer est masquée par des colonnes, des statues, deux quadriges
de cuivre aux angles (chars attelés de quatre chevaux). En revanche à
l'intérieur, l'ornementation n'est pas rajoutée. Au contraire,
"la structure constitue l'ornement". Cette intégration est
caractéristique de l'Art nouveau.
4-
Petit
Palais,
avenue W. Churchill (www)
(métro
Champs-Elysées-Clémenceau, Franklin-Roosevelt)
(tél. 01 53 43 40 00, ouvert 10.00-18.00 sauf lundi, nocturne le
jeudi jusqu'à 20.00)
(architecte Charles Girault, 1900)
Bâti
pour l'Exposition universelle de 1900 dans un style très académique
(colonnades, fronton, statues classiques), le Petit palais accueillit la
rétrospective de l'art français. En 1902, la Ville de Paris en
hérita. Issues en partie de legs et de donations, les collections
permanentes sont composées d'art ancien, d'art de la Renaissance, de
porcelaines, de meubles, de peintures françaises du 19è siècle,
d'objets d'art de 1900, de sculptures de Carpeaux.
5-
Pont
Alexandre III
Le
pont construit en même temps que le Grand et le Petit Palais,
pour l'Exposition universelle de 1900. Le tsar Nicolas II posa la
première pierre du futur pont, qui prit le nom de son père pour
célébrer l'amitié franco-russe. Composé d'une seule arche de fonte
assez basse pour ne pas couper la perspective, il est abondamment
décoré de candélabres en bronze, de chevaux ailés etc. D'autres statues,
notamment de Bourdelle, se dressent aussi le long du cours de la Reine.
A l'angle du
cours de la Reine et de l'avenue Franklin-Roosevelt, le jardin
de la vallée suisse
ressemble à un résumé de jardin
haussmannien (arbres, petit pont...)
6-
Palais
de la Découverte,
avenue Franklin-Roosevelt
(www)
(métro Franklin D. Roosevelt)
(tel. 01 56 43 20 20, ouvert 9.30-18.00 sauf lundi, le dimanche
et les jours fériés 10.00-19.00)
Situé
dans la partie Ouest du Grand Palais, il a été créé en 1937 à
l'occasion de l'Exposition internationale des Arts et Techniques. Son
succès fut tel qu'il devint permanent, rattaché au ministère de
l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Créée par des savants,
notamment le prix Nobel de Physique Jean
Perrin, sa conception est originale :
présenter à tous les publics les fondements des sciences, en suscitant
la découverte par l'expérimentation. Toute
la science est présentée, de façon simple et interactive, par des
animateurs scientifiques au cours de nombreuses démonstrations
quotidiennes. Les principaux
domaines abordés sont l'astronomie illustrée par le planétarium
qui vient d'être rénové, la physique (électrostatique,
électricité), la chimie, les sciences de la terre, la biologie humaine
et la médecine. La salle Eureka s'adresse plus spécifiquement aux
enfants qui manipulent, expérimentent,
découvrent... Cyber Métropole est un espace multimédia
pour surfer sur Internet et consulter des CD-Roms. Saturne 2 : nouvel
espace pour découvrir les éléments provenant de l'accélérateur de
particules. Terre et vie : une enquête scientifique sur les
métamorphoses de notre planette, depuis son origine.
En face, au
numéro 17 le restaurant de René Lasserre, à l'origine un modeste
bistrot-hangar construit dans les années 1930.
7-
Théâtre
du Rond-Point
des Champs-Elysées, au n° 2 bis
Madeleine
Renaud et Jean-Louis Barrault ont redonné vie à un Panorama construit
par Davioud
en 1857. Ces attractions du 19è siècle permettaient de plonger au cœur
d'un paysage peint. L'entrée principale était dans le jardin du Grand
Palais, à l'opposé de l'entrée actuelle du théâtre. Le panorama
avait "la forme d'une rotonde de 40 m de diamètre ornée d'un
péristyle (colonnade) à quatre colonnes (corinthiennes) avec fronton".
Devenu palais des glaces en 1892, il fut remodelé une première fois en
1964, puis seulement en 1980 pour accueillir la compagnie
Renaud-Barrault.
Le rond-Point
tracé par Le Nôtre pour terminer le "Grand Cours" forme
aujourd'hui une transition entre les jardins (fontaines, parterres
fleuris) et l'avenue des Champs Elysées (alignement semi-circulaire des
immeubles).
Avenue
Montaigne
: on y trouve les grands
noms de la haute couture et parfumerie, le siège de France 2 (RTL et M6
ne sont pas loin). Aux n° 23-27 le Plaza Athénée.
8-
Théâtre
des Champs-Elysées,
13-15 avenue Montaigne
(métro Alma Marceau)
(architectes Auguste
Perret, Henry van de Velde, 1913)
Construit
en 1913, le bâtiment marque une date dans l'histoire de l'architecture
au début du siècle. L'architecte choisi était Henry Van de Velde :
ayant fait appel à l'entreprise Perret pour l'ossature en béton, il
fut finalement évincé du projet. Auguste Perret transige ici un peu
avec ses principes. Il affirmait habituellement que le "béton se
suffit à lui même", mais il a plaqué ici du marbre blanc en
façade. Il estimait que "la charpente est le plus bel ornement de
l'architecture", mais ici on voit seulement le portique
de la façade, qui annonce les 4 groupes de poteaux qui supportent la
charpente, abritant trois salles de spectacle. En revanche l'intérieur
illustre que, d'après lui, "rien de doit masquer les
structures" : les poutres ont été laissées visibles, ce qui a
provoqué un scandale lors de l'ouverture. Un disgracieux restaurant a
été construit sur le toit en 1989, soulevant de vives protestations.
Les bas-reliefs extérieurs sont de Bourdelle,
qui participa à l'élaboration du projet. Il s'agit d'Apollon et des
Musées accourant vers lui : la Musique, la Danse, la Comédie, la
Tragédie, la Sculpture et l'Architecture. Les peintures intérieures
ont été exécutées par les nabis Maurice Denis (coupole de la grande
salle), Vuillard (foyer de la salle de la "Comédie") et
Roussel (rideau). Le théâtre accueillit en 1913 les ballets russes
novateurs de Diaghilev et Nijinski. C'est ici qu'eurent lieu des
premières retentissantes comme "le sacre du printemps" de
Stravinski. Joséphine Baker présenta sa "revue nègre" en
1925, ce qui donna au jazz une sorte de reconnaissance officielle.
Bateaux
sur la Seine (www)
Bateaux-Mouches
devant le pont de
l'Alma, port de la Conférence
(tél. 01 42 25 96 10)
Le
nom de la compagnie provient du nom des chantiers lyonnais fabricant
autrefois les bateaux. Les bateaux peuvent contenir 400 personnes.
9-
Autour
de la place François Ier
(métro Franklin D. Roosevelt)
Le
quartier se construisit sous le Second Empire, sur un plan étoilé
hérité des parcs classiques. Deux hôtels particuliers se font face,
encadrant la fontaine
de
Davioud.
Avenue
des Champs-Elysées (www
virtuels,
www boutiques et restaurants)
Les
Champs-Elysées symbolisent Paris dans le monde entier : la "plus
belle avenue du monde" est l'axe principal de la voie
triomphale depuis le 17è siècle, un lieu de divertissement depuis
le 19è et un centre du commerce de luxe depuis 1900. Au début du 16è
siècle, Marie de Médicis crée le cours de la Reine, longue
allée bordée d'arbres qui remplace des champs marécageux. En 1667, Le
Nôtre prolonge la perspective du jardin des Tuileries. Le "Grand
Cours", planté de rangées d'arbres, est rebaptisé "Champs
Elysées" en 1709, par allusion au lieu de séjour des héros dans
la mythologie. En 1724, le directeur des jardins royaux, le duc d'Antin,
prolonge l'avenue jusqu'à l'actuelle Etoile. A la fin du 18è siècle
la future grande avenue n'est encore qu'une promenade isolée, où ne
s'élèvent que six propriétés. En 1814-1815, les troupes russes et
prussiennes repoussent les armées napoléoniennes jusqu'à la capitale.
Les cosaques campent dans les jardins, ravageant les plantations.
La grande
transformation date du milieu du 19è siècle : les travaux du Second
Empire entérinent alors l'opposition entre un Paris pauvre à l'est, et
un Paris riche qui se structure à l'ouest autour des Champs Elysées.
Hittorff puis Alphand installent des fontaines, des trottoirs, 3000 becs
de gaz. Les restaurants, les cirques, les panoramas attirent une foule
élégante. Les cavaliers, les calèches, les fiacres de la riche
société circulent sous les yeux des badauds. De nombreux hôtels
particuliers luxueux sont construits, dont aucun ne subsiste aujourd'hui
(sauf l'hôtel de la Païva au n°25). Avec l'arrivée de la ligne 1 du
métro en 1902, de grands hôtels, des immeubles d'habitation cossus,
puis des commerce de luxe s'édifient. L'avenue devient une vitrine du
modernisme industriel, automobile ou cinématographique. De nombreux
bureaux sont édifiés à partir des années 1930, faisant aujourd'hui
des Champs-Elysées une rue seulement habitée de quelques gardiens.
L'artère des Champs-Elysées est devenue un symbole patriotique de
gloire nationale : elle accueille depuis 1919 les défilés militaires
du 14 juillet. Les grands jours d'émotion nationale, c'est ici que la
foule se rassemble, pour saluer la mémoire de Victor Hugo en 1885,
défiler pour la Libération en 1944, rendre hommage au général de
Gaulle en 1970.
Les
nouveaux
aménagements
de
Bernard
Huet en
1994 étaient destinés à redonner son prestige à l'avenue : les
voitures ont été chassées des contre-allées, un parking souterrain a
été créé, le sol a été couvert de dalles de granit gris (hélas
déjà taché par les chewing-gums). L'aspect promenade a été
renforcé par la plantation d'une deuxième rangée de platanes. De
nouvelles contraintes ont été définies pour les enseignes et les
vitrines, une nouvelle ligne de mobilier
urbain a été spécialement
dessinée par Jean-Michel Wilmotte pour donner une unité en éliminant
les éléments encombrants et inutiles : nouveaux bancs, candélabres,
feux, kiosques. Mais le mobilier urbain reste assez disparate, puisque
se sont aussi ajoutées des répliques des lampadaires de Hittorff de
1840, des kiosques Art nouveau, des colonnes Morris-téléphones, des
abribus Norman
Foster… (On
peut remonter l'avenue du côté droite, côté numéros pairs, d'où
l'on voit mieux les immeubles du côté impair...)
(Trottoir
impair...)
Au
n° 15, l'hôtel
construit en 1844 est entouré de
luxueuses grilles de fer forgé. Il reste un exemple des demeures
fastueuses qui bordaient l'avenue au 19è s, à la fois répertoire des
styles et musée d'objets d'art
(10). Au
n° 25,
c'est l'hôtel
de la Païva : construit en
1866 pour une "reine de la vie parisienne", il accumule les
marbres polychromes, les bronzes dorés, les stucs et les peintures
allégoriques à la gloire de la féminité.
(Trottoir
pair...)
Au n° 34, façade réduite à la largeur d'une fenêtre. Au n°
40, il reste une des
vitrines des grands palais de l'automobile édifiés dans les années
1920 pour présenter de nouveaux modèles rutilants, prenant la suite
des carrossiers, selliers et marchands de chevaux du 19è s (De
même sur les trottoirs impairs... n°
51-53).
(Trottoir pair...)
Au
n° 56-60 le
Virgin Megastore s'est installé
dans un immeuble construit en 1931 par Arfvidson
pour la First National City Bank :
ordonnance monumentale des pilastres, étages supérieurs en retraits,
grand escalier d'honneur (11)
Disques
et livres
Virgin
(Juste
à droite...)
Cartes
et guides Espace
IGN
(On
peut faire une parenthèse années 1970 en prenant à gauche la rue
Charron vers l'avenue Georges V...)
Centre
d'affaires Georges V,
30 avenue Georges V
(architectes Nicolas Ilic, Pierre
Sicard et Pierre Molins, 1974)
L'architecture
de l'immeuble construit pour la Fédération de la chaussure est
caractéristique des années
1970. Chacune des 70 sociétés
adhérentes avait un bureau lui servant de "vitrine"
parisienne, au sens propre comme au figuré. Mais l'immeuble a été
vendu à un groupe de banques à cause des coûts d'entretien dus à la
gestion automatisée. Pour s'intégrer dans le quartier, les architectes
se sont alignés sur les immeubles mitoyens pour la hauteur -sauf
"une tour, pour marquer nettement le coin de la rue"-, et ont
utilisé le "verre pailleté" qui reflète les immeubles
alentours.
(Toujours
trottoir pair...)
Champs-Elysées
Dès
le début du siècle, les constructions nouvelles des Champs-Elysées
sont les vitrines des sièges sociaux et des commerces de luxe : ainsi,
s'installent en 1914 Guerlain au n°
68 dans
un immeuble de Méwès, l'architecte du Ritz (références au style
classique et modernité des bow-windows d'acier ; l'institut de beauté
de 1939 est éclairé par des appliques de Giacometti), et Vuitton au
n° 70 (immeuble
de Bigot, ci-contre). Seule subsiste au
n° 74 la façade de
l'hôtel Claridge, édifié en 1912, fermé en 1977.
La mode des passages couverts est lancée en 1926 avec les Arcades du
Lido aux n°
76-78. Léonard Rosenthal a
couvert les murs de marbre blond et noir, d'appliques de Lalique en
bronze et verre, a fait soutenir les dalles de verre du plafond par des
colonnes de marbre.
(Trottoir
impair, en face...)
Au
n° 77,
façade Arts
déco plaquée de marbre et
décorée de ferronneries.
Au
n° 99, le Fouquet's, lancé
en 1898, a été classé monument
historique dans les années 1980,
pour le protéger de l'envahissant voisinage des fast-food.
Après le croisement avec l'avenue Georges-V, l'immeuble construit en
1931 pour être la Maison de France, au
n° 55 de l'avenue Georges V,
a gardé intactes sa rotonde d'angle et ses bow-windows (ci-contre). Il
est désormais occupé par Andersen Consulting.
(Trottoir
pair...)
De part et d'autre de la rue Washington (qui fait face à l'avenue
Georges V), les
n° 104 et 114
(et un peu plus bas le
n° 92) illustrent
l'esthétique opulente des immeubles de rapport construits vers 1900
pour des locataires fortunés. Loggias
superposées, décrochement des angles traités comme des tours seront
repris en 1931 par Boileau au
n° 101, trottoir impair
(occupé aujourd'hui par le CCF) (ci-dessus, à droite)
Au
n° 103 l'ancien
Elysée-Palace hôtel fut
racheté en 1919 par le Crédit Commercial de France qui en remania
complètement l'intérieur, ne gardant que la façade : les ondulations,
courbes, guirlandes Art nouveau sont de Georges
Chédanne.
(En
face, trottoir pair...)
12- Lido,
116 bis avenue des Champs-Elysées (www)
(métro Georges V) (tél. 01 40 76 56 10)
(architecte Jean Desbouis, 1929)
Inauguré
en 1928 sous les "Arcades des Champs-Elysées" (au n° 76-78),
appelées communément "Arcades du Lido", le Lido
proposait alors une piscine, des salons de beauté… Devenu cabaret en
1948, il a déménagé en 1977 dans ce bâtiment d'une grande modernité
architecturale. Edifié en 1929, l'immeuble était initialement prévu
pour une station de radio, le poste Parisien. Pour représenter cette
activité alors symbole de modernisme, l'architecte a voulu
délibérément trancher avec les immeubles voisins. La façade "en
accordéon" permettait une double vue sur l'avenue. L'architecte
avait voulu jouer aussi sur la couleur, avec des bow-windows en
travertin jaune et les deux premiers niveaux en granit bleu. Mais
celles-ci ont disparu, ainsi que les balcons chromés. Les enseignes
lumineuses aussi cassent un peu le jeu des volumes…
Au
n° 124,
l'hôtel particulier de 1858 est pourvu d'une façade néo-classique
(sculptures italianisantes), d'une l'entrée ornée d'un fronton
(rue Balzac).
En continuant la rue Balzac, on rejoint la chambre
de commerce et d'industrie,
située dans l'hôtel Potocki (www,
photos)
au n° 27 avenue de Friedland
(13).
(Trottoir
impair, en face...)
Les luxueux hôtels du début du
20è s ont été remplacés par des immeubles modernes : CCF au n° 119,
et les deux suivants.
14-
Publicis,
131 avenue des Champs-Elysées et
rue Vernet
(architecte Pierre Dufau, 1975)
L'architecte
devait construire un immeuble "assez neutre pour ne pas s'imposer
de manière malpolie dans la perspective de l'Arc de triomphe", ce
qu'il obtint par "un volume neutre qui ne dépasse pas", un
"vitrage qui réfléchit le ciel et l'Arc de triomphe".
L'angle est coupé en "arêtes saillantes" pour éviter un
"banal plan coupé, forme molle". Mais le bâtiment devait
avoir "suffisamment de personnalité pour être représentatif de
la célèbre société de communication". Ainsi les terrasses sont
couvertes de verdure (conformément aux vœux de l'impératrice Eugénie
qui avait demandé une couronne de verdure à l'architecte Hittorff
autour de l'Arc de triomphe...), verdure qui cache aussi les éléments
disgracieux du toit.
La
place de l'Etoile-Charles de Gaulle
A
la fin du 18è siècle, le carrefour encore champêtre dessinait une
étoile de cinq allées au milieu des pelouses. Deux pavillons jumeaux
de Ledoux
formaient la barrière de l'Etoile (à l'intersection avec les rues de
Tilsitt et de Presbourg). Démolis en 1860, ils servaient à encaisser
l'octroi,
l'impôt que devaient payer les marchandises entrant dans Paris. En
1854, Hittorff
vient de métamorphoser la place de la Concorde et les Champs-Elysées.
Napoléon III le charge d'aménager la place en appliquant les idées d'Haussmann.
Haussmann voulait un espace très ouvert, obtenu par sept nouvelles
branches de l'étoile. Il ne souhaitait pas de commerces : les 12
hôtels particuliers créés par Hittorff durent avoir leur jardin sur
la place et leur entrée dans les deux rues adjacentes. Du coup, la
place est aujourd'hui essentiellement automobile…
L'Arc
de Triomphe (www)
(tél. 01 55 37 73 77, horaires
sous réserve, ouvert 10.00-23.00 du premier Avril au 30 septembre
et 10.00-22.30 du 1er octobre au 31 mars)
Napoléon
décide en 1806 d'élever à Paris un arc de triomphe pour célébrer
les victoires de la Grande Armée mais aussi "nourrir pendant 10
ans la sculpture française". L'arc a été édifié sur des plans
de l'architecte Chalgrin,
qui avait œuvré auparavant au collège de France et à Saint-Sulpice.
Il a été décoré de nombreux groupes sculptés par des artistes
romantiques et expressifs. Les sujets sont les batailles napoléoniennes
ou mythologiques, des figures allégoriques comme le Triomphe,
la Paix. la Marseillaise de Rude est à remarquer.
Cependant, l'arc était loin d'être achevé en 1810, lors du mariage de
Napoléon avec Marie-Louise. L'empereur et la nouvelle impératrice
firent une entrée triomphale sous une maquette grandeur nature en
charpente et toile peinte... Abandonnés pendant la Restauration, les
travaux ne furent achevés qu'en 1836 par Louis-Philippe. Sa vocation
d'arc triomphal s'est prolongée avec les défilés des conquérants et
des libérateurs. Il est devenu lieu de la mémoire patriotique depuis
le défilé du 14 juillet 1919 et l'inhumation du soldat inconnu en
1921. L'ascension de l'Arc permet d'admirer la vue sur les 12 avenues
rayonnant en étoile : on est à mi-chemin entre le Louvre et la
Défense.
(Au 6 avenue
Kléber, immeuble Art
nouveau de Georges
Chédanne)
(On peut
continuer par le quartier de la
Défense, en prenant le bus
n° 73, ou remonter vers le parc
Monceau, en passant par
l'avenue Hoche...)
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